La Turquie bientôt reliée au réseau électrique Européen

La compagnie américaine General Electric annonce que la Turquie va rejoindre le réseau électrique européen à partir du mois de septembre, et ceci notamment grâce à la technologie de réseau électrique intelligent qu’elle a développé.

L’entreprise TEIAS, gestionnaire du réseau de transport d’électricité en Turquie, pourra désormais acheter et vendre de l’électricité au-delà de ses frontières, renforçant ainsi la fiabilité et la disponibilité de l’énergie à travers l’Europe.

« Le territoire géré par l’ENTSO-E (Réseau européen des gestionnaires de réseau de transport d’électricité) est l’une des régions à plus forte demande en énergie dans le monde », selon un rapport publié en 2009* par le Ministère de l’Énergie en Turquie. « Les politiques énergétiques des pays de l’ENTSO-E suivent un modèle de développement unique basé sur la synchronisation d’un nombre croissant de réseaux, permettant d’augmenter la fiabilité de l’approvisionnement en électricité, d’optimiser l’efficacité de la production, de la transmission, de la distribution et de la consommation d’énergie, tout en minimisant l’impact environnemental. »

Raccorder la Turquie au reste du réseau européen est une étape importante sur ce chemin. Ce système d’échange transfrontalier pourrait également permettre à l’Europe d’aller vers un mix énergétique privilégiant les énergies propres. La demande en énergies renouvelables des pays européens est significative et, sachant que la Turquie dispose d’un très grand nombre de sources d’énergies renouvelables, l’ENTSO-E et TEIAS pourront tirer un grand bénéfice de ce rapprochement.

Les solutions de réseaux intelligents de GE permettront de surveiller l’état des réseaux aux points de connexion, et d’automatiser le contrôle des flux de production et de montée en charge au sein du territoire turc. Le système optimisera la répartition de l’électricité et la qualité de cette dernière tout en améliorant la fiabilité d’acheminement, prévenant notamment la propagation des coupures de courant.

Actuellement en phase finale de tests, les solutions de GE en matière de protection sur zones étendues devraient permettre la première interconnexion des réseaux turcs et européens au cours du mois de septembre.

Articles connexes

11 Commentaires
Le plus ancien
Le plus récent Le plus populaire
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires
Samivel51

Quelle bonne nouvelle, on va enfin pouvoir s’éclairer en chassant les Kurdes des terres innondées par les barrages, et en assoifant les Syriens et les Irakiens!

ccsiaix

La turquie est une démocratie qui fait beaucoup beaucoup d’effort pour atteindre les standards européens.Il y acertes des problèmes comme partout. Merci de ne pas polluer ce forum par des propos politiques donnant une image simplificatrice de ce pays.

trimtab

La Turquie est déja connecté à 7 autres pays: et ceux pays là à d’autres pays à leur tour. Du nord de la scandinavie au moyen orient, les electrons voyagent déjà, se moquant des frontieres. Du éolien du mer du nord pour chauffer des bouilloires du Caire..?..du solaire turque pour faire tourner le tramway de Brest…..? Et voguent les electrons ! GENI: http://www.geni.org Is not a dream ! trimtab

christian

Je vous livre les données brutes que j’ai trouvé pour le mix turq  (source : ministère turq de l’énergie et des ressources naturelles, cité par Cihan Gokcol, Bahtiyar Dursun, Bora Alboyaci, Erkan Sunan, dans Importance of biomass energy as alternative to other sources in Turkey, Energy Policy, 37, 2009, p424.) Type of resources (ktoe)2006201020152020 Hard coal 14,721 17,282 26,884 48,156 Lignite 11,188 18,001 24,190 32,044 Asphaltite 259 301 301 301 Oil 32,551 41,184 50,420 60,918 Natural gas 28,867 37,192 44,747 51,536 Nuclear 0 0 8229 8229 Wind 11 421 571 721 Solar 403 495 605 862 Fuelwood 4023 3383 3075 3075 Animal and vegetable residues 1146 1034 926 850 Geothermal (heat) 1081 1750 2836 4584 Geothermal (electricity) 330 330 330 330 Hydrolic 3556 4903 7060 9419 Growth rates (%)   29 35 31 Aujourd’hui comme demain, on voit qu’il s’agit surtout d’hydrocarbures…  (Ceci dit sans arrière-pensées politiques : bon courage à eux aussi).

