Les scientifiques de l’Université du Missouri s’attaquent à un défi de taille : comprendre et perfectionner les halogénures de pérovskite. Ces matériaux prometteurs pourraient révolutionner le domaine des optoélectroniques en permettant des avancées significatives dans l’efficacité énergétique. Quels sont les enjeux de cette recherche et comment pourrait-elle influencer notre quotidien ?
Les scientifiques de l’Université du Missouri explorent les secrets des halogénures de pérovskite, un matériau doté d’une structure cristalline unique. Cette structure, composée de cristaux extrêmement fins, permet d’obtenir des propriétés extraordinaires à l’échelle nanométrique. Suchi Guha et Gavin King, tous deux professeurs de physique au Collège des Arts et des Sciences de Mizzou, mènent ces recherches. Grâce à leur travail, il devient possible d’imaginer un futur où les panneaux solaires sont non seulement plus abordables mais aussi beaucoup plus efficaces pour alimenter les foyers. De même, des LED pourraient briller plus intensément et durer plus longtemps tout en consommant moins d’énergie.
Des méthodes de fabrication innovantes
Pour fabriquer ces matériaux, les chercheurs ont adopté une méthode appelée dépôt chimique en phase vapeur. Cette technique, développée et optimisée par Randy Burns, ancien étudiant de Guha, en collaboration avec Chris Arendse de l’Université du Cap-Occidental en Afrique du Sud, permet une production à grande échelle des cellules solaires. Cette approche facilite considérablement la transition vers une utilisation industrielle des halogénures de pérovskite.
Par ailleurs, Guha et son équipe ont étudié les propriétés optiques fondamentales de ces matériaux à l’aide de la spectroscopie laser ultra-rapide, cherchant à les optimiser pour diverses applications électroniques.
L’innovation à l’échelle nanométrique avec la lithographie sur glace
Gavin King, spécialiste des matériaux organiques, a introduit une technique appelée lithographie sur glace. Cette méthode consiste à refroidir le matériau à des températures cryogéniques, généralement en dessous de -150°C, pour permettre la création de structures nanométriques avec un faisceau d’électrons. King compare cette technique à l’utilisation d’un «ciseau à l’échelle nanométrique», permettant ainsi de sculpter des motifs complexes sur les films minces de pérovskite, conférant ainsi des propriétés uniques aux dispositifs fabriqués.
La collaboration entre Guha et King illustre bien les avantages d’une approche interdisciplinaire. Guha souligne que «lorsque vous collaborez, vous obtenez une vision plus complète et l’opportunité d’apprendre de nouvelles choses».
King ajoute que «chacun apporte une perspective unique, ce qui rend la collaboration fructueuse». Cette synergie permet non seulement d’avancer la recherche mais aussi d’élargir le champ des possibles applications des halogénures de pérovskite.
Les résultats de leurs recherches sont publiés dans des revues scientifiques comme le Journal of Materials Chemistry C et Small, qui souligne l’importance et l’influence de leur travail dans le domaine de la nanotechnologie et de l’énergie. Le Centre pour l’Innovation Énergétique de Mizzou bénéficie directement de ces avancées, propulsant ainsi la recherche énergétique vers de nouveaux sommets.
Légende illustration : Gen AI
Article : « Stabilizing Metal Halide Perovskite Films via Chemical Vapor Deposition and Cryogenic Electron Beam Patterning »- DOI ( 10.1002/smll.202406815 )
University of Missouri-Columbia – Publication dans la revue Small