La Commission de régulation de l’énergie (CRE) qui a procédé en détail à l’analyse des coûts de production et de commercialisation d’EDF dans le cadre des tarifs réglementés de vente d’électricité vient de publier l’intégralité de cette étude sur son site.
L’une des missions de la CRE consiste en effet a analysé la couverture des coûts du fournisseur historique EDF par les tarifs réglementés de vente : ils doivent couvrir les coûts de production d’électricité, de commercialisation et d’acheminement jusqu’aux sites de consommation.
Ainsi, pour 2013, la tendance à la – forte – hausse des coûts de production et de commercialisation se confirme. L’évolution des tarifs à envisager à l’été 2013 pour couvrir les coûts estimés par la CRE se situe entre 9,6% et 6,8% pour les tarifs bleus (respectivement sans ou avec une hypothèse d’un allongement comptable de 10 ans de la durée d’amortissement des centrales nucléaires en 2013).
Ces tarifs sont fixés par les ministres chargés de l’économie et de l’énergie après avis de la CRE jusqu’en décembre 2015.
L’étude de la CRE porte sur les coûts constatés de 2007 à 2012 et sur les coûts estimés de 2013 à 2015. Pour la période 2007 à 2012, la CRE a constaté les évolutions moyennes suivantes :
- les coûts variables de production ont augmenté de 5,1% par an : Ces charges résultent essentiellement des achats de combustibles et d’électricité au prix du marché de gros ;
- les coûts fixes de production ont augmenté aussi de 5,1% par an : Ces coûts correspondent essentiellement aux charges de personnel et à l’achat de prestations de maintenance des centrales ;
- les charges de capital ont augmenté de 2,9% par an : en raison essentiellement des visites décennales sur le parc nucléaire, du remplacement des gros composants qui arrivent en fin de vie et de la mise en œuvre des prescriptions de sécurité émises par l’Autorité de sûreté nucléaire à la suite de l’accident de Fukushima ;
- les coûts commerciaux ont connu une hausse de 6,3% par an : en raison essentiellement de l’évolution du coût du personnel affecté à l’activité commerciale, du transfert des données relatives aux clients vers les nouveaux systèmes d’information de la branche commerce et du déploiement des certificats d’économie d’énergie.
Pour 2012, la CRE a constaté un écart de 1,47 milliards d’euros entre les coûts supportés par EDF et les tarifs réglementés fixés en 2012. Cet écart est dû en partie à une hausse des tarifs inférieure à ce qui était nécessaire pour couvrir les coûts alors estimés. Si le rattrapage de l’écart constaté entre les coûts et les tarifs 2012 était effectué intégralement sur un an,
il entrainerait une hausse supplémentaire sur les tarifs bleus de 7,6%.
Position nuancée du Gouvernement :
Le Gouvernement a indiqué hier dans la foulée, avoir pris connaissance du rapport de la CRE sur l’évolution des coûts d’EDF depuis 2008. Ce dernier n’envisage pas toutefois de procéder "au rattrapage du retard accumulé depuis plusieurs années immédiatement compte tenu de la situation du pouvoir d’achat."
"La décision tarifaire pour 2013 sera prise au mois de juillet après une analyse précise des facteurs d’évolution et des mesures de correction envisageables" a t-il précisé, avant d’indiquer que "l’augmentation structurelle des coûts de l’électricité confirme la nécessité d’accélérer la mobilisation pour les travaux d’efficacité énergétique, pour réduire la dépense énergétique."
Parallèlement, le Gouvernement demande à EDF de renforcer son programme de maîtrise des coûts.
He bien, EDF n’aura qu’a faire appel au Conseil d’Etat, comme GDF-Suez. J’aurais aime un gouvernement plus courageux, qui explique que si les tarifs d’electricite doivent repartir a la hausse, c’est parce que les prix d’electricite en euros constants n’ont fait que baisser depuis 25 ans, que dans ce cas, reseau et centrales ne peuvent etre entretenues. Il semble normal a quiconque de payer son pain a son juste prix, il en va de meme de l’electricite.
