Le Parlement européen appelle à développer le biogaz

Le Parlement européen a appelé hier la Commission européenne et les Etats membres à exploiter le "potentiel énorme" du biogaz produit à partir de déchets agricoles en créant un environnement favorable au développement de cette source d’énergie.

Alors que les prix du pétrole et du gaz flambent et que de plus en plus d’experts mettent en doute les bénéfices des biocarburants issus de céréales, par ailleurs concurrents des cultures alimentaires et dont les avantages environnementaux ne sont pas évidents, pour les députés européens le biogaz peut constituer une nouvelle source d’énergie verte à exploiter pour l’UE, à condition d’encourager le développement de ce secteur encore marginal et non rentable.

Issu de la décomposition des déchets agricoles (lisier et autres déchets d’animaux, boues d’abattoirs, biomasse végétale et autres plantes non destinées à la production alimentaire), le biogaz peut être utilisé dans la production d’électricité, dans les systèmes de chauffage et de refroidissement, et entrer dans la composition des carburants routiers.

La production annuelle de biogaz est encore très faible et la rentabilité de ce secteur est négative. Toutefois, selon une étude danoise présentée devant la commission de l’agriculture en octobre dernier, le potentiel de production de biogaz est de 827 peta-joules (PJ) dans l’UE rien qu’en utilisant du lisier, soit 14 fois plus que la production actuelle totale qui avoisine les 50 PJ (lisier animal, cultures énergétiques et déchets organiques compris).

À l’heure actuelle, l’Union européenne compte près de 4 242 unités de biogaz installées dans des exploitations agricoles et environ 26 établissements spécialisés, répartis de manière très inégale entre les États membres. La production de biogaz est la plus développée en Allemagne, en Belgique, au Luxembourg, en Autriche et au Danemark.

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Jerome

cela reste dans les mots comme pour la cogénération depuis plus de 10 ans… Les objectifs ne sont jamais atteints et pourtant les enjeux économiques sociaux et environnementaux sont là mais les changements ne sont pas le fort de l’Homme… ni de nos dirigeants…

Pascal

L’éthanol à base de betterave à sucre et de blé a été conçu pour tondre le contribuable au profit des super-chéris de la PAC, les céréaliers et les betteraviers. Voir sur pro-environnement.com: > Les politiques de développement des biocarburants européennes et américaines ont des objectifs “agricoles et non pas énergétiques”, juge Claude Mandil, directeur de l’Agence internationale de l’Energie (AIE). Comme la production de biométhane était trop simple et risquait de profiter à trop de monde, cela a été négligé. Maintenant, le site Biopact.com suit de près le développement du biométhane. Voir: en Europe: EU research project increases biogas yield by up to 40%, improves utilisation efficiencyen France: Energreen Development to produce biogas from drought tolerant sorghumen Allemagne: Report: biogas can replace all EU natural gasaux USA: A first for the U.S.: company feeds biomethane into natural gas pipelineetc…

Bebop

Le biogaz a un énorme potentiel comme biocarburant, surtout s’il est favorisé par une augmentation des critères de durabilité liés aux carburants. L’exemple de l’Ouest de la Suède, où des milliers de voitures, des autobus, des camions et même des trains fonctionnent au biogaz, démontre la rentabilité de ce nouveau marché, de même que l’impact positif sur l’économie locale, l’environnement et même la participation citoyenne… Cependant, en ayant placé l’éthanol, un biocarburant problématique beaucoup moins durable, au même niveau que le biogaz comme solution verte, ce dernier a été pénalisé puisque le biogaz demande une infrastructure plus importante, et ce, même s’il peut être utilisé également sans aucun pétrole – ce qui est souhaitable – mais également pour chauffer les bâtiments, ce qui n’est pas le cas de l’éthanol. L’Union Européenne devrait innover en interdisant les biocarburants qui entrent en conflit avec l’alimentation: le biogaz pourrait alors prendre son envol et régler bien d’autres problèmes au passage.

Dan

Pour Jérome : Je ne sais pas si la cogénération est restée dans les mots depuis 10 ans, mais je sais combien cela coûte en rachat de kWh sur la facture d’électricité au titre e la CSPE. C’est le plus gros poste, en 2006 cela à coûté 1,532 milliards d’Euros (pour 14,5 TWh produits), très loin devant l’éolien à 177 millions d’Euros (pour 2,1 TWh produit). En 2008, la CRE prévoit respectivement 1,65 milliards et 470 millions d’Euros. A coté de cela le volet social de la CSPE fait quelques dizaines de millions d’Euros ! Conclusion : la cogénération, c’est pas anecdotique