Le Syndicat des energies renouvelables fait le pari de la concertation

Après Enerplan et l’Association des régions de France, c’est au tour du Syndicat des Energies Renouvelables (SER) de donner son avis sur deux arrêtés portant sur les tarifs d’achat de l’électricité photovoltaïque qui sont sur le point d’être publiés.

Faisant suite à la Conférence Environnementale et aux mesures d’urgence annoncées pour la filière photovoltaïque, plusieurs dispositions ont été présentées le 13 novembre 2012 par le Conseil Supérieur de l’Energie. L’une concernait une hausse de 5 % du tarif pour les installations respectant les critères d’intégration simplifiée au bâti jusqu’à 100 kW (tarif T4), et un plafonnement des baisses tarifaires à 20 % sur quatre trimestres consécutifs.

Tandis que l’autre revalorisait des tarifs pour les installations sur bâtiment jusqu’à 100 kW, sous réserve que les panneaux soient d’origine européenne. La bonification serait de 5 % ou 10 % suivant le degré d’intégration européenne.

Ces mesures étaient donc attendues avec impatience par la profession. La bonification liée au contenu industriel européen constitue une excellente nouvelle pour les fabricants qui se trouvent, depuis mars 2011, soumis aux effets conjuguées de baisses trimestrielles tarifaires inadaptées à la décroissance de leurs coûts de production, et d’une concurrence hors-européenne exacerbée sur les prix. Afin que l’effet de cette bonification soit maximal pour les industriels, il convient néanmoins qu’elle entre en application en même temps que les nouveaux tarifs (et non le 1er mars 2013, comme proposé actuellement).

En parallèle de ces mesures d’urgence, le gouvernement propose, rétroactivement à compter du 1er octobre 2012, une baisse de 20 % du tarif de base (tarif T5) auquel sont éligibles toutes les installations photovoltaïques, en particulier les centrales au sol jusqu’à une puissance de 12 MW. Ainsi, de 102,4 €/MWh, le tarif pour ce type d’installation serait ramené à 84,0 €/MWh, obérant de fait le développement de nouveaux projets.

Cette disposition suscite la crainte des professionnels : "en effet, cette baisse de tarif intervient au moment où la baisse des coûts permet enfin aux projets de trouver leur équilibre économique." Par conséquent, les professionnels attendent, non seulement, la publication des nouveaux tarifs revalorisés, mais aussi une redéfinition claire des autres outils de soutien à la filière, outils devant permettre des retombées économiques locales certaines pour la collectivité.

La branche solaire du SER, le SOLER, indique être prêt à réfléchir à un modèle dont les composantes seraient le développement industriel sur toute la chaîne de valeur, un volume de projets suffisant à des coûts maîtrisés pour la collectivité, et favorisant les projets bien intégrés au système électrique, modèle qui ne peut se résumer à une baisse de 20 % du tarif T5 en vigueur ;

Ensuite, toujours pour le SOLER, il est essentiel que les résultats des appels d’offres dits « simplifiés », pour les installations de puissances comprises entre 100 et 250 kW sur bâtiment et portant sur des volumes très limités (30 MW par trimestre), continuent d’être délivrés, pour ne pas créer de nouvelle rupture dans l’activité des entreprises. En parallèle, il convient de lancer dès à présent une réflexion sur le cahier des charges de l’appel d’offres qui lui succédera.

Enfin, en ce qui concerne le prochain appel d’offres pour les installations solaires supérieures à 250 kW, SOLER contribue à la définition du cahier des charges en concertation avec le gouvernement, en particulier sur le contenu industriel et sur l’intégration du photovoltaïque dans les systèmes électriques locaux (îlots, quartiers, agglomérations, etc.)

Pour conclure, les professionnels du photovoltaïque demandent avec insistance à disposer "d’un mécanisme de soutien de tous les segments de marché, dont les principes favorisent un développement vertueux et pérenne de cette forme d’énergie, avec des niveaux et des volumes qui n’obèrent pas les financements publics mais permettent le maintien des 18 000 emplois identifiés par l’ADEME dans le secteur."

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Ambiel

Plus mou que le SER…. Après avoir pondu un premier communiqué satisfait par le projet d’arrêté son président l’a lu jusqu’au bout et a du refaire un comuniqué embarrassé.

Catalan

quand on a laissé couler les entreprises artisanales, on devrait avoir honte de défendre une profession inexistante ! seul les gros discutent entre eux.. dans le SER il y a EDF… mais que proposent ils pour aider les artisans ? merci aux ‘haut’ fonctionnaires toujours présent dans l’ombre …