Dix-neuf communes de l’agglomération d’Angoulême ont commencé à vivre une petite révolution dans leur gestion quotidienne des ordures. Depuis le 15 septembre 2025, GrandAngoulême a lancé une expérimentation inédite qui concerne l’utilisation de sacs transparents pour la collecte des déchets ménagers résiduels. L’objectif affiché par la collectivité est sans ambiguïté. Il s’agit de corriger les erreurs de tri, de réduire drastiquement les tonnages d’ordures non recyclables et de stimuler le geste vertueux du recyclage. L’initiative prise s’inspire directement des résultats probants observés dans d’autres collectivités charentaises. Le dispositif concerne l’ensemble des particuliers et des professionnels du territoire, avec une distribution de sacs calibrée selon les besoins de chaque catégorie d’usagers.
Un modèle qui a fait ses preuves
L’expérimentation charentaise de 2022 constitue la pierre angulaire de cette décision. Les chiffres semblent parler d’eux-mêmes. En l’espace d’une année seulement, le ratio de collecte des ordures ménagères résiduelles a chuté de 183 à 116 kilogrammes par habitant et par an dans les collectivités ayant adopté les sacs transparents. La baisse spectaculaire de plus d’un tiers s’est accompagnée d’un bond de 30% de la collecte sélective, passant à 75 kilogrammes par habitant et par an.
À titre de comparaison, GrandAngoulême affichait fin 2024 des ratios de 160 kilogrammes par habitant pour les ordures résiduelles et 72 kilogrammes pour le tri sélectif. La marge de progression apparaît donc substantielle, d’autant que l’analyse révèle la présence persistante d’emballages, de papiers et de contenants en verre dans les bacs destinés aux déchets non valorisables. La transparence des sacs offre un contrôle visuel dès la collecte, incitant mécaniquement les usagers à respecter scrupuleusement les consignes de tri.
Des règles précises pour un changement d’habitude
Le dispositif mis en place par GrandAngoulême se veut à la fois pragmatique et incitatif. Les sacs transparents remplacent désormais les traditionnels sacs noirs, bleus ou gris achetés dans le commerce, et servent exclusivement au dépôt des déchets non valorisables dans les bacs noirs. Pour les foyers équipés de bacs individuels ou collectifs, le sac transparent est déposé à l’intérieur ; pour les autres, il est présenté directement lors du passage des éboueurs.
La liste des déchets acceptés dans ces sacs reste strictement définie : couches-culottes, papiers et serviettes souillés, vaisselle cassée, produits à usage unique comme les lingettes, rasoirs jetables ou serviettes hygiéniques, ainsi que les litières et poussières. En revanche, les déchets alimentaires, les emballages non souillés, le papier recyclable, les contenants en verre et les végétaux demeurent formellement interdits. La distinction claire vise à éliminer toute zone grise dans l’esprit des usagers et à faciliter le geste de tri au quotidien.
En cas de non-respect des consignes de tri, vous serez averti dans un premier temps. Si nos services ne constatent pas d’amélioration, nous nous réservons le droit de ne plus collecter votre bac jusqu’à ce que celui-ci soit correctement trié précise la communauté d’agglomération dans sa communication.
Une distribution calibrée et un bilan attendu
La dotation initiale a été pensée pour couvrir les besoins d’une année complète. Chaque ménage reçoit 52 sacs de 30 litres, tandis que les entreprises disposent de 26 sacs de 50 litres. Un système de réassort par rouleau de 26 sacs est mis en place tout au long de l’année, accessible soit auprès des mairies, soit directement au Centre Technique Pré-Collecte de GrandAngoulême, situé route de Saint-Michel à La Couronne. La logistique appliquée avec soin vise ici à éviter tout rupture d’approvisionnement qui pourrait compromettre l’adhésion des habitants au dispositif.
Enfin, l’expérimentation fera l’objet d’une évaluation rigoureuse. GrandAngoulême s’est engagé à présenter un retour d’analyse complet fin 2026, après douze mois d’expérimentation. Le bilan permettra de mesurer l’évolution réelle des tonnages, d’identifier les freins et les leviers d’adhésion, et surtout de décider d’une éventuelle généralisation à l’ensemble des 38 communes de l’agglomération.
Source : GrandAngoulême