À la demande du Gouvernement, le gestionnaire du Réseau de transport d’électricité (RTE) a examiné les conditions dans lesquelles le potentiel hydrolien du littoral français – deuxième plus important gisement en Europe – pouvait être mis en valeur par son raccordement au réseau électrique.
Cette étude prospective de RTE s’inscrit dans le cadre du plan stratégique que les pouvoirs publics entendent mettre en œuvre pour amplifier et soutenir le développement de cette filière naissante des énergies renouvelables marines électriques en France, dans le contexte de la transition énergétique.
Les hydroliennes utilisent la vitesse des courants marins issus des marées pour produire de l’électricité. Cette production est à la fois renouvelable et prévisible. De surcroît, la densité de l’eau étant environ 800 fois supérieure à celle de l’air, les turbines de production sont plus compactes que celles des éoliennes.
La première turbine expérimentale raccordée au réseau se situe à Hammerfest, en Norvège. D’une puissance de 0,3 MW, elle produit de l’électricité depuis 2003. Le plus grand site expérimental se situe en Ecosse, à l’EMEC (European Energy Marine Centre), avec 3 turbines déjà raccordées au réseau et 2 turbines supplémentaires prévues en 2013.
En France, un projet expérimental est en cours à Paimpol-Bréhat.
Globalement, on considère que la technologie hydrolienne est la plus mûre des énergies marines, avec un coût au MWh cible proche de celui de l’éolien offshore. Néanmoins, différentes étapes (démonstration des technologies, moyens de maintenance, connectique et évacuation, évaluation des effets parc…) sont nécessaires avant la mise en place de parcs à grande échelle.
Le gisement hydrolien français est le deuxième en Europe, avec un potentiel théorique exploitable estimé de 3 à 5 GW selon les sources. Il se concentre dans le Cotentin et en Bretagne nord, sur quelques sites où l’onde de marée est amplifiée par la configuration des côtes (détroits, caps, goulets) : le Raz Blanchard principalement, et dans une moindre mesure, le Raz Barfleur et, près d’Ouessant, le Passage du Fromveur.
Plusieurs types de fermes hydroliennes sont actuellement envisagés par les constructeurs et ont été envisagés dans cette étude : des fermes à vocation expérimentale, aux faibles capacités de production, des fermes à vocation précommerciale, plus importantes et enfin les fermes à vocation commerciale, de forte puissance. Les conditions de raccordement de ces différents types de fermes sont évidemment très différentes.
Selon le gestionnaire français, le réseau terrestre existant présente une capacité d’accueil de l’ordre de 1,5 GW, mais devra être renforcé au regard du gisement total actuellement estimé. En tout état de cause, au-delà de 2,5 GW, le renforcement du réseau terrestre est nécessaire a t-il ajouté. Il préconise même la création d’une nouvelle liaison aérienne 400kV entre la Basse-Normandie et l’ouest de la Couronne parisienne permettrait d’absorber la quasi-totalité du gisement exploitable entre Aurigny et le Cotentin.
Sur le Raz Blanchard, RTE a déjà enregistré des demandes de raccordement de projets hydroliens qui saturent l’essentiel des capacités disponibles. Si cette file d’attente n’évolue pas, des travaux significatifs sur le réseau de transport seront pourtant nécessaires, y compris pour accueillir des fermes expérimentales de faible puissance.
Toujours d’après RTE, le raccordement de fermes commerciales au réseau à très haute tension nécessite pour sa part de 6 à 7 ans (avec environ 4 à 5 ans de procédures administratives et 2 ans de travaux). Enfin, si le renforcement du réseau 400 kV par de nouveaux ouvrages s’impose, RTE estime le délai nécessaire à une dizaine d’années, en intégrant à la fois les délais techniques et administratifs.
Ceci est peut être négligeable, mais : La multiplication à grande échelle de ce système peut (à vérifier) creer suffisamment de pertes de charge pour freiner voir bloquer les courants marins… Créant ainsi une modification de l’environnement marin et donc climatique (à vérifier je ne suis pas un expert). Quand les voitures sont apparus, les rejets ont été négligé, nous connaissons tous ces effets aujourd’hui. En tout ca ce sont de beaux projets et j’espère rentable pour nous tous ! A suivre.
l’hydrolien, c’est bien gentil, mais ça n’est pas tout à fait sérieux. D’abord parce que ça reste cher, mais surtout parce que le potentiel de cette ENR est, pour le coup, effectivement limité. 1, 2, 3 GW… c’est toujours bon à prendre, mais ça restera toujours marginal. Il vaudrait mieux, donc, ne pas trop se disperser et rester sur les technologies qui sont d’ores et déjà moins chères, compétitives et dont les potentiels se chiffrent en dizaines de GW: éolien, photovoltaïque; et, dans une moindre mesure, biomasse, qui a l’avantage d’être une production pilotable.
