La France a été fortement exportatrice d’électricité en juillet

La commission de régulation de l’énergie (CRE) a publié la semaine dernière son rapport mensuel sur l’allocation et la gestion des interconnexions électriques aux frontières françaises en juillet 2013.

Elle constate que la France a été fortement exportatrice d’électricité en juillet, avec un solde exportateur net sur chacune de ses frontières. Les soldes exportateurs des trois derniers mois sont les plus hauts observés depuis deux ans, résultant du niveau bas des prix français.

La France est exportatrice net sur l’ensemble des frontières:

► Le solde mensuel des échanges a été fortement exportateur avec la Suisse, l’Angleterre, l’Italie et la Belgique commeà l’accoutumé.

► Avec l’Allemagne, même si la France est exportatrice nette, elle ne l’est plus que faiblement (14 GWh en juillet à comparer aux 200 GWh en juin).

Cependant, cette situation reste rare puisque la France avait été importatrice net durant toute l’année 2012 et le début d’année 2013.

► Après avoir connu une période d’importation avec l’Espagne entre février et avril, la France est exportatrice net depuis mai(0,5 TWh sur les trois derniers mois).

La France a été fortement exportatrice d'électricité en juillet

La diminution des prix français s’explique par une meilleure disponibilité du parc nucléaire, par une production hydraulique élevée ainsi que par une plus forte production d’énergies renouvelables. 

Dans le détail :

– une meilleure disponibilité du parc nucléaire (+9% sur la période de mai à juillet 2013 par rapport à la même période en 2012),

– une production hydraulique élevée (+16% sur la période de mai à juillet 2013 par rapport à la même période en 2012),

– une plus forte production d’énergies renouvelables (+13% sur la période de mai à juillet 2013 par rapport à la même période en 2012).

Le mois de juillet est également marqué par les premiers résultats de la mise en œuvre du marché infra-journalier suisse permettant ainsi des transactions transfrontalières implicites. En juillet, les échanges infra-journaliers entre la France et la Suisse ont augmenté de 3,5% par rapport au mois précédent. Les échanges réalisés à travers une allocation implicite ont représenté 8,5% et on peut s’attendre à la poursuite de leur développement dans les prochains mois.

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sansun

On peut aussi se poser la question de cette forte exportation d’électricité , à mon avis ça n’est pas un cocorico ! Mais se poser la question si n’est pas la cause évidente de la désindustrialisation de la France qui provoque cette cause à effet , ou peut être est ce un mécanisme normal , mais les doutes sont là.

Bob1

à quel prix cette électricité a été vendue, c’est bien d’etre en surplus mais si c’est pour brader c’est quand meme dommage ! enfin bon, vaut mieux etre en excedent que de devoir dépendre de nos voisins

Nicof

Voilà à quoi doivent servir nos centrales nucléaires. Notre commerce extérieur, bien malade, en a besoin. En revanche, oui, réduisons la part du nucléaire dans notre consommation.

raymond9

J’aurais préféré une info avec le prix en euros du MWH

filou33

Bonjour Connait-on le bilan financier des échanges ? Parce que j’ai le sentiment que ce n’est pas en juillet que le MWh doit se vendre au plus cher. Donc qu’en est il de la balance des échanges en euros sur une année complète ? Est-elle aussi en excédent ?

sansun

@ Filou33 Je crois que c’est là qu’est le noeud de l’histoire , car en France , juillet et aout ne sont pas des mois de référence pour le travail , plus toutes les sociétés qui ferment les unes après les autres , nous arrivons donc à ne pas prononcer le mot excédent, mais de vidange de surproduction ! !

Nicias

On va pouvoir en parler demain mais EdF et le gouvernement britannique ont mis fin a des mois de ragots et de chiffres idiots et sans fondement sur le prix du MWh de l’EPR. Ce sera autour de 90€.

Gik12

C’est bien d’exporter l’électricité. Mais sauf erreur de ma part, c’est nous qui gardons les déchets radioactifs chez nous. Au moins les pays importateurs n’ont pas ce gros problème à gérer.

moise44

“Au moins les pays importateurs n’ont pas ce gros problème à gérer.” La plupart des pays limitrophes ont aussi de l’électronucléaire. Ils sont ont donc les mêmes pbs que nous sur ce plan.

