“Effacer la consommation” : RTE réitère son experimentation en Bretagne

L’hiver dernier, le gestionnaire du Réseau de transport d’électricité (RTE) a mis en œuvre une expérimentation en Bretagne, qui permettait à certains acteurs du marché de mettre à disposition des effacements ou de la production locale d’électricité, lors des pics de consommation.

RTE a décidé de reconduire son dispositif pour l’hiver prochain, en favorisant l’émergence de capacités supplémentaires.

Dans le but de répondre aux enjeux d’alimentation en Bretagne, et dans l’attente des renforcements plus structurels prévus dans le cadre du Pacte électrique breton, RTE a proposé une expérimentation inédite durant l’hiver 2012-2013, pour soulager le réseau électrique lors des pics de consommation. Des acteurs du marché de l’électricité ont ainsi pu « effacer » la consommation de sites situés en Bretagne (en suspendant ou en réduisant le fonctionnement de leurs équipements électriques par exemple), ou faire appel à de la production locale d’électricité, à la demande de RTE.

RTE espère, grâce à cette démarche expérimentale, favoriser la participation de petites capacités d’1 MW ou plus. En effet selon RTE, le dispositif existant n’accepte aujourd’hui que des capacités de plus de 10 MW, pour répondre à des enjeux nationaux d’équilibre production / consommation.

Cette expérimentation a ainsi permis à 5 opérateurs (Actility, Dalkia, EDF, Energy Pool, Novawatt), retenus suite à un appel d’offres, de proposer des puissances pour passer les pointes en hiver, sur sollicitation de RTE. Au total, ce sont près de 70 MW qui étaient mobilisables.

Un bilan a été réalisé par RTE sur cette expérimentation menée entre le 1er novembre 2012 et le 31 mars 2013. Dans le contexte d’un hiver relativement clément en Bretagne (pas de
vague de froid l’hiver dernier), 16 MW ont été mobilisés le 12 décembre 2012 et 41 MW le 17 janvier 2013. Le retour d’expérience a permis également de confirmer que le mode
opératoire mis en place spécifiquement pour cette démarche a bien fonctionné, avec, en particulier, une mise en œuvre des activations par voie informatique auprès des opérateurs.

Les prochaines étapes prévoient le lancement d’un appel d’offres cet été, qui devrait permettre à RTE, de contractualiser avec les acteurs retenus sur la base de critères de performance technico-économiques, d’ici fin septembre 2013. Les règles expérimentales seront quant à elles, soumises à la Commission de Régulation de l’Energie (CRE) après consultation formelle des acteurs de marché.

Le dispositif sera mis en œuvre, en collaboration avec ERDF, le gestionnaire du réseau de distribution, entre le 1er novembre 2013 et le 31 mars 2014.

         

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De passage

Nous n’avons pas de centrale électrique de grande puissance en Bretagne car le pouvoir de l’époque – pour raisons électoralistes – a repoussé le projet nucléaire prévu. Selon les écolos, nous jouissons donc d’un “avantage”. Donc ce sont les autres régions qui ont eu donc à “souffrir” de 5 grandes centrales atomiques de plus. Faisant référence au saint Principe d’Egalité qui caractérise la République, nous ne devrions pas jouir de l’égalité tarifaire qui est aussi un principe français, mais qui est moins fort que celui d’égalité. Je précise que je réside en Bretagne.

Temb

La simple généralisation de ces premiers volumes de capacités mobilisables en Bretagne à toute la France permet de disposer de 1500MW d’effacement. Comme ce n’est qu’un début on doit pouvoir faire beaucoup plus pour passer les pointes hivernales sans sur-importer et sans cramer trop de fioul et de charbon. Un chiffre : l’hiver notre parc de chauffage électrique peut monter jusqu’à…. 45 000MW! Si ce type de systèmes peut-être étendu aux particulier grace à une application sur Linky, avoir la possibilité de couper un chauffage électrique sur 2 de plusieurs millions de foyers entre 18H45 et 19H15 pourrait permettre de baisser notre plus de 10 000MW. Sans compter les autres capacités d’effacement. Sans compter les rénovations de logements et de bâtiments en cours. Ainsi nos pointes ne passeraient plus la barre des 90 000MW. Bilan : Moyens de pointe moins mobilisés, moins d’importations à très haut cout et risque de black-out avec la fermeture de nos capacités les plus vieilles repoussé de quelques années.

Temb

Que dire de l’île de France qui consomme 20% de l’électricité française et n’a qu’une seule centrale nucléaire? La Bretagne a une centrale nucléaire, en cours de démantèlement depuis 25ans, pour un budget qui a été multiplié par 10 par rapport à ce qui a été vendu au pouvoir de l’époque. On pourrait même pousser le vice à dire que cette centrale défigure l’un des plus beau sites de l’intérieur breton, le coeur du massif armoricain 🙂

Le skeys

tout fait d’accord avec cette perspective de généralisation, qui permettrait par ailleurs l’effacement … … de l’opposition stérile entre développeurs d’EnR et gestionnaires de réseau … puisque les premiers aideraient de facto les seconds. Les réseaux ne seraient alors plus les seuls à être intelligents (smart) …

Radionucleide

“Nous n’avons pas de centrale électrique de grande puissance en Bretagne” Rappel: centrale thermique de Cordemais: 2600 MW centrale électrique à Montoir de Bretagne 435 MW Usine marémotrice de la Rance 240 MW

Sicetaitsimple

Le cas de la région parisienne est effectivement spécifique, mais vous ne pensez quend même pas que les centrales de Dampierre ou de St Laurent ont été construites pour alimenter Orléans et Blois? (ce ne sont que des exemples). La quasi- totalité des moyens d’extrème-pointe en France sont localisés en Région parisienne et en Bretagne.

Sicetaiysimple

Cordemais et Montoir ne sont pas d’un point de vue “electrique” (on ne va pas remonter au 15eme siècle et Anne de Bretagne) vraiment en Bretagne. Ou alors Flamanville est également en Bretagne et là je pense que vous allez avoir du mal à convaincre, même en vous référant à l’histoire. Pour la Rance OK.

Remon

ATTENTION GRAND DANGER POUR LE CONSOMMATEUR.DES COUPURE N IMPORTE QUAND.DES SOCIETES SONT REMUNEREES PAR EDF POUR PREVOIR DES COUPURES.AVIS.