Et bien voila, nous y sommes. Ce rapport, indépendant, démontre que le prix de l’électricité NUCLEAIRE s’envole, en raison principalement du vieillisement du parc de centrales. Je cite le rapport : En effet, les flux de trésorerie liés aux investissements ont augmenté de près de 16 % par an. Ces investissements se concentrent principalement sur le parc nucléaire historique, construit dans les années 1970-2000, et ont pour objet : dans le cadre des visites décennales, d’assurer la conformité des équipements des centrales et le déploiement d’un référentiel de sûreté toujours plus exigeant ; de remplacer les gros composants qui arrivent en fin de vie technique tels que les générateurs de vapeur, les alternateurs ou les transformateurs ; à partir de 2012, de mettre en œuvre les prescriptions émises par l’Autorité de sûreté nucléaire à la suite de l’accident nucléaire japonais de Fukushima. Le mythe s’écroule. Toute comparaison gardée, le coût des ENR (éolien, PV) atteint désormais la parité réseau. Bachoubouzouc, tu es là ?
désolé pour le copier coller pourri !
en plus remplacer les GV ce sont des études, de la metallurgie, du faconnage, des soudures complexes, des contrôles, donc en principe du travail pour nos usines territoriales…Et puis pour ma part sur l’année je paye plus cher mon eau que mon électricité, (chauffage au gaz) ce qui me laisse rêveur sur les profits réalisés, la flotte ce n’est rien à produire, ni même à traiter, donc oui Steph à parfaitement raison pour les explications manquantes de nos gouvernants
Louisr, Pour pallier au problème de la hausse des coûts du nucléaire en raison du vieillissement, il suffit de laisser vieillir le parc sans euthanasie par obsolescence programmée: Tableau 2 : Hausse des tarifs réglementés de vente en vigueur à envisager à l’été 2013 pour couvrir les coûts prévisionnels 2013 d’EDF estimés par la CRE: Hausse en 2013 sans allongement 9,6 % Bleu 5,8 % Jaune 3,8 % Vert Hausse en 2013 avec allongement 6,8 % Bleu 2,7 % Jaune 0,0 % Vert Un gros poste de dépenses d’investissement étant les générateurs de vapeur: Ces composants ont une durée de vie théorique de 30 ans. Ce sont donc, si les conditions techniques permettent l’allongement de l’exploitation des centrales nucléaires, des investissements non récurrents. A l’avenir, ces dépenses devraient continuer à être effectuées au sein d’un programme qualifié par EDF de « grand carénage » dont le but visé est le remplacement de l’intégralité des grands composants dont l’âge atteint 30 ans, soit leur fin de vie technique. Enfin on est pas obligé de faire une fixation sur le nucléaire: Les investissements dans le parc hydraulique représentent, en moyenne sur la période 2007-2012, 8 % de l’enveloppe totale des investissements de la DPI. Ils ont augmenté de 24 %/an sur la période, hausse qui devrait se poursuivre au même rythme dans les années à venir. Enfin, le changement dans la baisse séculaire des coûts de production de l’électricité, ce n’est pas pour maintenant: Sur le fondement de ce constat, la CRE a retenu comme meilleure estimation des coûts en 2013 une hausse de 4,5 % sans hypothèse d’allongement de la durée d’amortissement des centrales nucléaires et une évolution de – 1,0 % avec une hypothèse d’allongement de dix ans de cette durée d’amortissement. L’objectif pour EdF étant bien sur d’imputer le maximum de coûts aux tarifs réglementés. En bonus, une subvention cachée du nuclèaire: Le montant annuel d’impôts et taxes augmente régulièrement sur 2007-2012 d’environ 3 % par an. Ce poste comprend, notamment, la taxe foncière, la taxe sur les installations nucléaires de base (INB), les taxes hydrauliques et la taxe professionnelle ou son équivalent, mais pas l’impôt sur les sociétés, qui n’est pas une charge d’exploitation. La réforme de la taxe professionnelle en 2010 n’a pas eu d’impact significatif sur le montant global des impôts et taxes, car elle a été compensée par une augmentation de la taxe INB spécifique aux installations nucléaires de base.
Pouvez vous nous rappeler de combien ont augmenté les tarifs pour les petits et moyens consommateurs d’electricité en Allemagne en 2012 et en 2013 du seul fait de l’EEG surcharge ( le dispositif de soutien aux renouvelables), et même pourquoi pas au pasage le prix de cette electricité?
et quelquesoient les arbitrages qui seront rendus par le gouvernement, les chauds partisans du PV à outrance devraient se réjouir , applaudir à deux mains et aller convaincre leurs voisins de palier immédiats que c’est une très bonne idée! Pour une fois que les intérets d’EDF et du PV se rapprochent (via des tarifs régulés un peu plus élevés pour EDF d »une part et une étape vers la « grid parity » d’autre part), ca mérite quand même d’être souligné! On attend les communiqués satisfaits d’Enerplan, de certaines ONG, et surtout d’EELV qui on l’espère bien va user de toute son influence au sein du gouvernement pour pousser ces hausses de tarifs!