Sherlock

Faut apprendre les taux de change ! Ce sera 92,5 livres sterling (pas de euros) pendant 35 ans plus l’indexation sur l’indice des prix. Cela fait 109 euros le MWh au cours de cette semaine et 111 euros le MWh au cours moyen euro – livre sterling sur plusieurs mois.

Dan1

Ben, c’est pas trop dur en France de savoir ce que l’on importe et ce que l’on exporte en montant pour l’électricité. Il suffit de consulter le site des douanes (le kiosque) que je cite souvent : Vous basculer de l’annuel au mensuel en 1 clic et de même pour basculer de l’importation à l’exportation. Et en prime, vous avez les chiffres de août 2013. Le code magique c’est : 27160000 – Énergie électrique Faut pas croire qu’on nous cache tout… c’est pas parce qu’on sait pas que ça n’existe pas. En revanche, un lecteur attentif d’Enerzine n’a pas l’excuse de ne pas savoir.

Devoirdereserve

Cher Dan1, Le lien direct ne marche pas. C’est quoi la marche à suivre depuis la page d’acceuil (quel bazar la DGCIS !) ?

chelya

Exporter pas cher et importer cher, ça s’appelle une économie du tiers monde…

gaga42

merci Dan1 pour ce lien, où on peut calculer (pour ceux qui ont la flemme…): – Qu’effectivement la france exporte un peu moins cher qu’elle n’importe (40 k€ contre 54) – Que la balance reste très correcte: import=0.5 milliard €, export=2.4 Les inconditionnels des EnR ont l’air tout à coup de découvrir que le MWh n’a pas la même valeur suivant la demande, alors que par ailleurs ils aiment bien comparer les coût du nucléaire et des EnR, pas très cohérent tout ça…

Dan1

Je déclare que pour accéder facilement au site des douanes (LE KIOSQUE), il est plus pratique de passer par la Nomenclature Combinée NC8 ou nomenclature à 8 chiffres. Si on vous demande un mot de passe d’abonné, lorsque vous cliquez sur le lien, cliquez sur retour en bas à droite pour accéder au site en qualité de visiteur. Une fois sur la page d’accueil “Données détaillées : produits en NC8” il suffit de saisir le code du produit recherché, par exemple celui que j’ai donné pour l’électricité. Sur Enerzine, j’ai déjà donné les codes NC8 pour les carburants : Si vous ne connaissez pas le code NC8, vous pouvez le retrouver en sélectionnant une rubrique à 4 chiffres, par exemple 27 pour , puis en cliquant sur “consulter”. Puis sélectionner 2710, puis cliquer sur la flèche verte en bas à gauche “Voir les NC8” Là, vous visualisez 47 nomenclatures à 8 chiffres et vous prenez ce qui vous intéresse. M’enfin, pour agrémenter nos débats électrocentré, il est plus simple de retenir que le code NC8 de l’électricité c’est : 2716 0000 Après, je vous laisse faire les comptes, sachant que vous pouvez exporter directement les données sous Excel en cliquant sur transférer en haut à droite.

jmdesp

Grâce aux douanes française, j’apprends que la Suisse fait partie de la zone euro O_O Y-z-aurait-y pas confondu avec zone SEPA ? Sauf que le R-U est dans la SEPA. Ca a l’air d’être zone euro + AELE. Mais pas nos voisins grands-bretons, non mais. Bon, mais il y a un truc énorme dans ces stats, vous n’avez pas encore remarqué ? Regardez la ligne Allemagne, importations presque nulles et exportations massives, les chiffres annoncés sont donc basé sur les exportation physiques et non les exportations commerciales. Mais si la douane regarde le physique, comment elle sait la valeur commerciale ? Est-ce qu’elle comptabilise la marchandise à la frontière, sans s’intéresser à la destination finale ? Ca déformerait assez sérieusement les échanges par voie terrestre si ça se fait aussi pour d’autres choses. De plus, dans ce cas, les gens qui vendent de l’électricité déterminent systèmatiquement par quelle frontière RTE va la faire passer ? Bon bref, vu les chiffres ça parait être l’explication la plus logique. Mais dans ce cas, ne pas savoir la vrai destination limite sérieusement l’intérêt du chiffre par frontière.

