Stockage de CO2 de taille industrielle à Claye Souilly

Veolia Environnement a choisi son site de Claye Souilly (77) pour étudier la mise en place d’un pilote de captage et de stockage géologique de CO2 de taille industrielle.

Avec un volume annuel de 200 000 tonnes/an de CO2 traité, ce site sera à ce jour le plus important en France.

Veolia Environnement a démarré dès 2005 un programme de recherche sur le captage, le transport et le stockage de CO2 dans l’objectif de faire progresser les connaissances et de développer des solutions adaptées aux différentes tailles et types d’installations de ses clients. Des sites potentiels en Europe ont été identifiés dans le cadre d’études préliminaires afin de localiser de futurs lieux pour accueillir des pilotes de captage, transport et stockage de CO2 de Veolia Environnement.

Le programme de recherche franchit aujourd’hui une nouvelle étape par le choix de sites industriels en région parisienne sur lesquels Veolia Propreté exploite des centres de valorisation et de stockage de déchets non dangereux. Ce choix permet de démarrer la phase opérationnelle du programme de recherche et de lancer les études géologiques préliminaires, en partenariat avec Geogreen, société commune entre l’IFP, le BRGM et Géostock.

Ces études commenceront par le site situé à Claye Souilly (77) qui présente des caractéristiques géologiques favorables à une telle opération. Ce site met déjà en oeuvre des solutions vertueuses pour l’environnement par la valorisation électrique du biogaz capté sur le site et par l’acheminement d’une partie des déchets par voie fluviale.

Le pilote de captage et de stockage intégré de CO2 envisagé concernera un volume annuel de 200 000 t/an de CO2 (soit l’équivalent des émissions annuelles liées au transport de 50 000 habitants).

Le CO2 sera produit par les unités de valorisation énergétique de biogaz déjà existantes et sera injecté, sous contrôle, dans un aquifère salin situé à plus de 1500 mètres de profondeur pendant plusieurs années.

Dans le cadre de son paquet du 23 janvier 2008, « Climate action », la Commission mentionne le captage et stockage géologique du CO2 comme une des techniques principales permettant de contribuer aux objectifs mondiaux de réduction des gaz à effet de serre. Elle vient de proposer un cadre réglementaire à cette technologie, incitant à la réalisation de pilotes de démonstration afin d’améliorer les connaissances.

Veolia Environnement, déjà acteur dans l’efficacité énergétique, le développement des énergies renouvelables, les combustibles alternatifs et de toutes solutions opérationnelles plus respectueuses de l’environnement, engage aujourd’hui ses moyens et ses équipes de recherche sur cette technologie au service de la lutte contre le changement climatique.

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Andre

Je m’étonne que personne n’aie encore réagit à cette information. Quand on pense à tout le tintamarre fait sur le stockage de déchets radioactifs depuis plusieurs décennies, il suffit de quelques mois de “recherche ” pour lancer un stockage de gaz mortel en pleine zone urbanisée. Où sont Greenpeace et autres écolos dignes de ce nom ?

Dan

Attention dire que le CO2 est mortel est aller un peu vite. Il l’est,comme n’importe quel gaz, y compris l’azote que nous respirons à 78 %, lorsqu’il remplace totalement l’oxygène. Il le serait, si le stockage relachait massivement le CO2 comme le lac NYOS au Cameroun en 1986 (tragique coincidence avec Tchernobyl et beaucoup plus de mort, immédiatement en tous cas). Le gaz le plus dangereux est le monoxyde de carbone car il n’a pas besoin de remplacer l’oxygène dans l’air. Il remplace l’oxygène sur l’hémoglobine et interdit le transfert de l’oxygène respiré dans le sang et aux organes qui en ont besoin. Il est très dangereux à très très faible dose. Le CO est bien connu des français puisqu’il provoque encore une centaine de morts par an (non comptés les incendies et suicide) surtout à cause du chauffage au bois ou charbon défectueux. Le stockage du CO2 est donc beaucoup moins dangereux que le CO. mais présente quand même quelque risque quand aux fuites éventuelles des réservoirs. Attendons les réactions des écologistes !