Samivel51

Mon propos ne vise pas à dénigrer la Turquie, mais à souligner que le terme “Energie Propre” est employé à tort et à travers. En particulier, le fait qu’une énergie soit d’origine hydraulique ne signifie pas qu’elle est sans conséquence écologique, sociale ou politique. La remarque s’applique à tous les grands barrages, mais le cas de la Syrie et de l’Irak est particulier puisqu’il ne tombe pratiquement pas une goutte de pluie sur leur territoire, et que leur eau douce provient presque exclusivement du Tigre et de l’Euphrate, qui coulent depuis la Turquie.

ccsiaix

Pour moi, les barrages représentent la solution idéale pour la production d’électricité. On les démarre quand il y a la demande que l’on peut donc suivre et ils ne produisent pas de gaz à effet de serre. L’eau du fleuve arrive donc plus tard dans la partie aval du fleuve. Effectivement, ça doit poser des problèmes mais qui me semblent moindre que ceux posés par des centrales thermiques fossiles , non (les seules qui peuvent aussi suivre la demande) ? PS: par pitié ne me répondez ni avec du nucléaire ni avec des éoliennes ni avec du photovoltaïque, tout ça ne peut pas suivre les variations de la demande en électricité.

Samivel51

Les barrages sont effectivement une solution idéale d’un point de vue énergétique, puisqu’on peut même les utiliser pour stocker l’énergie produite par d’autres sources renouvelables. Mais leur remplissage prend plusieurs années, pendant lesquelles le débit aval baisse sensiblement. Il y a aussi une certaine évaporation. Mais surtout les barrages permettent d’irriguer de vastes terres agricoles. Ce qui est tout aussi formidable d’un point de vue agricole et alimentaire, mais parfois un peu moins pour les peuples situés en aval. Sans compter l’impact social et culturel sur les zones innondées et la végétation immergée qui fermente en produisant du méthane (20x plus d’effet de serre que le CO2). Rien n’est parfait, dans ce bas monde, mis à part les économies d’énergie. Et encore… (cf article d’aujourd’hui sur les LEDs)

ccsiaix

Je crois que Marc Jolivet a dit avec humour “les écologistes sont ennuyants et tristes” 😉 j’ajoute qu’ils se compliquent l’existence, encore et encore. Vous avez vu la tête des gens dans les magasins bios ? nous, dans le monde du nucléaire, on bien plus rigolo : on envisage de produire 5000 ans d’électricité avec du Plutonium, c’est quand même plus amusant que s’arracher les cheveux avec des barrages, non ?

Dan1

Revenons aux fondamentaux de l’électricité en Turquie. C’est un pays de 73 millions d’habitants en plein développement : En 2009, il produit et consomme un peu moins de 200 TWh (194). – ELEKTRİK ENERJİSİ ÜRETİMİ-TÜKETİMİ-KAYIPLAR Sur le site de TEIAS, vous trouverez les statistiques depuis 1923 ! Le hic, c’est que la progression de la consommation, déjà forte (elle a quadruplée en 20 ans), s’accélère depuis 2002 : Et cela ne devrait pas ralentir dans les années à venir : Les estimations donne de 6,7 à 7 % par an de 2009 à 2018. A ce rythme là, on passera de 200 TWh à environ 350 TWh soit + 75 % en 9 ans. Cela est corroboré par les autorités turques : Comme la Turquie carbure déjà pas mal au gaz (comme l’Espagne et l’Italie) cela devrait s’accentuer, car l’hydraulique va rapidement plafonner (comme partout ailleurs). A moins que l’on recouvre le territoire d’éoliennes pour faire barrage au fossile (et en plus il y a plein de centrale à gaz pour réguler). Si on doit mettre des éoliennes, l’urgence est en Turquie ! Malheureusement, les turcs ne prévoit que 1 GW d’EnR en 2018 pour une production totale attendue de 4,3 TWh. En revanche, ils prévoient de produire au total 301,5 TWh dont 226,5 de thermique et 70,7 d’hydraulique. Et malgré cela, il manquera 56 TWh pour satisfaire la demande. Voir scénario “High demand” page 53. Les Turcs n’ont manifestement pas lu le scénario Négawatts 2006 !

ccsiaix

Apparemment 4 réacteurs nucléaires sont prévus en Turquie: éaire_de_la_Turquie Je ne pense pas que les turcs soient intéressés par les perspectives de retour à la bougie, désolé. ils veulent eux aussi surfer sur internet et rouler en voitures électriques 😉

ccsiaix

espérons qu’Aréva et Mitsubishi développe rapidement l’ATMéA 1 (un petit “EPR” de 1000 MW)  pour pouvoir le vendre à la Turquie. Au fait, savez-vous s’il est possible de commander un bon vieux 900 MW chez Aréva ? (je pense que non, ça doit être comme les 2CV chez Citroën)