arzi77

1) Il est piquant de lire sur l’illustration: “En 2012, la France présente un bilan exportateur net de 44,4 TWh”, alors que juste au dessus, il est écrit: “cette situation reste rare puisque la France avait été importatrice net durant toute l’année 2012 et le début d’année 2013” ! 2) A la fin d’une conférence au Cnam, jeudi dernier (17 oct. cf ), un representant des vendeurs d’electricité… Pardon ! un representant de la CRE… a affirmé que le cout pour économiser 1 kWh était de 300 E ! (Ce chiffre délirant étant issu, selon lui, du… DNTE !) Il s’agit sans doute d’une confusion avec l’estimation de coût pour isoler un batiment d’avant 1975, de l’ordre de 300 E /m2 ! C. a d. que le cout de l’isolation d’un logement de 100 m2 tourne autour de 30 000 E. Si l’on considère que cette depense permet d’économiser ~200 kWh /m2 /an, il s’agit donc, sur 30 ans, d’une économie de ~600 MWh, c a d que le vrai cout pour économiser 1 kWh est de 0,05 E ! (et que, dans un logement chauffé a l’electricité, la depense de 30 000 E pourrait etre amortie en 5 ans… des lors que les kWh au delà de 20 kWh /jour, couteraient au moins 30 cts, ce qui – en vue de “favoriser le bon usage et penaliser le mesusage…”, comme dit Paul Aries – est hautement souhaitable !) Ainsi, ce représentant de la CRE ne se trompe que de 3 ou 4 ordres de grandeur ! (Incompétence ou… desir d’enfumer ?! On croirait entendre Pascal Colombani, lors d’une table ronde au College de France, en mai 2013 !) Esperons que son calcul sur les avantages des “réseaux intelligents pour éviter le Black out…”, est moins approximatif ! En passant, on peut noter comment la “peur de manquer”, gravée dans notre cerveau reptilien… est insidieusement mise à profit, en vue de réduire toute objection aux “smart grids” &… nous faire admettre cette… “évidence”: la conso électrique ne peut qu’augmenter, donc il nous faut des “réseaux intelligents”! Il nous faut surtout des gens intelligents ET… honnêtes !

jmdesp

Enerzine ne nous a pas extrait toutes les données de ce rapport qui est passionnant à aller lire en direct : (franchement pourquoi regarder des films à la télé alors qu’on a les rapports de la CRE à consulter !) Je remarque en réponse à la remarque de Chelya sur l’exportation pas cher, importation chère, que nous vendons au prix du pays voisin, et achetons au notre, et la CRE donne une moyenne du différentiel de prix qui informe sur le résultat. Et souvent nos voisins nous achètent l’électricité beaucoup plus chère qu’elle ne vaut chez nous, le record étant l’Italie à 33,8 € de plus en juin. C’est pour l’Espagne que cela s’inverse le plus dans l’autre sens, avec des importations à 32,2 et 29,2 en mars et avril, mais il semble bien que cela reflète surtout le moment où c’est les prix chez eux qui étaient extrêmement faibles, quand on compare au reste de l’Europe. Nous avons rarement l’occasion de vendre de l’électricité très cher à l’Allemagne, mis justement ce n’est pas à eux que l’on vend beaucoup de volume, donc ce n’est pas celà qui nous handicappe.

Dan1

A jmdesp. “Regardez la ligne Allemagne, importations presque nulles et exportations massives, les chiffres annoncés sont donc basé sur les exportation physiques et non les exportations commerciales.” Effectivement c’est très déséquilibré. Cependant, cela ne correspond pas, a priori, aux échanges physiques. En l’état, je n’ai pas d’explication.

Sicetaitsimple

Là, il nous faut un douanier… Ceci dit, bon an mal an env. 50TWh d’excédents iexport/import avec un prix de marché qui se promène autour de 40 à 50€/MWh et beaucoup de ventes qui sont faites largement à l’avance et non sur le marché jour le jour, je n’ai pas trop de doutes sur un ordre de grandeur de 2 à 2,5Mld€ d’excédents commerciaux.

