Trente-trois ans après avoir bouleversé l’univers de la petite voiture, Renault s’apprête à relancer la Twingo sous une forme exclusivement électrique. Présentée ce jeudi, la citadine sera commercialisée début 2026 à un tarif inférieur à 20 000 euros, un positionnement qui tranche avec la dérive inflationniste du marché automobile. Fabriquée dans l’usine slovène de Novo Mesto, elle entend démontrer qu’il reste possible de produire en Europe un véhicule électrique abordable sans rogner sur les équipements. Un pari dans un segment A qui ne représente plus que 5% du marché européen, délaissé par la plupart des constructeurs confrontés aux difficultés de concilier respect des normes et rentabilité.
Un segment déserté que Renault compte reconquérir
Le retrait progressif des constructeurs du segment A ne témoigne pas d’un désintérêt des consommateurs pour les petites voitures, précise le constructeur au losange. Les automobilistes européens demeurent attachés aux véhicules compacts et accessibles, particulièrement adaptés à la vie urbaine ou à un usage de seconde voiture. La raréfaction de l’offre résulte plutôt de l’équation économique complexe à laquelle font face les fabricants. En effet, il faut proposer un modèle compétitif tout en respectant les normes environnementales de plus en plus strictes et en répondant aux attentes contemporaines des clients.


Forte de son héritage dans les petites cylindrées, Renault a choisi d’y voir une opportunité de croissance plutôt qu’un marché condamné. « Pour relever le défi de proposer une petite voiture électrique à moins de 20 000 euros sans renoncer à la production en Europe, à notre trajectoire de décarbonation et à la valeur client, nous sommes revenus à « l’esprit Twingo », qui a placé la vie quotidienne, la malice et l’ingéniosité au cœur du design », observe Fabrice Cambolive, directeur général de la marque Renault. Selon lui, la nouvelle génération « parvient à être à la fois un hommage à ses origines et un bond vers l’avenir ».
Une fidélité aux origines du modèle avec la technologie en plus
Le design préserve l’ADN de la première génération lancée en 1992, époque où le modèle avait imposé une vision joyeuse et audacieuse de la citadine. L’habitabilité et la modularité constituent des priorités : cinq portes, deux sièges arrière indépendants et coulissants en série sur l’ensemble des versions, dossier de siège passager avant rabattable. Une polyvalence rare pour un véhicule de gamme A.

Sur le plan technique, la Twingo E-Tech electric embarque une batterie LFP offrant jusqu’à 263 kilomètres d’autonomie en cycle WLTP, associée à un moteur de 60 kilowatts. Le constructeur mise sur la fonction « One Pedal », censée faciliter la conduite en milieu urbain saturé. Renault intègre également le système multimédia OpenR Link avec Google, une première dans le segment A, ainsi que des aides à la conduite habituellement réservées aux catégories supérieures.


Un enjeu stratégique pour le constructeur
La Twingo E-Tech electric devrait symboliser la capacité de Renault à mener un développement accéléré et à maintenir une production compétitive en Europe, dans un contexte où de nombreux constructeurs ont relocalisé leurs petits modèles hors du continent. Le véhicule s’inscrit dans le plan stratégique « Renaulution » qui vise à rendre progressivement la gamme du constructeur français tout électrique.
Le positionnement tarifaire annoncé tiendra t-il ses promesses au-delà de la phase de lancement ? La Twingo parvient-elle également à convaincre suffisamment d’acheteurs pour dynamiser un segment A moribond ? La réponse se dessinera dès le premier trimestre 2026, lorsque les premiers exemplaires rejoindront les concessions européennes.
Source : Renault











