Un rapport récemment mis en ligne par Greenpeace et intitulé « Votre cloud est-il Net ? » passe au crible les choix énergétiques de 14 géants du Net (Amazon, Apple ou Microsoft, etc.) en mettant en évidence les démarches qu’ils pourraient prendre pour investir dans des centres de données propres, fonctionnant grâce à « une électricité verte ».
Le « cloud » (ou nuage virtuel) permet de stocker à travers un réseau de serveurs distants des données gérés par des entreprises comme Facebook, Amazon, Apple, Microsoft, Google ou Yahoo, transformant « radicalement » notre façon de travailler, de communiquer, de regarder des vidéos, d’écouter de la musique ou encore de partager images et photos.
La quantité de données numériques circulant sur le Net devrait être multipliée par 50 d’ici à 2020, et les sommes investies dans le cloud augmentent à vitesse grand V. Ainsi, on estime que près de 500 milliards de dollars seront investis dans le secteur au cours de l’année à venir pour satisfaire – mais aussi pour stimuler – notre besoin de disposer en tout temps et en tout lieu d’un accès illimité et instantané aux données de nos ordinateurs, téléphones et autres terminaux mobiles.
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Le cloud informatique est alimenté par des « data centers » (centres de données), véritables usines de l’âge numérique du 21e siècle. Ils abritent des milliers d’ordinateurs qui stockent et gèrent toutes les données prêtes-à-consommer que nous accumulons. Ces data centers du cloud consomment une très grande quantité d’électricité : l’équivalent d’environ 250 000 foyers européens pour certains d’entre eux.
Les entreprises high-tech sont à la pointe de l’innovation et disposent d’un énorme potentiel en matière d’énergies propres. Mais selon Greenpeace, « la plupart d’entre elles se développent très vite sans tenir compte des conséquences de leurs choix énergétiques.«
En effet, « le cloud étant extrêmement énergivore, l’accès à d’importantes quantités d’électricité est un critère qui pèse lourd dans le choix du lieu d’implantation des data centers, et la facture d’électricité est un poste clé dans les dépenses des entreprises qui utilisent le cloud.«
Par ailleurs, même si des progrès considérables ont été accomplis pour améliorer, dès la phase de conception, l’efficacité énergétique des data centers et des milliers d’ordinateurs qu’ils hébergent, notent l’ONG, « ces efforts n’ont entraîné aucune économie d’énergie dans les faits, en raison de la croissance exponentielle du cloud computing.«
« Les entreprises ne doivent pas uniquement se contenter de surveiller leur consommation d’électricité : elles doivent aussi se demander d’où provient l’électricité qu’elles consomment » alerte Greenpeace.
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Principaux résultats du rapport :
1. « Amazon, Apple et Microsoft n’accordent pas suffisamment d’attention à la provenance de l’électricité qu’elles consomment et continuent d’avoir largement recours aux énergies sales pour alimenter leur cloud alors que leurs besoins sont exponentiels. »
2. « Yahoo et Google continuent de montrer l’exemple en faisant de l’accès aux énergies renouvelables une priorité pour la croissance de leur cloud ; ces deux entreprises soutiennent de plus en plus activement les politiques favorables à l’augmentation des investissements dans les énergies propres.«
3. « Facebook, véritable mastodonte de l’Internet avec plus de 800 millions d’utilisateurs dans le monde, est désormais l’ami des énergies renouvelables. Le célèbre réseau social a fait le premier pas dans la bonne direction avec la construction d’un data center, en Suède, pouvant être entièrement alimenté par des énergies renouvelables. »
4. « Les fermes de serveurs ont tendance à se concentrer dans les mêmes régions (la Caroline du Nord aux Etats-Unis notamment), ce qui a des répercussions considérables sur la demande en énergie et la gestion du réseau. Si rien n’est fait pour contrer cette tendance, il sera de plus en plus difficile de réorienter les investissements et de proposer aux collectivités voisines des sources d’électricité non polluantes.«
5. « Akamai, responsable de la gestion d’un gros volume de trafic sur le Net, est la première entreprise du secteur à avoir pris l’initiative de mesurer son intensité carbone au moyen de l’« indicateur d’efficacité de l’utilisation carbone » (Carbon Utilization Effectiveness). Les autres entreprises n’ont pas mis à profit cet indicateur. »
6. « Certaines entreprises se sont efforcées de montrer une image « verte » de leur cloud, malgré une transparence insuffisante et l’utilisation d’indicateurs ne permettant pas d’évaluer de manière satisfaisante les performances ou l’impact environnemental réel de leurs activités. »
7. « Des signes encourageants indiquent une volonté croissante au sein du secteur de collaborer et de partager en open source les meilleures pratiques en matière de développement hardware et software, ce qui pourrait accélérer les améliorations et le déploiement d’une conception high-tech efficace et propre du point de vue énergétique. »
8. « Davantage d’entreprises semblent adopter une approche proactive pour faire en sorte que leurs besoins en énergie soient couverts par des sources d’électricité renouvelables et déjà disponibles ; ces démarches positives auront des conséquences de plus en plus importantes sur notre avenir énergétique. »
► Téléchargement du rapport (.PDF en anglais)
Il y a surtout le viol du terme virtuel depuis le milieu des années 90 par là, qui pollue le dictionnaire (et les esprits ou cervelles si il en reste), comme si les échanges épistolaires ou transmissions de signes par câbles télégraphiques dataient d’hier. Après oui, il se trouve que les machines ont besoin d’énergie pour fonctionner, grande découverte !! Et il serait sans doute temps que l’informatique sorte un peu de son symptôme paroxystique du « cordonnier toujours le plus mal chaussé », au lieu de se choisir des nouveaux buzz words à rythme soutenu, non ? :
si les responsables informatiques des centres serveurs avaient interdit Intel pour cause de consommation excessive de leurs processeurs, ces centres consommeraient aujourd’hui beaucoup moins! mais la position monopolistique et la triche commerciale pour maintenir cette position (Intel condamné au japon, en corée, en europe et aux états unis!) ont empéché Intel de se remettre en cause au niveau de la consommation de ses circuits. Résultat des gigawattheures perdus.