Dans la commune de Lentilly, à une quinzaine de kilomètres à l’ouest de Lyon, un foyer d’accueil médicalisé baptisé « Les Terrasses » vient d’intégrer une infrastructure énergétique inédite : une batterie de 133 kWh, conçue pour maximiser l’usage de l’électricité solaire produite localement. Derrière ce projet, Faradae, une entreprise qui finance, installe et gère des systèmes photovoltaïques en autoconsommation vient de franchir un cap opérationnel. Ce n’est pas seulement une installation technique, mais la matérialisation d’un modèle économique et écologique pensé pour les bâtiments à forte consommation, notamment ceux du secteur médico-social.
L’objectif affiché par Faradae est de permettre à l’établissement géré par l’association Odynéo* de couvrir 40 % de ses besoins électriques grâce à sa propre production solaire, contre 30 % auparavant. Ce gain de dix points non négligeable dans un secteur où chaque kilowattheure compte repose sur deux mécanismes complémentaires : l’ajustement des usages aux heures d’ensoleillement, et le stockage de l’électricité excédentaire pour une utilisation différée, notamment en soirée ou lors de journées nuageuses. L’ensemble est piloté, entretenu et financé par Faradae, sans que l’établissement n’ait à débourser le moindre euro ni à assumer la moindre charge de gestion.
« Ce gain de 10 points sur le taux d’autoproduction repose sur deux leviers : l’optimisation des usages, en alignant les consommations avec les heures de production solaire et le stockage de l’excédent, pour couvrir les besoins en soirée ou lors de périodes moins ensoleillées. Ce seuil de 40 % correspond à l’un des paliers réglementaires du Décret Tertiaire, qui impose une réduction progressive des consommations d’énergie importée à horizon 2030. Concrètement, cette solution permet d’augmenter significativement la part d’énergie renouvelable utilisée sur site tout en répondant aux objectifs réglementaires » explique Thomas Lawson, co-fondateur et président de Faradae.
Le choix du site n’est pas fortuit. « Les Terrasses » présentait un décalage marqué entre les heures de production photovoltaïque et les pics de consommation, souvent décalés en fin de journée ou en soirée. Ce déphasage, fréquent dans les établissements accueillant des personnes en situation de handicap ou dépendantes, constitue précisément le terrain idéal pour tester l’efficacité d’un système de stockage intelligent. L’installation permet désormais de lisser ces écarts, en emmagasinant l’énergie produite en surplus pour la redistribuer au moment opportun.
Le projet, mené sur plusieurs mois, a servi de laboratoire grandeur nature. Faradae y a mis à l’épreuve ses outils de supervision, ses algorithmes de pilotage, et la compatibilité de ses équipements avec les systèmes photovoltaïques existants. L’entreprise, qui ambitionne de déployer ce modèle à plus grande échelle, a ainsi pu valider en conditions réelles la robustesse de son architecture technique et la pertinence de son approche économique.
L’unité de stockage ne fonctionne pas en vase clos. Elle s’inscrit dans un écosystème plus large, incluant la production solaire en toiture et la recharge de véhicules électriques. Le tout est orchestré par un système de gestion énergétique, un Energy Management System (EMS) développé en interne par Faradae en collaboration avec ses partenaires technologiques. Le logiciel, accessible via une interface Cloud, permet de réguler avec précision les cycles de charge et de décharge de la batterie, tout en surveillant en temps réel la performance globale de l’installation.
« Le système de pilotage (EMS), développé en interne, optimise l’autoconsommation tout en assurant la durabilité de la batterie et la performance globale de l’installation. Par ailleurs, le développement des interfaces de communication entre Faradae et l’EMS a également constitué une avancée majeure. Il a fallu concevoir un environnement capable de recevoir les données et de transmettre les consignes à la batterie. Au-delà de la gestion charge/décharge, notre équipe anticipe déjà les futurs cas d’usage pour garantir l’évolutivité de la solution » ajoute Thomas Lawson, co-fondateur et président de Faradae.
Ce dispositif, bien qu’encore expérimental, pourrait servir de modèle pour d’autres établissements confrontés aux mêmes contraintes : besoins énergétiques constants, décalage entre production et consommation, pression réglementaire croissante. Le Décret Tertiaire, qui impose aux bâtiments tertiaires de réduire leur consommation d’énergie importée, constitue en effet un cadre contraignant mais aussi un levier d’innovation. Faradae, en proposant une solution clé en main répond à une demande croissante d’acteurs publics et privés en quête de sobriété énergétique sans surcoût ni complexité.
* Odynéo est une association gestionnaire d’établissements médico-sociaux dans la région lyonnaise, spécialisée dans l’accompagnement de personnes en situation de handicap.
Source : Faradae