Le déploiement de 2 éoliennes en mer (6 MW) en images

Le groupe Siemens a annoncé jeudi avoir installé avec succès les deux premières éoliennes de 6 MW au large des côtes britanniques en Europe du Nord, une région qui totalise une capacité installée de production de 4,3 GW.

Selon le groupe allemand de l’énergie, la filière doit miser sur l’innovation et l’industrialisation pour réduire encore les coûts de l’énergie éolienne offshore. En conséquence, sa nouvelle turbine à entraînement direct d’une capacité de 6 MW a t-elle été conçue spécifiquement pour une exploitation offshore.

Depuis 2010, l’entreprise détient également une participation de 49 % dans le capital d’A2SEA, une société qui propose des services liés à la construction de sites éoliens offshore. A2SEA, détenue également par DONG Energy, déploie actuellement une nouvelle génération de navires d’installation offshore au large des côtes britanniques, une première dans cette région.

Conjointement avec son partenaire DONG Energy, Siemens fait coup double : "grâce au tout premier déploiement du nouveau navire d’installation, 2 éoliennes Siemens de 6 MW chacune ont été installées, rotor compris, en moins de 24 heures chacune, un temps record, dans le cadre du projet pilote offshore de Gunfleet Sands III."


Le scénario en images

Le navire d’installation offshore : SEA INSTALLER

Siemens a acquis une participation dans le capital de la société A2SEA afin de promouvoir l’industrialisation de la logistique offshore. Le nouveau navire d’installation d’A2SEA, le SEA Installer, est conçu sur mesure pour le transport et l’installation d’éoliennes de grande taille.

Le déploiement de 2 éoliennes en mer (6 MW) en images

Chargement de la nacelle, le principal élément de l’éolienne

Les techniciens procèdent au chargement, sur le navire d’installation SEA INSTALLER, des deux nacelles destinées aux éoliennes de 6 MW. Cet élément central mesure près de 15 m de long, pour 6,5 m de diamètre. Cette éolienne spécialement conçue pour une exploitation offshore fait appel à la technologie d’entraînement direct de Siemens. La réduction de près de 50 % du nombre de composantes et la diminution du nombre d’éléments en rotation permettent de réduire considérablement les coûts de maintenance et le poids de la turbine. Cette conception à entraînement direct contribue à réduire encore le coût de la technologie offshore.

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Rotor

Le rotor d’une éolienne consiste en un moyeu sur lequel sont montées trois pales de rotor. En temps normal, chaque pale est assemblée individuellement en mer, directement sur site. Mais pour le projet pilote de Gunfleet Sands III, l’ensemble du rotor, de 120 m de diamètre, a été embarqué en l’état à bord de la barge conçue à cet effet. À terme, l’éolienne de 6 MW sera disponible en standard avec des pales de 75 m de long, conférant au rotor un diamètre de 154 m. Le rotor de plus petite taille figurant sur la photo ci-contre est utilisé ici uniquement à des fins d’essai.

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Stockage des pales de rotor

Il s’agit maintenant de veiller au bon déroulement des opérations : le rotor complet est monté et fixé avec précaution sur une structure spéciale en acier sur le navire d’installation pour permettre la traversée. La vitesse maximale du SEA INSTALLER est de 12 nœuds, soit environ 22 km/h. Le navire assure le transport en toute sécurité de l’ensemble des composantes jusqu’à leur destination : le site DONG Energy de Gunfleet Sands III.

Le déploiement de 2 éoliennes en mer (6 MW) en images

Installation de géants en mer

Le SEA Installer arrive sur site : Gunfleet Sands III est situé à environ 8,5 km au large des côtes britanniques au sud-est de Clacton-on-Sea. Les techniciens de service hissent lentement la nacelle au sommet du mât. L’installation pendant les mois d’hiver constitue un véritable défi, compte tenu du raccourcissement des jours et des conditions météo difficiles (tempêtes et pluies). Les deux éoliennes sont installées en mer, à une profondeur de 13 mètres. Le SEA Installer pourra à l’avenir poser des éoliennes dans des conditions difficiles à des profondeurs pouvant atteindre 45 mètres.