Dan1

Et voici ce qu’en dit le SOeS aux pages 64 et 65 : Ce qui est amusant, c’est qu’en bas du graphique il est indiqué que le chiffres sont des Douanes ! certes le calcul est du SOeS. Pour 2012, nous aurions : 1,38 G€ d’importation et 3,25 G€ d’exportation, soit un solde exporteur de 1,87 milliards d’Euros. Et cela ne correspond toujours pas aux chiffres des Douanes confrontés à leurs… frères.

Luis

¤ Les douaniers sont des gens consciencieux, mais leur comptabilité n’est sans doute pas adaptée aux sinuosités de la vie économique. L’électricité, c’est un peu comme le chocolat, d’un point de vue douanier tout au moins. Un touriste français en camping car, épicier de son état, achète 100 kg de chocolat suisse (au prix usine) qu’il compte revendre dans son commerce sans trop en parler au fisc. Pour une raison quelconque, il revient en France par la frontière allemande (peut-être moins surveillée que la frontière suisse, question chocolat). Pas de chance, intercepté par un douanier soupçonneux, le chocolat est découvert. Rapport du douanier, en partie pour les statistiques : entrée de 100 kg de chocolat en provenance d’Allemagne. Si la Suisse, par exemple, achète de l’électricité française, cela est bien comptabilisé par RTE comme un échange entre la France et la Suisse. Mais l’électricité passe par les lignes disponibles, qui sont seulement en partie les plus courtes (saturation des lignes directes). De toute façon, entre Chooz, Cattenom, Fessenheim (pour un temps encore) et Zürich, le chemin le plus direct passe par l’Allemagne. Et notre douanier comptabilisera un transfert à la frontière franco-allemande. Le blog de RTE a déjà expliqué cela à plusieurs reprises.

Sicetaitsimple

Après Romain1 et les pertes réseaux, voici Soize et la valeur des imports-exports! Je pense que l’explication de Luis est la bonne.Si on raisonne globalement sur la frontière Est, qui est la seule compliquée ( avec UK et Espagne c’est beaucoup plus simple!), la somme du physique est égale à la somme du commercial donc ça doit reboucler si on additionne Belgique,Allemagne, Suisse et Italie.

Dan1

Je vois une autre source potentielle de discordance des différents chiffres concernant les échanges d’électricité, dès lors que l’on parle d’euros : En effet, par exemple, les Allemands et les Suisses ont des droits de tirage sur l’électricité produite à Fessenheim. Je ne sais pas comment les douanes comptabilise cette électricité qui est produite en France, qui doit franchir la frontière… mais qui appartient pourtant déjà aux Allemands et aux Suisses. Le même phénomène existe avec d’autres centrales nucléaires et aussi avec les barrages sur le Rhin. En conclusion, on a des échanges physiques (que retrace l’ENTSO-E) et des échanges contractuels, les deux finissant par se rejoindre en terme de flux exprimés en TWh. Sauf que quand on veut parler d’importations et d’exportations en Euros, on est obligé de descendre dans le détail des contrats et des droits…. à moins qu’EDF vendent aux Allemands et aux Suisses l’électricité qu’ils ont déjà financée ! Afin de simplifier la comptabilité, je propose tout de même de fermer Fessenheim et toutes les centrales qui ont des contrats compliqués, cela simplifiera les débats sur Enerzine.

Sicetaitsimple

Ce sont bien les flux physiques ( par ligne d’interconnexion) qui sont valorisés.

Dan1

Le courant n’est pas clair mais devrait l’être avec des explications. Or dans le lien que vous venez de donner je ne vois une explication claire qui dit que ce sont des flux physiques. Et cela ne correspond pas aux flux physiques de l’ENTSO-E. Ce ne serait d’ailleurs pas très cohérent de mesurer les échanges en Euros par pays sur la seule base des flux physiques sur une seule frontière dont tout le monde sait qu’ils ne sont pas représentatifs des échanges commerciaux. De plus, je redis que ce n’est pas normal d’avoir une divergence entre les chiffres de la facture énergétique publiée par le MEEDAT et celle publiée par les Douanes alors que les deux semblent avoir la même source de données.

Dan1

OK, je n’avais pas vu ce point. Mais dans ce cas, le détail par pays n’a plus aucune signification en valeur. Le moins que pourrait faire les Douanes serait de l’indiquer !