Geocari

Deux remarques essentielles: 1) Est-on conscient que le CO² ‘capté’ devra être isolé de l’environnement ad vitam aeternam, soit plus longtemmps que les déchets nucléaires de longue durée de vie? La banalisation de cette question me paraît bien irresponsable. Il n’est en effet pas question que ce CO² s’échappe jamais pour revenir ‘polluer’ l’atmosphère des millénaires futurs; De plus les quantités à isoler définitivement seront considérablement plus importantes pour le CO² à capter, dont la technologie doit encore être mise en oeuvre, que pour les déchets nucléaire de longue ‘vie’, pour lesquels la technologie, fruit de 30 ans de recherche et développement, ne voit sa mise en oeuvre retardée que par la frivolité des politiques (sauf dans les Etats scandinaves, les plus démocratiques de l’UE), dans des conditions optimales de protection sanitaire. 2) A-t-on jamais fait une évaluation des quantités considérables de CO² qu’il faudra capter? Dans l’UE, combien de millions de tonnes de CO² ont elles été produites (et relâchées dans l’air) par la combustion (2005) des ~1816 millions de tonnes équivalent pétrole (Mtoe)de combustibles fossiles dans l’UE en 2005?: – Combustibles fossiles (charbon et lignite)~320 (Mtoe) – Combustibles liquides (pétrole) ~670 Mtoe – Gazeux, ~445 Mtoe Même à supposer que le captage n’isole qu’une partie de ce CO² produit (isoler 100% est irréaliste), il faudra en isoler des dizaines ou centaines de millions de tonnes, dans des conditions d’isolation irréprochables, tout comme les déchets nucléaires, à la différence que ceux cis représentent environ 45.000 m³ accumulés dans l’UE depuis 50 ans. Les autres déchets de moindre activité représentent des volumes certes plus importants, mais des durées de ‘vie’ considérablement moindres. Réfléchisons un peu avant de crier à la solution miracle.

Dan

Bien d’accord, cette solution future est très complexe et pas garantie à 100 %. Je crois d’ailleurs que les géologues font des hypothèses à X % maintenus dans le réservoir à Y années (voir le rapport “charbon propre, mythe ou réalité”). Il y a deux problèmes majeurs : le captage du CO 2 consomme énormément d’énergie (jusqu’à 60 % de plus pour le même service rendu ?), le stockage doit être à proximité de la centrale et la centrale à proximité des besoins ! Si la France, n’a pas un besoin vital de cette technologie (sauf pour l’exporter) il en va autrement en Europe de l’Allemagne et de la Pologne et au niveau mondial de l’Inde et de la Chine. Pour les GES, c’est en Asie que tout va se jouer, il faut très vite expliquer aux chinois comment produire 3000 TWh avec 80 % de charbon propre. Celui qui aura la solution peut aussi la donner aux américains pour produire 2000 des 4000 TWh annuel avec du charbon sans rejet de CO2. L’ennui, c’est que pour obtenir 2000 TWh utiles il devront alors en produire 3000 ! Le prix du charbon pourrait bien s’emballer.

Raminagrobid

Si on considère qu’avoir une réserve de CO2 à 1500 mètres de profondeurs est un danger inacceptable, il faut d’urgence supprimer tous les gisements de gaz naturel au monde! Le gaz naturel est beaucoup plus dangereux que le CO2 (explosif, beaucoup plus actif en effet de serre, plus nocif) et les gisements sont parfois beaucoup moins profond que ça!! Néanmoins, ils contiennent sans trop de fuite leur gaz naturel sous haute pression depuis des millions d’années 🙂 D’ailleurs il existe aussi des gisements naturels de CO2, comme celui de Montmirail (Drôme). Les gens qui habitent là ont des milliards de tonnes de CO2 enfuis sous leur pieds depuis toujours!

Juliana

Si l’on injecte du CO2 dans un aquifère salin profond (plus de 800 m), n’y y a-t-il pas une réaction chimique qui se produit et qui permet la transformation du CO2 en un composé inerte (NaCO3? CaCO3?)? Est-ce que quelqu’un peut confirmer? Si tel est le cas, les projets de séquestration dans des milieux salins profonds ne sont pas si ridicules que ça, au contraire (et complètement différents de la question des résidus nucléaires…)

Raminagrobis

Pour autant que le me souvienne, il y a en effet du CO2 qui réagit pour former des carbonates, mais c’est qu’une petite partie de la quantité injectée. A sleipner (mer du nord norvégienne) ça fait 10 ans que l’injection est pratiquée, il y a maintenant 10 millions de tonnes de CO2 enfuis. Notons aussi que la réinjection souterrain de gaz naturel est une pratique routinière depuis 50 ans, elle sert soit à conserver la pression dans les champs de pétrole pour maintenir la production, soit au stockage saisonnier (en nappe aquifère) soit à se débarrasser de gaz pour lequel on n’a pas de débouchés immédiats pour éviter de le bruler en torchère et pouvoir le vendre après.