L’énergie solaire s’invite partout

Le nucléaire coûte cher

Un récent rapport de l’Agence de Sûreté Nucléaire indiquait que plus de 10 milliards d’euros seraient nécessaires dans les prochaines années pour investir dans la sécurité du nucléaire en France. Si l’ASN considère que les installations examinées présentent aujourd’hui un niveau de sécurité suffisant pour ne demander l’arrêt immédiat d’aucune d’entre elles, les sommes à engager sont néanmoins conséquentes. On sait que le nucléaire coûte cher et, même si la durée de vie d’une centrale est de 30 ans, l’investissement est lourd et suscite aussi des interrogations. Depuis l’accident au Japon de la centrale nucléaire de Fukushima beaucoup se demandent si le « tout nucléaire » est la seule option énergétique.

Les nouvelles filières énergétiques

Ce questionnement a l’avantage de mettre en valeur de nouvelles filières énergétiques et dans ce débat, on parle de plus en plus de solutions alternatives ou complémentaires telles que les éoliennes ou le solaire. En France, les pouvoirs publics se sont fixés pour objectif de porter à 23% la part des énergies renouvelables dans la consommation finale d’énergie à l’horizon 2020. L’énergie mécanique du vent est déjà visible dans de nombreuses régions françaises et a vu en 2011 ses installations terrestres inscrites par décret au régime des installations classées pour la protection de l’environnement (ICPE). Ce programme d’équipement s’est également matérialisé récemment par le lancement d’un appel d’offre pour cinq parcs éoliens prévus au large des côtes bretonnes et normandes.

Autre source d’énergie renouvelable, le solaire. Sans émission à effet de serre, en principe inépuisable, cette énergie pourrait assurer dans 20 ans une partie des besoins en électricité de la population. De l’initiative individuelle avec les panneaux photovoltaïques que chacun peut installer sur le toit de sa maison, aux projets beaucoup plus importants, comme les centrales solaires à concentration, le solaire a définitivement un bel avenir industriel.

Un pionnier du solaire

Un des pionniers français en la matière est le groupe industriel CNIM, qui dès les années 1980, a fortement investi dans ce domaine en s’appuyant sur ses métiers « historiques » que sont la mécanique, la génération de vapeur et les cycles thermodynamiques. C’est ainsi que le groupe CNIM a conçu et réalisé en 1983 la chaudière de la centrale Thémis implantée à Targasonne dans le Roussillon. Une autre des réalisations les plus emblématiques de CNIM est le site pilote de la Seyne-sur-mer inauguré en 2010 par le ministre de l’Industrie à l’époque, Christian Estrosi. Dans son discours, le ministre à fait référence à Thémis : « A cette époque, je le rappelle, nous étions en avance sur tous les autres. Nous pouvons être de nouveau à la pointe de l’innovation dans le domaine de l’énergie solaire comme nous le démontre aujourd’hui ce nouvel équipement, le seul prototype de centrale solaire thermodynamique exploitant le procédé des miroirs de Fresnel opérationnel en France. Cet équipement sera la référence dont nous avons besoin, la vitrine de notre savoir faire en matière d’énergie solaire. C’est désormais un fleuron de notre excellence industrielle et environnementale, un plus qui sera déterminant pour favoriser l’exportation de cette technologie à travers le monde ».

Dans la suite de son discours, rapporté par le magazine Plein soleil, il esquisse cependant une sorte de mea culpa : « Contrairement aux ambitions très fortes qui ont toujours été les nôtres sur le nucléaire, il faut bien reconnaître que la France a longtemps tardé à adopter une vraie vision industrielle en matière d’énergie renouvelable. Nous avons manqué d’une vision d’ensemble. Nous avons cru pouvoir nous épargner d’une vision d’avenir à long terme. Les choix que nous faisons aujourd’hui auraient dû être faits il y a vingt ans dans l’éolien, il y a dizaine d’années dans le domaine photovoltaïque. Pendant ce temps, nos concurrents ont pris avant nous des positions sur de nouveaux marchés qui sont maintenant porteurs. Nous en payons le prix. Aujourd’hui, la France est contrainte de s’équiper de ces technologies pour entretenir sa propre consommation avec des matériels majoritairement importés ». Ce discours a été anticipé depuis longtemps par le groupe CNIM, puisque ce dernier a créé de longue date une division Solaire chargée de développer des projets de centrales solaires livrées clés en main.

Le solaire, une alternative fiable?

L’exploitation de l’énergie solaire est aujourd’hui présentée comme une alternative fiable, non seulement au nucléaire, mais aussi en compensation de l’épuisement inéluctable des énergies fossiles. De nombreux pays dans le monde voient dans le solaire une solution durable d’approvisionnement en énergie. Qu’elle soit thermique, thermodynamique, ou photovoltaïque, l’énergie solaire est accessible à tous à condition que, comme l’indiquait Christian Estrosi en conclusion de son discours « C’est aujourd’hui que l’industrie française doit être prête comme les américains, comme les allemands, comme les espagnols et les israéliens. Je veux que nous tirions enfin avantage du formidable potentiel de recherche, de compétences et de savoir qui se trouve dans notre pays ». Car le bon sens veut que le développement durable soit indissociable de notre indépendance énergétique!

[ Archive ] – Cet article a été écrit par Rolland L.

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