car à la base les hydroliennes ont des avantages: * pas de pollution de paysage marin, * pas de danger pour la navigation, les sous-marins iront se faire pendre ailleurs! * production prévisible, une « Usine de la Rance » en mieux car plus faible impact sur la faune-flore marines. * production en variation lente dans la journée, aussi lente que celle de la consommation du réseau pour laquelle toutes les installations electriques de production sont prévues pour. Donc tout à fait utilisable. La seule chose à régler en est le coût, annoncé très haut (probablement pour ne pas rebuter les pouvoirs publics) mais ce n’est que le tout premier début (les éoliennes terrestres grand modèle ont débuté en… 1941). Compte tenu du faible diamètre des rotors, on peut espérer une forte réduction de coût vers 2000€ le KW ce qui rendrait acceptable cette énergie. Avec 5GW nous ne risquons pas de réduire les courants marins en Manche !!! On peut comprendre la remarque de Jpm2, c’est du bon sens économique. Mais sommes-nous sûrs que l’éolien sera toujours aussi bien vu? Non, car ses caractéristiques incompressibles d’occupation des sols, de variabilité et de coûts perdureront à jamais, nous ne pouvons pas changer la configuration de la planète. Si la situation d’insertion dans les réseaux européens ne semble pas faire de bruit, c’est qu’on nous cache des situations parfois ubuesques (vente à prix négatifs, saturation des réseaux voisins, certains pays devant s’armer de contre-mesures électriques contre des voisins peu scrupuleux, etc..) qui vont croître exponentiellement dans les années immédiates. Les nouveaux dirigeants politiques d’alors, non « mouillés » dans cette caracolade, pourront faire le point sur la base de résultats et potentiellement inverser la tendance (Pays-Bas, par exemple). Quand au coût, à 270€ le MWh on sait où il nous mène: dans le mur. Le petit hydraulique, la biomasse et l’hydrolien échappent à ces pièges.
L’article suggère 1 à 2 GW dans le raz Blanchard c’est à dire 2000 à 4000 hydroliennes du type de celles de Bréhat… Vraiment pas d’impact sur l’environnement marin ? J’ai de sérieux doutes.
Monsieur Pas naïf auriez vous entre les mains des études probantes sur les impacts des hydroliennes pour être aussi affirmatif ? Pour moi, ce qui est connu à ce jour sur les maquettes c’est d’abord un fort coût pour une production limitée et des impacts encore très mal connus sur la faune et la flore marine du simple fait qu’il n’y a aucune centrale de production existante en France. Sur vos critiques sur l’éolien vous êtes carrément à côté de la plaque. L’emprise au sol est par exemple de plus en plus réduite au regard de la production. A ce jour pour une éolienne de 3 MW, 30 ares environ de socle et zone de maintenance pour une production annuelle de 6 ou 7 GWh ce qui est environ 50 fois moins que l’équivalent en solaire au sol par exemple. Une éolienne c’est surtout du vertical mais très peu de surface au sol.
Certains les ont listés: le gros avantage de l’Hydrolien par rapport à l’éolien, même offshore, c’est qu’il est prévisible et quantifiable, à l’abri des regards, et d’envergure moindre que l’éolien ! Handicap: c’est sous l’eau, donc accès-maintenance moins facile, impératif d’étanchéïté à toute épreuve, donc cherté, à ce stade de la production. Ces coûts vont baisser avec la maitrise des technos de construction et les volumes. Va falloir trouver des solutions empruntées à MCT pour »sortir le bébé de l’eau facilement » pour la maintenance. Le bi-rotor de MCT de qq chose comme 1.2 MW (qui entre-temps appartient à Siemens!) tourne et produit sur le réseau GB depuis avril 2008 !! Pas mal! Va falloir aller vite en besogne, après qqs errements à Paimpol-Bréhat(!), pour concrétiser et avancer. Pour ce qui est des réseaux THT pour collecter les prods des fermes hydroliennes à venir, au lieu de mettre une THT aérienne vers l’Ouest parisien, pourquoi ne pas prévoir une THT marine le long des côtes Ouest, pour arroser Normandie et Bretagne, aujourd’hui »déserts MWhs en heures pleines » en bout de ligne THT vers l’Ouest. Cette ligne pourrait fédérer tous les chapelets de fermes sur les différents Raz et distribuer »en local » les besoins des abonnés…. particuliers et industriels. Réflexion, oui! mais LA bonne ! A+ Salutations Guydegif(91)