Selon un nouveau rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), les émissions mondiales de gaz à effet de serre ont augmenté jusqu’à des niveaux sans précédent malgré un nombre croissant de politiques de réduction des changements climatiques.
Les émissions ont progressé plus rapidement entre 2000 et 2010 qu’au cours de chacune des trois décennies précédentes.
D’après l’apport du Groupe de travail III au cinquième Rapport d’évaluation du GIEC, il serait possible, grâce à toute une gamme de mesures techniques et de changements de comportement, de limiter la hausse de la température mondiale à 2 °C au-dessus des niveaux préindustriels. Toutefois, ce n’est que grâce à des bouleversements institutionnels et technologiques majeurs qu’il y aura plus d’une chance sur deux pour que le réchauffement mondial ne dépasse pas ce seuil.
Le rapport du Groupe de travail III, intitulé Changements climatiques 2014: "atténuation du changement climatique", est le troisième des rapports de trois groupes qui, avec un Rapport de synthèse à paraître en octobre 2014, constituent le cinquième Rapport d’évaluation du GIEC sur l’évolution du climat**.
Selon M. Edenhofer, "Les politiques climatiques visant l’objectif des 2 °C doivent prévoir des réductions importantes des émissions. La science nous transmet un message clair: nous devons abandonner le statu quo pour éviter toute interférence dangereuse avec le système climatique."
Selon certains scénarios, pour avoir une chance de limiter l’augmentation de la température moyenne mondiale à 2 °C, il faudra réduire les émissions mondiales de gaz à effet de serre de 40 à 70 % par rapport à 2010 d’ici le milieu du siècle et les éliminer presque totalement d’ici la fin du siècle. Des mesures ambitieuses d‘atténuation pourraient même exiger une extraction directe du dioxyde de carbone de l’atmosphère.
La documentation scientifique existante confirme que des objectifs même moins ambitieux en matière de température exigeraient tout de même des réductions semblables des émissions.
Environ 1.200 scénarios présentés dans la documentation scientifique ont été analysés pour le rapport. Ces scénarios ont été produits par 31 équipes de modélisation issues du monde entier, qui ont étudié les conditions économiques, techniques et institutionnelles nécessaires et les effets de moyens d’atténuation plus ou moins ambitieux.
D’après Mr. Edenhofer, "De nombreuses mesures peuvent permettre de respecter la limite des 2 °C, mais elles exigeront toutes des investissements importants. On peut limiter les frais associés en évitant de retarder encore les dispositions d’atténuation et en faisant appel à des techniques très variées."
Les évaluations du coût économique de l’atténuation sont très variables. Dans les scénarios ne prévoyant aucun changement, la consommation croît de 1,6 à 3 % par an. Des mesures ambitieuses d’atténuation réduiraient cette croissance à environ 0,06 % par an. Toutefois, les chiffres correspondants ne tiennent pas compte des avantages économiques d’une atténuation des changements climatiques.
Beaucoup de nouvelles connaissances sur l’atténuation des changements climatiques sont apparues depuis le dernier rapport d’évaluation du GIEC, publié en 2007. Les auteurs du cinquième rapport du Groupe de travail III ont réuni environ 10.000 références à des documents scientifiques présentées dans 16 chapitres.
Pour stabiliser la concentration de gaz à effet de serre dans l’atmosphère, il faudrait réduire les émissions dans le secteur de la production et de l’exploitation d’énergie, dans les transports, dans les bâtiments, dans l’industrie, dans le domaine de l’affectation des sols et dans celui des établissements humains. Les actions d’atténuation mises en œuvre dans un secteur permettront de déterminer les besoins qui existent dans d’autres.
L’élimination presque totale des émissions imputables à la production d’électricité est une condition commune à divers scénarios ambitieux d’atténuation, mais il est également important d’exploiter l’énergie de façon efficace.
"La réduction de la consommation d’énergie nous donnerait plus de souplesse quant au choix de techniques énergétiques à faible intensité de carbone, dès maintenant et à l’avenir. Elle pourrait aussi accroître la rentabilité des mesures d’atténuation. Depuis la publication du quatrième Rapport d’évaluation, on s’intéresse à des politiques climatiques conçues pour offrir plus d’avantages connexes et pour réduire les effets secondaires néfastes" a ajouté Mr. Pichs-Madruga.