Sicetaitsimple

le détail par pays ne semble pas pertinent , sauf pour UK et Espagne. Pour tous les autres, il faut regarder la somme. Sacré Kirshoff, il ne facilite pas la vie des lecteurs d’Enerzine!!

arzi77

La prétendue dévaluation d’1 E de 2043 par rapport à 1 Euro de 2013 est un prolongement stupide de méthodes de calcul qui ont peut être eu leur legitimité, au siècle dernier, (lorsqu’il existait une inflation à 2 chiffres…) Dans la situation présente, elle constitue tout simplement un fléau, (et une “zone aveugle” du débat public), bien propre à faire prospérer un conflit entre générations ! Outre qu’une rentabilité des fonds propres de 8 % (et plus), dans une économie qui progresse de moins de 2 % par an… ne peut résulter que du pillage et constitue une spoliation, il me semble que les économistes n’ont aucune legitimité pour choisir à notre place cette tres discutable “préférence pour le présent”, fondée sur des hypothèses largement obsolètes (L’une d’elles étant “Nos enfants seront plus riches que nous” ! Signe d’une croyance dans les bienfaits du progrès qui releve de l’aveuglement). Si l’article de Wikipedia ne signale pas que cette “préférence pour le présent”, (c à d. en realité, l’absence de solidarité avec nos enfants), est un choix de societé qui nous appartient, et se situe en tout cas, en dehors de la science économique, c’est simplement que cet article mérite d’etre mis à jour ! Même une institution aussi conservatrice que le Collège de France reconnait que l’usage d’un 2ieme taux d’actualisation, (par exemple 2%), en plus de celui couramment utilisé de 8 %, est souhaitable ! (Sur , on peut voir en ligne la présentation de Roger Guesnerie sur cette question, le 18 oct. dernier) Pour ma part, lorsque je vois ma petite fille agée de 4 mois, et songe au monde que nous allons lui laisser… je suis convaincu, (même si cela dérange les personnes cupides), que le taux de 0% est à la fois une condition nécessaire de la transition énergetique et une exigence morale de solidarité avec nos descendants.

arzi77

La prétendue dévaluation d’1 E de 2043 par rapport à 1 Euro de 2013 est un prolongement stupide de méthodes de calcul qui ont peut être eu leur legitimité, au siècle dernier, (lorsqu’il existait une inflation à 2 chiffres…) Dans la situation présente, elle constitue tout simplement un fléau, (et une “zone aveugle” du débat public), bien propre à faire prospérer un conflit entre générations ! Outre qu’une rentabilité des fonds propres de 8 % (et plus), dans une économie qui progresse de moins de 2 % par an… ne peut résulter que du pillage et constitue une spoliation, il me semble que les économistes n’ont aucune legitimité pour choisir à notre place cette tres discutable “préférence pour le présent”, fondée sur des hypothèses largement obsolètes (L’une d’elles étant “Nos enfants seront plus riches que nous” ! Signe d’une croyance dans les bienfaits du progrès qui relève de l’aveuglement). Si l’article de Wikipedia ne signale pas que cette “préférence pour le présent”, (c à d. en realité, l’absence de solidarité avec nos enfants), est un choix de societé qui nous appartient, et se situe en tout cas, en dehors de la science économique, c’est simplement que cet article mérite d’etre mis à jour ! Même une institution aussi conservatrice que le Collège de France reconnait que l’usage d’un 2ieme taux d’actualisation, (par exemple 2%), en plus de celui couramment utilisé de 8 %, est souhaitable ! (Sur , on peut voir en ligne la présentation de Roger Guesnerie sur cette question, le 18 oct. dernier) Pour ma part, lorsque je vois ma petite fille agée de 4 mois, et songe au monde que nous allons lui laisser… je suis convaincu, (même si cela dérange les personnes cupides), que le taux de 0% est à la fois une condition nécessaire de la transition énergetique et une exigence morale de solidarité avec nos descendants.