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Le futur de l’éolien offshore a déjà commencé

L’équipe Siemens a installé la dernière génération de turbines éoliennes en mer en moins de 24 heures, ce qui constitue un record. Pour le projet pilote Gunfleet Sands III, les deux éoliennes de 6 MW seront minutieusement testées en pleine mer immédiatement.

Le déploiement de 2 éoliennes en mer (6 MW) en images

Siemens estime que cette turbine éolienne de 6 MW deviendra le nouveau standard de l’éolien offshore. Chaque turbine peut alimenter jusqu’à 6.000 foyers européens en électricité verte. L’équipage du SEA Installer prépare déjà sa prochaine mission et met les voiles à destination du parc éolien danois Anholt de DONG Energy.

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Joe

Cet article fait l’éloge de l’installation des éoliennes 6MW de Siemens en moins de 24h. Repower a installé en 2012, 30 éoliennes de 6MW sur base d’un même mode opératoire pour le projet C-Power du Thortonbank en Belgique… (installation des pales sur les rotors sur terre). Il faudrait que la rédaction se tienne au courant de ce qui se passe ailleurs avant de faire un tel éloge à Siemens…

Ericdu78

Un article qui parle de Siemens avec de belles photos sur enerzine et les concurrents grincent des dents. Vous travaillez chez Repower ?

beuhji

1000W par foyer en permanence ça fait dans les 8760 kWh/an, avec une maison moyenne + de 100m² ça fait du 87kWh/m²/an chauffage compris c’est faisable. Mais alors quand on compte tous les gens qui n’ont pas de chauffage électrique c’est carrément opulent ! Donc en prenant en compte le facteur de charge d’une éolienne offshore (1/4, 1/3), non, rien d’abérent à ces valeurs … Lors d’une pointe de consommation hivernale de plus de 100GW, en considérant 25 milions de foyers en france, ça fait 4kW par foyer. L’odre de grandeur est largement là.

bolton

Très bel article photo comme j’aimerais en voir plus souvent. Je suis particulièrement ébahi par ce bateau qui se dresse sur ses 4 jambes pour effetuer l’installation. En espérant qu’ils se soucient du “bien être” auditif des animaux marins en installant des protections lors du plantage des piliers des éoliennes…

62glass

La plupart des foyers on au moins un ballon d’eau chaude (dont les plus simples sont électriques), qui depuis des lustres chauffent en heures creuses de 2h à 6h par exemple…On peut aussi imaginer que le circuit d’eau d’un chauffage centrale passe par un ballon de retour alimenté par de l’énérgie intermitente renouvelable, c’est également une manière de stocker…Dans un foyer où un minimum d’efforts sont faits sur les économies d’énergie l’ECS et le chauffage restent les principales dépenses ! On pourrait également évoquer la notion de réseau intelligent relativement simple à mettre en oeuvre techniquement sur un réseau maillé comme la France, qui permet d’ajuster la puisance nécessaire à l’échelle nationale. Mais on se heurte à nouveau sur une inertie des français qui craignent un “flicage” et une perte d’intimité sur leur habitudes de consommation individuelles par les compteurs d’abonnées qu’il faudra mettre en oeuvre…!

Tom

“…l’électricité ne se stocke pas.” (x2) “…nous ne pouvons pas accepter que les journalistes transmettent ces énormités.” Alors il faut s’astreindre soi-même à plus de subtilités. “stockage électricité” dans google … enerzine est trés bien référencé : je vous met le premier lien qui tombe : + chaud/froid, hydrogène … Les problématiques sont essentiellement du domaine des dimensionnements et non de l’inexistence ou de la négation. SmartGrids : leurs algorithmes quelque peu plus élaborés que les calculs de coin de table (pertinents pour évaluer les ordres de grandeur), vont eux aussi contribués au “lissage” corrélation production/consommation et ce, à plusieurs echelles. Interconnection : elle va continuer à se développer ; là aussi contributions à l’absorbtion de l’intermittence (consommations et productions). Toutes ces évolutions sont complexes et dynamiques, elle mettent en jeu des ordres de grandeurs et des echelles de temps ; mais aussi de la créativité, de l’inovation et de la prise/mesure de risques. Qu’en période de “crise”, il y’ai des crispations (les américains forent, les allemands charbonnent, les français fissionnent…) n’est pas franchement étonnant … ce qui le serait : que l’on en reste à “on sait pas faire!”.