Les sols sont une autre composante clef de l’objectif de 2 °C. Le ralentissement du déboisement et la création de forêts ont permis de stopper ou même d’inverser l’augmentation des émissions imputables à l’exploitation des sols.
Les sols pourraient servir à absorber le dioxyde de carbone de l’atmosphère grâce au reboisement. Cette absorption pourrait aussi être obtenue en associant la production d’électricité à partir de la biomasse au piégeage et au stockage de dioxyde de carbone. À ce jour, toutefois, cette association ne peut pas être réalisée à l’échelle voulue, le stockage permanent de dioxyde de carbone dans le sous-sol pose des problèmes et il convient de gérer les risques d’une concurrence accrue pour les sols.
"Le principal objet de l’atténuation des changements climatiques est de dissocier les émissions de gaz à effet de serre de la croissance des économies et des populations. En donnant accès à l’énergie et en réduisant la pollution locale de l’air, de nombreuses mesures d’atténuation peuvent contribuer à un développement durable" a déclaré Mr Sokona.
"L’évolution du climat est un problème lié au patrimoine mondial. Une coopération internationale est essentielle pour atteindre les objectifs visés en matière d’atténuation. C’est un défi en soi que de mettre en place les institutions internationales nécessaires à cette coopération" a conclu Mr. Edenhofer.
** Le Groupe de travail III est dirigé par trois coprésidents, M. Ottmar Edenhofer (Allemagne), M. Ramón Pichs-Madruga (Cuba) et M. Youba Sokona (Mali).
Pour limiter la hausse de la température mondiale de manière significative,il sera indispensable d’augmenter significativement la part d’énergie nucléaire dans le monde entier pour décarbonner l’énergie.Les ENRs toutes seules,ne pourront y suffire,surtout dans les grands pays émergeants(pays du BRICS).Le grand bouquet énergétique du futur sera un gros mix Nucléaire-ENRs,si on veut réaliser une vraie réduction sensible des émissions carbonées.Et encore plus en Chine,Inde,Sud afrique,Russie,etc….
Et surtout,passer au nucléaire de quatrième génération,incluant aussi d’utiliser le thorium,en plus du plutonium(et de l’U238).Ainsi,les ressources fissiles sont de plusieurs millénaires…
Ce sera là,la vraie transition énergétique mondiale,pour réduire efficacement les émissions de carbone.
Des savants danois ont montré qu’il y a quelques dizaines de milliers d’années, le Groenland était de 8°C davantage chaud que maintenant et…. rien de dramatique n’est arrivé: Pas d’éradication de la faune, flore et humains… Les divagations-à-la-recherche-de-crédits du Giec font pitié et deviennent de plus en plus dantesques: le filon est épuisé, seuls les politiques prisonniers de leur candeur (et intéressement) font semblant d’y croire encore pour ne pas faire la volte-face nécessaire. Mais les politiciens se remplacent à chaque élection, donc dans 10ans cette bande de naïfs aura disparu et les nouveaux s’occupperont d’autre chose. On a connu en 1970 la « grande peur de re-glaciation » et 10ans plus tard nul n’y pensait….
En attendant, les statistiques sur les températures moyennes du globe pointent clairement dans la direction contraire : ça se réchauffe ! Allez, passez …
Le GIEC, mais aussi toutes les organisations plus ou moins liées au climat ont entonné les trompettes de la propagande réchauffiste : Les observations actuelles indiques qu’un phénomène « El Niño » va probablement se produire dans les mois qui viennent. Or, ce type de phénomène s’accompagne d’une augmentation des températures moyennes de surface. La propagande actuelle est faite juste à temps pour que ces organisations puissent dire dans quelques mois : « je vous l’avez bien dit, les températures sont en train de monter… »
Groupement Intersidéral d’Elucubrations Clownesques, l’industrie des anxyolitiques vous dit merci. En gros, il suffit de limiter drastiquement la consommation d’énergie dans l’industrie, l’agriculture, les transports et la bâtiment… Bon sang, mais c’est bien sur… Je propose également de supprimer 1 habitants sur 2 de la Planète, par tirage au sort, contrôlé par un organisme mondial indépendant. Tout contrevenant se verra appliquer la peine de mort. Et bien sur, « C’est pour nos enfants et petits-enfants, et arrière-petits-enfants ». Tu parles, Charles, plus personne ne sera là pour vérifier en 2100) PS : évidemment, en France rien à voir avec la tenue de « conférence de la dernière chance » dite également « Paris 2015 ».
