Dans les ateliers industriels de l’est lyonnais, une étape vient d’être franchie dans la transition énergétique du transport maritime. Hopium, entreprise spécialisée dans les solutions de motorisation hydrogène pour les véhicules lourds, a conclu la vente d’un système de pile à combustible de 200 kW destiné à équiper un navire semi-rigide. Ce contrat, le premier du genre pour la société, marque l’entrée concrète de leur technologie dans un secteur où les exigences techniques et environnementales se renforcent chaque jour.
Le navire concerné, dont l’identité restera confidentielle jusqu’à la fin du mois, sera propulsé par une motorisation électrique équivalente à 600 chevaux.
L’installation du système Hopium n’est pas une simple substitution énergétique, elle s’inscrit dans une logique d’intégration fine, où la forme même de la carène dicte les contraintes d’implantation. La modularité du dispositif permet une adaptation précise, sans compromis sur la performance ou l’encombrement. Ce n’est pas seulement une question de puissance, mais de compatibilité architecturale avec un espace souvent réduit et géométriquement contraignant.
L’assemblage final du système s’effectuera sur le site de Saint-Bonnet-de-Mure. Chaque module ( gestion thermique, circuit hydrogène, électronique de puissance, unité de contrôle ) sera intégré en amont, dans une logique d’industrialisation maîtrisée. L’objectif est de livrer une solution prête à l’emploi, de type « Plug & Play », afin de simplifier l’installation à bord et réduire les risques d’erreurs d’intégration.
Le système sera équipé d’un réseau dense de capteurs, conçus pour collecter en continu des données opérationnelles tels que les températures, les pressions, les débits, les tensions, les cycles de charge, le comportement en mer agitée, etc. Ces informations, transmises quotidiennement, serviront à la fois aux équipes du client et à celles de Hopium pour affiner les algorithmes de gestion, détecter d’éventuels points de défaillance, et valider la robustesse du système en conditions réelles.
Stéphane Rabatel, directeur général de Hopium, souligne la portée stratégique de cette première : « Cette première concrétisation dans le secteur maritime démontre la maturité de notre technologie et notre capacité à l’adapter à des environnements complexes et exigeants. C’est une étape majeure pour Hopium qui illustre la pertinence de notre stratégie de déploiement progressif, ciblant dans un premier temps les marchés de niche comme le maritime, dès aujourd’hui en attente de solutions hydrogène, pour disposer d’ici 2030 d’une technologie performante pour le marché de masse des véhicules poids lourds. Ces segments précurseurs nous permettent de valider nos systèmes en conditions extrêmes, de renforcer leur fiabilité et d’accélérer leur montée en maturité technologique. »
Le maritime, bien qu’étant un marché de niche en termes de volume, offre un terrain d’essai idéal car les cycles d’utilisation sont intenses, les pannes coûteuses, les normes de sécurité drastiques. Réussir ici, c’est accumuler une crédibilité technique transférable à d’autres secteurs.
Hopium, fondée sur l’ambition de proposer des alternatives bas carbone pour les transports lourds, a choisi de commercialiser dès 2025 une gamme modulaire de systèmes allant de 100 à 400 kW. Ce premier contrat maritime constitue donc un jalon opérationnel. Il prouve que leur architecture technique peut quitter les bancs d’essai pour s’intégrer dans un véhicule réel, utilisé dans des conditions professionnelles exigeantes.
Source : Hopium