Kandou : “les mathématiques viennent au secours de l’électronique”

Kandou, une jeune entreprise (spin-off) installée au Parc scientifique de l’École Polytechnique Fédérale de Lausanne (EPFL), a levé 10 millions de francs (suisses) à l’issue d’un tour de financement.

Le système mis au point par Kandou permet de réduire sensiblement l’énergie nécessaire à l’échange de données entre les composants des dispositifs électroniques en optimisant drastiquement la communication entre les «bus» électroniques.

Un enjeu majeur, notamment pour les dispositifs portables, qui cumulent toujours plus de composants et de fonctions, souvent au détriment de l’autonomie. Pour ce faire, la start-up a dû combiner diverses approches, tant au niveau matériel que logiciel. La technologie permet d’augmenter le débit des bus de communication de près de 400%.

150 milliards de kWh par année. C’est la consommation électrique mondiale des ordinateurs, qui s’accompagne accessoirement d’une facture mensuelle de plusieurs milliards de dollars. Réduire cette consommation, ne serait-ce que de quelques pourcents, représente donc un enjeu économique et écologique majeur. C’est l’objectif de Kandou, la 1.000ème invention de l’EPFL.

"Kandou, inventé par Harm Cronie et Amin Shokrollahi du laboratoire d’algorithme de l’EPFL, permet aux processeurs de communiquer avec leurs périphériques (mémoires, imprimantes, écrans) de manière plus rapide et moins énergivore. Une petite révolution dans le domaine de l’informatique dont la solution vient…des mathématiques !".

En mars 2012, la start-up issue de cette invention annonce une levée de 10 millions de dollars. Nouvelle intéressante, la jeune entreprise est peu loquace sur ses investisseurs. "Ce sont des privés, pas des institutionnels, ni des compagnies industrielles", expliquait brièvement Harm Cronie au quotidien Le Temps. Plus étonnant encore, cette première levée de fonds laisse augurer d’une deuxième, d’ores et déjà en préparation. "Je ne peux en dévoiler davantage car nous sommes actuellement en discussion avec des investisseurs."

Amin Shokrollahi n’en est pas à sa première aventure. Digital Fountain fut vendue à Qualcomm en 2009 – depuis 1998, elle avait levé plus de 50 millions de dollars. La start-up avait le soutien de Cisco, Sony, TI, mais aussi de fonds tels que Matrix ou Granite. Avec Kandou, il change de stratégie. Il sait que les investisseurs institutionnels ont des contraintes, qui forcent l’entrepreneur à avoir une stratégie plus mûre qu’avec des investisseurs individuels – le business angel peut agir par passion, et ne doit pas rendre de comptes à ses propres bailleurs de fonds.

Pour Kandou, les premiers partenaires s’appelleront peut-être IBM ou Intel. Si une innovation est assez forte, le client peut se trouver n’importe où (mais malheureusement assez rarement en Europe, quand il s’agit de high-tech). Pourtant, il aura fallu presque 18 mois pour passer à cette phase d’accélération. Kandou aura su utiliser la richesse de l’écosystème: le spin fund de l’EPFL – similaire aux Innogrants ; venturekick ; la FIT. Aucune naissance n’est instantanée. L’expérience montre qu’il faut entre 1 et 3 ans…

** Une spin-off est une entreprise nouvelle créée à partir de la scission d’une organisation plus grande.

            

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Tech

et oui 1% de 150 milliards de kWh, c’est énorme, mais pas un politique pour proposer une prime à la casse des vieux ordis qui consomment comme des “vaches”. oui on ne fabrique pas d’ordis , téléphones ou tablettes en France ou très peu avec archos par exemple, plus tout l’embarqué, mais 1mA de trop dans chaque équipement, se sont des milliers de gigawattheures.