¤ Pour la seconde année consécutive, la Chine a produit plus d’électricité d’origine éolienne que d’origine nucléaire. Sans parler de celle d’origine hydraulique … et la cuisson au biogaz dans les campagnes depuis des décennies.
Chine : éolien bat nucléaire…Sans parler de celle d’origine hydraulique … et la cuisson au biogaz dans les campagnes … Et alors :De toute façon,il faut ENR+Nucléaire et les chinois le savent parfaitement bien.Pour réaliser une réduction sensible des émissions carbonées la Chine fera encore plus de nucléaire,même s’il elle devait faire encore plus d’éolien que de nucléaire et n’a strictement rien à fiche des opinions antinucléaires de « Luis »& Cie.Elle fera donc à la fois plus de nucléaire et plus d’éolien,et peu importe que le nucléaire soit derrière l’éolien,car de toute manière elle fera beaucoup de nucléaire quand même. Et pour l’Inde,ça sera exactement pareil.Du point de vue des chinois et des indiens:Les chochoteries antinucléaires grotesques,c’est bon pour les petits bobos occidentaux,pour certains enfants trop gatés,de certains riches pays occidentaux.
¤ La capacité totale des réacteurs nucléaires dans le monde était de 371.965 MW fin 2013, comme cinq ans plus tôt avec 371.562 MW fin 2008. La production d’électricité nucléaire était de 2.598 TWh (net) en 2008 et seulement 2.359 TWh (net) en 2013 (donnée provisoire), soit 9,2% de moins. De son côté, entre 2008 et 2013, la capacité éolienne est passée de 121.000 à 318.000 MW et la capacité solaire de 16.000 à 137.000 MW. Bien que le taux de charge moyen au niveau mondial soit de 82% pour le nucléaire, 24% pour l’éolien et 12% pour le solaire, on voit que ce n’est pas le nucléaire qui change la situation.
Pas de concurence Nucléaire / renouvelables en Chine(ni en Inde).Cela sera Nucléaire + renouvelables.La capacité totale des réacteurs nucléaires dans le monde passera tout au long de ce siècle (d’ici à 2100)à plus de 2000 Gigawatt,et ce sera un minimum mondial,et ce sera de la 4G(au thorium,plutonium,U238) pour des questions de ressources fissiles.Il y aura donc à la fois plus de nucléaire et plus d’ENRs,et peu importe que le nucléaire soit derrière les ENRs,car de toute manière il y aura beaucoup de nucléaire quand même,dans le monde.Ce sera donc beaucoup de nucléaire & beaucoup d’ENRs .
Celui-ci n’existe qu’en France. Pour le reste de la planète, si on veut limiter les émissions de GES, ce sera (malheureusement) effectivement aux deux qu’il faudra recourir. Rappelons que pour la France, le gros des émissions de GES, ce n’est pas l’électricité, c’est le transport et le bâtiment. Donc la solution, c’est le vélo, les transports en commun et l’isolation. Au moins, technologiquement, on maîtrise ! Reste à ce que les pouvoirs publics maîtrisent le déploiement …
¤ Depuis quelques décennies, le niveau de la mer monte d’environ 3 mm par an, mais le rythme se ralentit avec la pause du « réchauffement » climatique depuis quinze ans. Nous sommes au sommet du cycle de l’oscillation naturelle d’environ soixante ans de la température globale, dont l’une des cause se trouve dans les oscillations multi-décadales du Pacifique et de l’Atlantique. Mais la moyenne était de 6,5 mm par an depuis 18.000 à 20.000 ans, depuis la fin de la dernière glaciation. Entre -15.000 et -6.000 ans BP (Before Present : avant la date actuelle), sur une période de 9.000 ans, le niveau des mers a augmenté de 90 mètres, ce qui fait 10 mm par an. Surtout, vers -14.200 BP, le niveau des mers à monté de 20 mètres en 500 ans, soit 40 mm par an. Pourtant, les hommes de Cro-Magnon n’étaient pas très nombreux à l’époque et n’utilisaient que du combustible renouvelable : le bois.
en Chine… Peut-etre, mais si le sujet c’est les émissions de CO2, je ne vois pas vraiment le rapport. Par contre, si vous voulez visualiser l’évolution de la consommation de charbon en version animée, même si l’Asie ce n’est pas que la Chine, c’est ici:
Il y a des bulles qui enflent et il y a des pentes qui montent. Toujours l’EIA (attention c’est américain… et pas fiable selon Lionel) : Et ça s’arrête en 2011. Là, au moins, il y a du charbon à « bouffer » pour l’éolien ! Mais bon, c’est pas la priorité car le réchauffement climatique est une gigantesque blague. Il vaut donc mieux continuer à combattre le nucléaire… de préférence en France.
