La campagne 2025 du chèque énergie, destinée à aider les ménages modestes à régler leurs factures d’électricité, de gaz ou de combustible, bouscule le calendrier et introduit de nouveaux outils numériques. L’envoi, traditionnellement prévu au printemps, glissera à novembre en raison du vote tardif du budget 2025. Surtout, un « e-chèque » fera son apparition : il permettra de fractionner l’aide en ligne et d’en suivre l’usage depuis un espace personnel sécurisé. Enfin, l’identification des bénéficiaires évolue : un croisement de bases fiscales et diverses données officielles rendra l’attribution automatique pour la plupart des foyers, tout en laissant une porte d’entrée aux oubliés de l’algorithme.
Le gouvernement a confirmé que les premiers chèques ne quitteront les imprimeries qu’en novembre 2025 – soit sept mois plus tard que d’habitude. Cette décision découle directement de la promulgation repoussée de la loi de finances, signée le 17 février 2025. Par conséquent, l’opérateur chargé de l’envoi n’a pu lancer la campagne qu’après avoir réceptionné les données fiscales définitives. Les autorités promettent néanmoins que la validité restera d’un an, jusqu’au 31 mars 2026, afin de ne pas léser les ménages.
Attribution : l’automatisation s’affine
Jusqu’ici, le simple revenu fiscal de référence (RFR) déclenchait automatiquement l’envoi du chèque énergie. En 2025, le dispositif monte en précision : la Direction générale des finances publiques (DGFIP), Enedis et les fournisseurs d’électricité croisent désormais leurs bases. Concrètement, le RFR de chaque foyer est associé au point de livraison de son compteur afin d’identifier, avec davantage de finesse, ceux qui vivent sous le seuil de 11 000 €/unité de consommation.
Pourtant, le gouvernement sait que les algorithmes n’attrapent pas tout le monde. Il ouvre donc un « portail de rattrapage » : les ménages oubliés pourront déposer une demande en ligne ou envoyer un dossier papier, pièce justificative à l’appui, pour faire valoir leurs droits.
En toile de fond, cette mécanique cherche à pallier la disparition définitive de la taxe d’habitation, qui servait autrefois de levier de détection sociale. L’objectif officiel reste inchangé : toucher environ 5,5 millions de foyers modestes, quitte à multiplier les canaux pour n’en laisser aucun de côté.
Des montants et des critères restent inchangés
Ni les barèmes, ni les plafonds de revenu ne bougent :
- Plafond : 11 000 €/UC.
- Aide : de 48 € à 277 € selon les revenus et la composition du foyer fiscal.
Le gouvernement a toutefois laissé la porte ouverte à des chèques « sectoriels » (bois, fioul) si la flambée des prix se prolonge cet hiver.
Petite précision : la valeur faciale TTC du chèque énergie pour les occupants de logements-foyers conventionnés, d’un logement en intermédiation locative, et d’établissements pour personnes âgées (EHPAD, EHPA ou encore résidences autonomie) est fixée à 192 euros.
Le « e-chèque » : cap sur la dématérialisation
Une grande nouveauté : à partir de l’été, chaque allocataire pourra activer un « e-chèque » dans son espace personnel sur chequeenergie.gouv.fr.
En effet, afin de rendre l’aide plus flexible, le gouvernement introduit le « e-chèque énergie ». Depuis le 10 juillet 2025, le montant attribué est crédité directement dans l’espace personnel de chaque bénéficiaire sur le portail dédié. Ainsi, le chèque virtuel pourra être scindée et dépensée en plusieurs fois, auprès de l’ensemble des fournisseurs d’électricité ou de gaz naturel qui participent au dispositif.
En résumé :
- Un crédit virtuel crédité en novembre pour une utilisation en plusieurs fois.
- Un suivi des dépenses et un solde qui restent visibles en temps réel.
- Un paiement direct auprès des fournisseurs partenaires, sans risque de perte ni délai postal.
La dématérialisation complète vient s’ajouter au chèque papier, offrant aux ménages la liberté de choisir le mode de règlement qui leur convient le mieux. Pour découvrir davantage de détails, rendez-vous le site de l’agence de services et de paiement.
A quoi s’attendre à l’avenir ?
En repoussant l’envoi, l’exécutif joue la montre : il économise plusieurs dizaines de millions d’euros d’avance de trésorerie. En complément, il gagne du temps pour fiabiliser le fichier des bénéficiaires. Il reste néanmoins un pari : que la montée en puissance du portail de rattrapage évite des centaines de milliers d’« invisibles », qui sont souvent les plus précaires.
À plus long terme, Bercy envisage même de fusionner le chèque énergie avec MaPrimeRénov’ pour créer un guichet unique de lutte contre la précarité énergétique. Cette consolidation pourrait voir le jour dans le projet de loi de programmation énergétique annoncé pour 2026. D’ici là, la réussite ou l’échec de l’édition 2025 fera office de test grandeur nature pour l’administration numérique tricolore.