Dan1

A soize. Merci pour ces précisions, on comprend bien que l’électricité est un bien de consommation un peu particulier et un peu insaisissable qui voyage par les chemins qui lui plaisent et dont les humains ont le plus grand mal à reconstituer les trajets. Ceci dit, je trouve assez étrange de publier des chiffres dont l’émetteur sait pertinement qu’ils ont pas la signification qu’ils devraient avoir. Pourquoi parler d’échanges en Euros entre la France et l’Allemagne si cela ne correspond pas à des transactions financières entre ces deux pays ? Comment peut-on, in fine, calculer une balance commerciale sur cette base ? Dans les statistiques des Douanes, aucune mise en garde n’est faite. C’est de l’amateurisme, de la désinvolture ou bien c’est une volonté délibérée de perdre le lecteur ? Il ne faut pas oublier que ces chiffres servent ensuite à calculer la facture énergétique. Et je réitère ma question à propos des droits de tirages étrangers comme à Fessenheim. Compte-on en valeur les exportations d’électricité qui franchissent physiquement la frontière mais qui appartiennent déjà aux étrangers ?

Dan1

Concernant RTE, on peut trouver des chiffres assez précis et détaillés concernant l’utilisation de l’interconnexion France-Allemagne : Mais là, on ne parle pas de valeur, on parle de flux électrique. RTE me semble plus clair que les Douanes. Si les données détaillées sont confidentielles ou inconnues… il suffit de le dire et de l’écrire !

Sicetaitsimple

“Echanges commerciaux” dans le langage RTE sont les réservations de capacité d’interconnexion, pas les échanges d’energie électrique qui se traduiraient par des flux électriques physiques. Qu’est qui vous laisse penser ça? Un “responsable de périmêtre d’équilibre” (donc tous les acteurs de marché en France) est obligé de déclarer l’ensemble des achats et des ventes qu’il effectue, y compris avec un vendeur ou un acheteur situé de l’autre coté d’une frontière. Bref de prouver que son programme global de charge et/ou d’achat est égal à son programme de vente. En “volume” bien entendu, pour la “valeur” qui semble vous soucier je n’ai pas de réponse sur la façon dont c’est estimé..

Sicetaitsimple

qui je l’imagine est Soize. Merci pour la loi de Kirshoff! Ceci dit, vu qu’on parle de RTE et de douanes, savez vous que RTE est bien plus draconien que les Douanes ( il faut dire que c’est plus facile, ce qui se passe aux interconnexions est mesuré, pas possible de passer de l’électricité en contrebande dans un container ou dans le coffre). Donc, si un “electron passe la frontière” ( je mets les guillemets pour Dan1 qui sinon va me faire un rappel à l’ordre!), et qu’il n’a pas de “visa de séjour”, c’est-à-dire qu’il n’a pas d’acheteur déclaré en France, il est immédiatement reconduit à la frontière (soit la même mais par une autre ligne d’interconnexion soit une frontière différente). Ce n’est pas tout-à-fait exact, c’est une image , c’est bien sûr la somme des imports (ou des exports) physiques qui est comparée à la somme des imports ou des exports contractuels. Mais dans la demi-heure, expulsion! Ce qui rentre en trop ressort, ça s’annule.

Sicetaitsimple

Décidement, Chelya broie du noir…. Si un contrat de gré à gré, de plus ou moins long terme, ce n’est pas un “marché”, bah effectivement… On a vu ce que pouvait donner, notamment lors de la privatisation au UK, le passage obligatoire par un “marché” centralisé. C’est le meilleur moyen de favoriser les manipulations de cours. A l’appui de ses dires, Chelya va bien sûr nous fournir la proportion de “contrat à long terme de gré à gré.” en précisant ce que veut dire “long terme”. A part les quelques contrats liés aux prises de participation des Allemands et des Suisses dans le financement de quelques centrales nucléaires francaises il y a une trentaine d’années, ça ne doit pas aller bien loin. Mais on va attendre la réponse.

jmdesp

La CRE dans le rapport évoqué à la page précédente explique que de temps en temps nos échanges avce la Suisse sont à contre-sens du marché à cause justement de contrats long-terme : “La frontière France-Suisse est celle dont l’utilisation est la moins efficace liée à l’allocation historique de contrats de long-terme avec priorité d’accès” D’aprés ce qu’ils disent aussi, l’allocation implicite en continue sur le marché spot qui vient d’être mise en place devrait corriger cela.

Sicetaitsimple

La Suisse n’étant pas dans l’UE, ces contrats “historiques” bénéficient toujours à ma connaissance de priorité d’accès. C’est fini pour tous les autres. Mais Chelya va nous apporter plus de précisions, du moins nous l’espérons.