Si l’éolien veut bien s’en donner la peine, il y a énormément à faire en Chine : Pour l’instant on constate que les EnR (même l’hydraulique) accompagnent le développement des pays émergents sans contenir l’incroyable essor du charbon : KING COAL reste le maître.
que comme moi, vous rejoignez Luis en estimant que la quasi totalité de la production mondiale d’éoliennes et de panneaux PV devraient être prioritairement installée en Chine ( ou dans des pays de même type, forte croissance de la demande majoritairement couverte à partir de charbon). C’est bien ça , Luis, je n’ai pas trahi votre pensée?
En effet, avec moins de 3% de jus éoilienne (et vers 17% de hydraulique-voir update avec des chiffres 2013 inclus: There’s a long way to go…….pour que les ENR’s chinois commencent a saper le pouvoir de King Coal..! Mais, avec cette habitude qu’on les chinois (en dehors de toute ‘jugement’ sur leur fonctionnement économico-socio-democratique) de faire vite et de …think big….et….de faire ça ‘à la chaine’ (!) vont ils nous surprendre….? Et en plus avec leur ‘fonds souverains’, ce n’est pas les finances qui manquent..? Quand la chine s’eveille……….? A part of the answer is blowing in the wind…? trimtab
Comme le montre les chiffres des émissions de CO2 dues à la combustion d’énergie, la plus forte hausse des émissions a eu lieu en Asie.
A trimtab. « avec cette habitude qu’on les chinois… de faire vite et de …think big…et….de faire ça ‘à la chaine’ (!) vont ils nous surprendre….? » La réponse est affirmative : les Chinois vont nous surprendre dans les trente ans à venir. Et voilà la surprise selon l’EIA (américains incompétents) : Vous prenez la fin de l’image que j’ai diffusée hier et vous collez celle-là à la suite pour voir la période 2000 – 2040. Que de progès en 40 ans, les Chinois passent d’un peu plus de 1 000 TWh/an à presque 12 000 TWh/an. Décupler la production d’électricité en 40 ans, ça va être la surprise des électrocentrés Européens et Français qui oublient de voir le reste du monde. Vous pourrez remarquer la part réservée aux nouvelles EnR. Pour mémoire, l’Europe à 28 (506 millions d’habitants à haut niveau de vie) n’est pas encore parvenue à consommer autant que la Chine émergente actuellement. Et là, je ne vous ai parlé que de l’électricité qui n’est pas le centre du monde énergétique.
Ik est vrai que chercher des poux dans la tête à nos amis allemands pour quelques TWh de charbon/lignite en plus ou en moins d’une année sur l’autre parait tout-à-coup bien mesquin quand on regarde cette courbe! Comment on écrit Energiewende, en chinois? PS: mais heureusement comme vous le soulignez, la source n’est pas fiable…
L’EIA est vraiment incompétente car elle fait figurer le charbon en bleu. De toute façon, bleu ou noir, nous allons « manger » du charbon avant d’atteindre le nirvana énergétique en 2050. Je rappelle juste que la France émet moins de 30 millions de tonnes de CO2/an pour la production électrique et que c’est en baisse rapide à cause de la fermeture des quelques vieilles centrales qui restent : En 2016, il nous restera 3 GW de charbon…. une misère ! En conclusion, les commandos Négawatt doivent d’urgence se rendre en Chine, voire en Inde :
Stabiliser les émissions de CO2 du secteur electrique France continentale est effectivement un vrai challenge. Ca ne fait que baisser! Heureusement que notre Président y veille par sa promesse de 50% de nucléaire en 2025, et que son Ex va s’en occuper sérieusement!
