Une étude menée conjointement par l’École d’Ingénierie de l’Université de Lancaster et le Centre britannique d’Écologie et d’Hydrologie a mis en lumière la viabilité économique de l’énergie marémotrice. Grâce à la combinaison d’un modèle de génération d’énergie par la marée avec un modèle de coût, ils ont pu démontrer son potentiel.
Le Professeur George Aggidis, Directeur du Département d’Ingénierie Énergétique à l’Université de Lancaster, s’est interrogé : « La question qui se pose pour le Royaume-Uni, qui dispose d’une des meilleures ressources marémotrices au monde, est pourquoi n’avons-nous pas encore de système de barrage marémoteur ?«
L’étude publiée dans la revue Energy expose les atouts de l’énergie marémotrice qui, contrairement à d’autres énergies renouvelables, ne souffre pas d’intermittence imprévisible. En effet, cette énergie peut être produite de jour comme de nuit.
Un barrage marémoteur pour répondre aux besoins futurs
L’établissement d’un barrage marémoteur pourrait fonctionner pendant 120 ans ou plus, offrant une solution durable aux problèmes de demande et de stockage d’énergie.
Le Professeur Aggidis a ajouté : « Il est urgent de donner un coup de fouet à la sélection et au développement de projets dans toute la Grande-Bretagne. La production d’énergie marémotrice est une énergie renouvelable prévisible produite par l’attraction gravitationnelle de la lune et du soleil. Les avantages environnementaux et économiques sont énormes, car les barrages peuvent protéger les zones côtières des inondations et de l’élévation du niveau de la mer. Grâce à la production et au pompage bidirectionnels, toute l’amplitude des marées existantes peut être maintenue dans les bassins de retenue afin de protéger et de soutenir les zones intertidales de faible altitude telles que les marais salants et les vasières.«
« Nos études montrent qu’avec la technologie et les procédures opérationnelles modernes, les barrages estuariens sont le seul moyen pratique de protéger ces habitats vitaux. Des lagunes côtières ont également été proposées pour plusieurs sites le long des côtes britanniques. Ces projets fourniront des emplois dans la construction et la fabrication pour les générations futures, ainsi que des opportunités pour les transports, la communication, la conservation, et les loisirs. À long terme, ils fourniront une énergie fiable à moindre coût« .
Un potentiel énergétique remarquable
Le Royaume-Uni possède la deuxième plus grande amplitude de marée au monde, ce qui lui offre un certain degré d’indépendance face aux prix mondiaux et, à long terme, une énergie propre à moindre coût.
Les projets d’exploitation de l’énergie marémotrice actuellement à l’étude pourraient permettre une capacité installée de 10 GW, générant plus de 20TWh par an, soit environ 5% de la consommation énergétique du Royaume-Uni. Selon les ressources disponibles, il serait possible d’augmenter cette capacité installée 4 à 5 fois en exploitant d’autres sites au Royaume-Uni.
Actuellement, la capacité totale de production du Royaume-Uni est d’environ 42,8 GW, répartis entre les combustibles fossiles (19,2GW – 44,9%), les énergies renouvelables (16,5GW – 38,5%) et les énergies à faible émission de carbone (7,1GW – 16,6%).
À titre de comparaison, l’usine de la Rance en France génère actuellement l’électricité la moins chère de la flotte EDF, moins chère même que l’énergie nucléaire.
Pour aller plus loin
Les systèmes d’exploitation de l’énergie marémotrice présentent des atouts considérables, tant en termes de durabilité que d’indépendance énergétique. Ils constituent une réponse efficace aux problèmes actuels de demande et de stockage d’énergie, tout en favorisant la création d’emplois et la protection des zones côtières. Il faut souligner que leur mise en place nécessite des investissements conséquents et une planification pour préserver les écosystèmes marins.
Points à retenir
Qu’est-ce que l’énergie marémotrice ?
Quels sont les avantages de l’énergie marémotrice ?
Quels sont les défis liés à l’exploitation de l’énergie marémotrice ?
Comment le Royaume-Uni peut-il tirer parti de l’énergie marémotrice ?