Notre Président aurait pu mieux choisir ses promesses. Au lieu de promettre l’inversion de la courbe du chômage, il aurait pu proposer une division par deux des émissions de CO2 électrogène sous son mandat. Et là fastoche, le plan était déjà en train d’être exécuté. Ceci dit, la courbe du chômage s’est effectivement inversée puisqu’après une baisse timide… elle est repartie à la hausse !
Hier la production de charbon était de 2000 – 2200 MW environ dans la journée, et pour l’instant c’est parti sur la même lancée aujourd’hui… 🙁
« ……En conclusion, les commandos Négawatt doivent d’urgence se rendre en Chine, voire en Inde…… » Vous avez raison bien sur et ce rapport semble dire exactement la même chose, ie: qui faut commencer d’abord par du ‘Négatous’ et partout : « La réduction de la consommation d’énergie nous donnerait plus de souplesse quant au choix de techniques énergétiques à faible intensité de carbone, dès maintenant et à l’avenir. Elle pourrait aussi accroître la rentabilité des mesures d’atténuation. » Et nous rappelle que nos soucis ‘énergie’ et climatiques ne connaissent pas les frontières: « L’évolution du climat est un problème lié au patrimoine mondial. Une coopération internationale est essentielle pour atteindre les objectifs visés en matière d’atténuation. C’est un défi en soi que de mettre en place les institutions internationales nécessaires à cette coopération » Et les ‘institutions’ qu’ils sugèrent pourrait être ?: l’UNO ? – United Negawatt Opérations UNESCO ? – United Nations Energy Scenario Coordination Organisation On est presque dans le rêve de certains (!) du Global Energy Network, et tous ça presque à ‘la une des journaux’……. On croit rêver..? trimtab
Fin 2015 comme souligné par Dan1 il n’y aura plus que 3000MW charbon en France. Il y a environ 2 ans, c’était environ 6000. Donc ça baisse et ça va continuer à baisser au moins jusque fin 2015, car les cycles combinés qui ont été construits notamment pour les remplacer émettent environ deux fois moins ( même un peu plus) de CO2 par MWh produit, et en plus tournent très peu.
C’est inéluctable, le contenu en CO2 du kWh français est voué à diminuer et pourtant il est déjà pas bien haut. Cela me rappelle les débats sur le contenu en CO2 du chauffage électrique. Sauf qu’aujourd’hui, la seule conclusion que l’on peut tirer est que plus il y a de chauffage électrique et moins il y a de CO2 dans le kWh ! La seule solution vraiment efficace pour faire remonter le contenu en CO2 du kWh français serait d’investir très massivement dans les EnR intermittentes tout en sortant rapidement du nucléaire… mais va-t-on s’en donner les moyens ? Je note par ailleurs que la centrale de Blénod-lès-Pont-à-Mousson ferme après 50 ans de service. C’est bizarre, je croyais qu’au-delà de 40 ans une centrale n’était bonne qu’à la ferraille ? Et là depuis 10 ans EELV ne nous a rien dit… Ils font pas leur boulot !
Vous faites bien de souligner une situation assez paradoxale: si on parle de réchauffement climatique lié aux émissions de GGH et notamment de CO2 (c’est le sujet, qu’on soit d’accord ou non n’est pas ce dont je veux parler), le secteur electrique français est juste remarquable pour un pays important la plus grosse partie de ses besoins energétiques. Et donc il serait dommage de dégrader cette situation par la mise en application de promesses electorales idiotes. Par contre, remplacer peu à peu du nucléaire par du renouvelable (c’est-à-dire ne pas imaginer un remplacement 1 pour 1 des capacités nucléaires en fin de vie), pourquoi pas. Le nucléaire existant en france n’est d’ores et déjà pas utilisé au maximum de son potentiel. Quelque soit le rythme de développement des renouvelables et/ou des économies d’énergie, il en faudra moins dans 10 ans qu’aujourd’hui, sauf effectivement usage massif en substitution dans les autres secteurs que l’électricité, c’est-à-dire chauffage et transport.
19:07:18… Ah, cette fameuse étude Ademe sur le contenu CO2 du kWh… Je pense qu’il ne doit plus y avoir que Mme Rivasi pour s’y référer, car lors des pics de consommation c’est absolument insoutenable! Est-ce que Mme Rivasi connait les statistiques et les pronostics de l’EIA, c’est la vraie question….
« Par contre, remplacer peu à peu du nucléaire par du renouvelable (c’est-à-dire ne pas imaginer un remplacement 1 pour 1 des capacités nucléaires en fin de vie), pourquoi pas. » Attention à ce que l’on sous-entend quand on parle de remplacement dans un mix électrique : Parle-t-on de production annuelle ou de puissance disponible ? Car pour pallier l’intermittence des nouvelles EnR, il faut de la puissance disponibles quand la demande l’impose. On peut donc imaginer une moindre production annuelle du parc nucléaire (63 GW) mais en gardant la capacité intacte en puissance, c’est à dire 55 à 60 GW disponibles en hiver et 30 à 40 en été. Car si on descend trop bas en puissance installée, il faudra prévoir d’autres moyens, manifestement fossiles, que l’on fera tourner les nuits de pétole (pas de vent, pas de soleil). Dans un mix électrique à service garanti, il faut raisonner quantité d’énergie et puissance disponible instantanément. C’est bien évidemment ce que font les gestionnaires de réseau. Rappelons que nous avons 125 GW installés et que l’Allemagne a plus de 176 GW avec des hypothèses d’évolution à 750 GW :
On parle des deux, puissance et energie. L’équation est comme toujours ( ce que certains veulent ignorer) économique. Il faut la puissance, l’energie c’est un peu plus complexe. Et il faut surtout raisonner « existant » et « nouveau ». Aujourd’hui,et c’est constatable sur les courbes de production RTE, le nucléaire existant est souvent amené ( quasiment tous les WE) à fonctionner en dessous de sa puissance disponible, malgré les exports. Ce n’est pas un réel problème, c’est certainement dommage pour EDF mais c’est comme ça, mais simplement une nouvelle tranche nucléaire (après Flamanville 3 qui est de toutes façons dans le tuyau) ne ferait que faire empirer le phénomêne sur l’existant. Bien entendu, ce n’est pas lié uniquement aux ENR francaises, mais aussi aux ENR de nos voisins, qui comme nous consomment moins le WE. Construire un nouvel EPR ( ou autre) est dans ces conditions strictement impossible économiquement, car il ne ferait qu’accentuer le problème. Ca ne peut s’envisager économiquement que dans le cadre d’un remplacement de l’existant qui arriverait en fin de vie à hauteur de mettons et juste pour illustrer 50% de puissance installée, au moins au début des arrêts « naturels ». Forcément et je vous rejoins, il faut prévoir du CCG pour combler les trous en puissance.
la situation existante en France, qui est le résultat de l’histoire c’est-à-dire un décalage entre les prévisions d’évolution de la consommation et le réalisé, c’est un parc nucléaire plutôt surdimensionné par rapport à l’optimum et donc des exports (en net) massifs ( environ 50TWh/an). Il faut vraiment se féliciter de ces erreurs de prévision! Ce sont des coûts passés, et aujourd’hui nous bénéficions d’un MWh nucléaire historique qui après tous les débats sur le sujet est vendu à 42€/MWh aux concurrents d’EDF en France et qui est exporté environ au même niveau de prix si on regarde les contrats européens à un an. Mais on sait également que le « prix » d’un MWh de nouveau nucléaire en Europe ça tourne plutôt aux environs de 100€/MWh, 20% moins, 20% plus, ça se discute. Bref, il n’y a aucun intéret à construire du nouveau nucléaire en France à court terme, du moins tant que les exports ne sont pas globalement résorbés. Nos voisins se débrouilleront à mon avis sans trop de problèmes, ça leur coutera certainement un peu plus cher qu’actuellement.
Si on remplace le nucléaire petit à petit, il ne sera peut être pas nécessaire de garder autant en capacité. Je rêve peut être, mais les solutions de stockage se développent de plus en plus…. Ils permettront de ne plus avoir besoin de back-up. En remplaçant les tranches petit à petit, on pourra peut être aussi ajouter le stockage nécessaire aux EnR. En plus, une bonne capacité de stockage en France permettrait de racheter les kWh allemands quand ils sont à prix négatif et les revendre ensuite aux heures de pointe 🙂
A Altaïr. « Je rêve peut être, mais les solutions de stockage se développent de plus en plus…. Ils permettront de ne plus avoir besoin de back-up. » Comme badrien, je souhaiterai que vous soyez plus concret en exposant les solutions qui se développent. Je rappelle simplement que le stockage nécessaire à la gestion de l’intermittence des EnR, à l’échelle d’un grand pays (entre 500 et 4 000 TWh/an), se comptent en dizaines (voire centaines de TWh) et dizaines (voire centaines de GW). Et pour le cas spécifique de la Chine que j’évoquais ici, il faut prendre en compte un triplement de la production annuelle d’électricité en 30 ans. La Chine va passer de 4 000 TWh/an à 12 000 TWh/an. Vous aurez remarqué que 12 000 TWh/an pour 1 500 millions de Chinois (a priori le pic en 2040 avant le déclin), ça fait « que » 8 000 kWh/habitant. Encore une fois, le problème n’est pas le nucléaire en France mais le Charbon en Chine ! Et je ne vous parle pas de l’Inde qui suit en décalé mais devrait doubler la Chine en population. Si vous trouvez des solutions de stockage performantes à l’échelle de la centaine de TWh, allez sans tarder les vendre en Chine.
Compte-tenu des perspectives d’évolution de la demande en Chine, il est très peu probable que celle-ci se lance dans du stockage à outrance. C’est peut-être basique, mais on ne stocke que quand on a des excédents, ou bien sûr quand la production est par nature saisonnière et le besoin continu, céréales et autres par exemple mais la ça c’est assez facile. Des excédents d’électricité, on peut en avoir de temps en temps, sur un rythme le plus souvent journalier. Par exemple du nucléaire la nuit en France, au moins une partie de l’année, ou du solaire en Allemagne en été. Ca se gère relativement bien par des échanges avec les voisins et un peu de stockage notamment par des STEP. Mais sur de l’intersaisonnier, il n’y a pas de solution viable, car effectivement les puissances et volumes en jeu sont énormes.
Précision, quand je dis « Ca se gère relativement bien par des échanges avec les voisins »,encore faut-il que les voisins en question aient des parcs de production très différenciés! C’est à peu près le cas aujourd’hui en Europe, mais si tout le monde se met à faire de l’éolien et du solaire à grande échelle, bien entendu ça ne fonctionnera plus.
Il y a en effet des opérations pilotes d’injection d’hydrogène sur les réseaux de gaz.Quelques remarques: – ce n’est plus du stockage « d’électricité » comme une STEP ou une batterie, ça permet peut-être d’écreter des « excédents » mais il faudrait bien des moyens de back-up pour les moments de creux de production electrique. – c’est forcément très limité: la limite de 5% que vous évoquez est une limite en volume, mais en energie ça fait environ 3 fois moins.Autrement dit,il serait possible au grand maximum de remplacer 1,5% du gaz naturel par cette technique (en energie), ça ne va pas faire trembler M. Poutine… – enfin, l’équation économique du système est loin d’être acquise.Comment voulez-vous rentabiliser une usine d’électrolyse qui ne fonctionnerait que lors des épisodes « d’excédents »? A moins que M. Poutine n’augmente très fortement ses prix dans le futur, bien entendu. Mais dans ce cas, il y aurait des solutions beaucoup plus simples et pas chères, la substitution directe du gaz par de l’electricité dans des usages thermiques.Des grille-pain, pour résumer! –
« le stockage actuel (hydro-pompage) peut permettre de stocker rapidement l’excédent momentané et le restituer sur 24h ou plus ce qui améliore la rentabilité de l’installation d’hydrogène » Stocker (step), puis destocker (step) pour restocker (H2), vous m’expliquerez comment ça peut aller dans le sens d’une amélioration de l’économie du système! N’oubliez pas qu’il y des pertes à chaque fois ( environ 20% pour une STEP) et que tout ce petit monde est connecté à un réseau de transport qui ne travaille pas gratuitement, tout MWh qui transite a un certain coût. Quand je parlais de « grille-pain », j’évoquais une appelation générique pour des usages « effet joule » de l’electricité (convecteurs, résistances sur un circuit de retour d’eau d’un chauffage à eau chaude, ballon d’ECS electrique, chaudière electrique dans l’industrie ou les réseaux de chaleur,…). Pour le mois d’Aout, effectivement c’est le développement de l’eau chaude sanitaire electrique qui est la la réponse la plus simple et la moins couteuse au développement du PV au-delà d’un certain seuil. Si vous voulez mon pronostic, à un certain moment et si bien entendu le PV continue à se développer en Europe, ça deviendra obligatoire (l’équipement en ECS electrique).
Mais pourquoi voulez vous donc faire de l’hydrogène ou du méthanol avec de l’électricité qui a été « stockée »? Il suffit de la déstocker pour faire juste de l’électricité dans les heures ou les jours qui suivent, par exemple le soir ou la nuit s’il s’agit d’un stockage d’excédents « d’origine solaire ». C’est un peu shadok, votre schéma….
La « vision » du stockage d’électricité (direct , avec retour à l’électricité par STEP ou batteries, ou indirect , via par exemple la fabrication d’hydrogène ) est un peu troublée par ces épisodes de prix négatifs qui font parfois la une de l’actualité « electrique ». Ca n’a juste pas de sens: – d’abord, ça n’existe pas vraiment, car on parle du prix de marché. Rendu chez n’importe quel consommateur ( entreprise,particulier, ou opérateur de stockage), il aura été transporté, distribué, CSPEisé, TVAisé….et donc ne sera jamais gratuit ( même en admettant que les particuliers aient accès aux « prix de marché » pour la part energie de leur facture, mais là, il faut a minima Linky pour tous!). -d’autre part, c’est conjoncturel et lié à la surimposition sur un parc electrique existant de renouvelables. Mais quand il faut ou faudra remplacer ce parc existant, bien entendu il ne sera pas remplacé à l’identique, en volume un peu ( voir ce que je disais sur le nucléaire francais un peu plus haut), mais surtout en type de moyen de production. Alors à très long terme, peut-être…. Mais soyez bien sûr que la fermeture de 12000MW de nucléaire allemand d’ici 2022 va, par exemple, fortement réduire la probabilité d’occurence de ces épisodes, d’autant qu’on peut espérer qu’ils auront d’ici là augmenté leurs capacités de transit du Nord vers le Sud. Il ne peut pas y avoir de free lunch dans la durée.
A hudax « actuellement, l’hydro-pompage est un des rares systêmes de stockage en Mwh » Erreur d’ordre de grandeur : les STEP actuellement en service ont des capacités de stockage évaluées en GWh : Les plus grosses dépassent déjà les 2 000 MW avec des constantes de temps supérieures à 10 heures… et pourtant ça ne suffit pas à dépasser la semaine !
« En France il faut trouver un usage pour l’électricité excédentaire momentanément (quelques heures en quantité importante) ». Oui, d’ailleurs c’est déjà fait avec les STEP existantes et les exports. Il n’y a en gros que les WE (pas tous) où les centrales nucléaires réduisent significativement ( aux environs de 5 à 10% en moyenne si on jette un oeil aux historiques RTE) leur production par rapport à ce qui serait possible de produire. Personne ne va construire ( en France) une nouvelle STEP qui ne pomperait que 2 jours par semaine, d’autant plus que la tendance, pour les années qui viennent, pourrait être à une certaine augmentation des exports, liés notamment à cette fermeture du nucléaire allemand ,mais aussi aux incertitudes sur le nucléaire belge , des débuts de fermeture de nucléaire Suisse à partir de 2019, une augmentation des capacités de transit avec l’Espagne en 2015 et plus tard avec l’Italie , et des Anglais qui importeront tout ce qui sera capable de transiter par les lignes existantes.
mais ce n’est pas le mien….L’avenir nous dira qui aura raison. Mais ce jour Dimanche de Pâques, avec une forte production éolienne en Allemagne, l’électricité s’échange à environ 22€/MWh, ce qui est déjà très bas, et en moyenne sur une semaine complète on est plutôt autour de 40€/MWh. Le gaz naturel vaut environ 25€/MWh en ce moment. Si vous trouvez quelqu’un qui veut transformer ( avec de lourds investissements fonctionnant 2 jours par semaine) un produit en un autre avec une marge nulle ou négative avant toute prise en compte des coûts de fonctionnement et des amortissements, vous me prévenez.
J’ai lu un peu vite le tableau EPEX, 22€/MWh c’est pour demain, aujourd’hui c’est plutôt 18, mais ça ne change pas grand chose au raisonnement. Et bien sûr, comme précisé avant, ces prix sont hors transport, distribution si nécessaire, et taxes diverses.
C’est bizarre, même nos voisins allemands abandonnent des projets de STEP, tout simplement parce qu’il y a trop de solaire et que ça rabotte les différentiels jour/nuit.