Les coûts de la filière électronucléaire dévoilés mardi

Le Premier président de la Cour des comptes, Didier Migaud va rendre public demain en fin de matinée le rapport sur les coûts très attendus mais aussi très polémiques de la filière nucléaire, une demande émanant du 1er ministre.

Dans son rapport sur les coûts de la filière nucléaire, la Cour des comptes a examiné notamment :

1
. les différents coûts, passés, présents et futurs, à la charge des exploitants de la filière de production d’électricité d’origine nucléaire, sur le territoire national, appréciés aux
conditions économiques 2010 ;

2. les méthodes d’évaluation des charges futures liées au démantèlement des installations nucléaires et à la gestion à long terme des déchets radioactifs ainsi que la sensibilité du coût global de production à leur évolution ;

3. la gestion des actifs dédiés qui doivent financer les charges futures de démantèlement et de gestion des déchets ;

4. les conséquences de la prolongation de la durée de fonctionnement des réacteurs au-delà de quarante ans, notamment en termes d’investissements de maintenance ;

5. les dépenses de recherche et de développement faites depuis les années 50 dans le domaine du nucléaire civil ;

6. l’ensemble des dépenses financées sur fonds publics en 2010, soit principalement la recherche et la sécurité, la sureté et la transparence ;

7. le régime d’assurance pour responsabilité civile dans le domaine nucléaire.

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Reivilo

Dans les coûts, il faudrait aussi prévoir la possibilité d’un accident du niveau de celui de Fukushima en France, ce qui n’est bien sûr pas exclu. Tepco a chiffré à 44 milliards d’euros les coûts d’indemnisation des personnes et entreprises touchées plus quelques milliards pour le démontage des réacteurs détruits… Ces coûts n’étant pas assurables il faut donc les provisionner.

rouget

Les coûts passés cont connus, il suffira de copier-coller ce qui a été dans les précédents rapports, en particulier le dernier. L’incertitude est nulle ou presque. Pour les coûts futurs l’incertitude est bien plus grande. Comme les médias ne comprennent pas cette notion, on aura à faire comme d’ahbitude à une bataille rangée entre pro et anti nucléaire. Il faut se préparer à ce que la prudence prenne des gifles. Sinon le point de la Cour des Comptes semble être celui des charges imoutables au nucléaire, qu’en est-il des emplois et des relations avec les importations d’énergie et la balance commerciale. Sujet compliqué.

einstein30

pour information a Reivilo , l’accident majeur de reference est ” l’accident de Tchernobyl”(niveau 7 ) ou il y a eu la fonte du coeur du reacteur ;quant a Fukushima ,il n’y a pas eu de fonte de coeur puisque le refroidissement a ete retabli ;; donc ,faut pas faire d’amalgame ;pour infos ,le Japon a remis en service tous ses reacteurs dispononibles ;de plus ,la France ne possede pas ce type de reacteurs , n’a pas de risque de tsunami ni de tremblement de terre de cet amplitude qui sont la cause de l’accident de la centrale ; donc aucun rapport avec les centrales francaises ; a mediter

Reivilo

Je n’ai rien contre la méditation mais pas sur des informations erronées. 1 Fukushima est bien un accident de niveau 7 sur l’échelle INES 2 Il y a bien fusion partielle du coeur dans 3 des réacteurs 3 A ce jour il ne reste plus que 4 réacteurs nucléaires japonais en fonctionnement (sur une cinquantaine) et à chaque arrêt pour rechargement les collectivités et les riverains obtiennent le non redémarrage, donc on pourrait être à court terme à zéro.

Reivilo

Méditons sur cet arrêt du nucléaire qui c’est imposé en quelques mois aux japonais (sans les plonger dans l’obscurité ni stopper net l’économie du pays) et sur les effets apocalyptiques souvent évoqués ici, d’un arrêt programmé et préparé sur une vingtaine d’années en France. Les chiffres qui sortiront demain pourront nourrir notre méditation.

Aphi

Concernant votre dernier commentaire j’aurais tendance à être un peu plus prudent que vous quant aux conséquences de l’arrêt de la quasi totalité des réacteurs japonais (que je confirme effectivement) : – “sans les plonger dans l’obscurité” => certes mais il s’agit là d’une économie convalescente donc pas à 100% de ses besoins ; par ailleurs des efforts d’économie leur ont été demandé, les japonais étant généralement relativement disciplinées celles-ci ont vraisemblablement aussi aidé à éviter la pénurie (quid d’une telle mesure basée sur le volontariat en France ?) – “effets apocalyptiques” : sans aller jusqu’à réserver sa tente au pic de Bugarach il me semble que les conséquences de cet arrêt sont potentiellement critiques pour le Japon. Cet arrêt participe en effet à un déficit sévère de la balance commerciale, dû à une hausse massive des importations de pétrole et surtout de gaz. Le METI, ministère japonais de l’industrie, estime que les conséquences du seul arrêt des réacteurs (on ne parle pas ici des autres coût liés à la catastrophe) se chiffrent à 30 milliards d’Euros. Et que ce surcout, qui sera répercuté sur la facture énergétique des japonais, pourrait entrainer une multiplication de la facture par 2 ou 3. C’est donc loin d’être négligeable comme vous semblez le prétendre. Je vous concède toutefois qu’il s’agissait là d’un arrêt “brutal”, i.e. sur un an environ, et qu’un étalement sur 20 ans laisserait un tout petit peu plus de marge de manoeuvre. Mais il n’excluerait pas la problématique de l’envolée des importations de gaz et/ou pétrole (et/ou charbon ?) et de leurs conséquences pour les particuliers et entreprises, même si une politique idoine de développement des énergies renouvelables étaient menée.

zoziau

Aphi a raison et Reivilo n’a pas tort ! Oui les augmentations de gaz ont augmentés fortement au Japon pour compenser la perte de production du nucléaire, dans un pays ou ce mode de production ne produit pourtant que le tiers de l’électricité. On peut imaginer ce que ça pourrait donner chez nous si la grosse cata se produit. A part ça, il semble bien que les japonais ont fait la part des choses sur les avantages/risques du nucléaire dans leur pays. Ce n’est pas à mon avis le côté “discipliné” mais le bon sens et la peur salutaire qui les fait évoluer et prendre en main leur destin énergétique. Un témoignage ici.

Nicias

Si Fukushima c’est 50milliards de $, cela reste pas cher a coté du PV. Selon le Spiegel (via Rouget) le surcoût atteindrait déjà 100 milliards d’€.

Reivilo

Oui, après dépense on a d’un côté un outil de production d’électricité en état de marche (PV) et de l’autre un outil de production détruit et des milliers de gens évacués de chez eux pour des décennies. Quel est l’intéret de la comparaison en Dollars, en Euros ou en Doublezons pour ces deux opérations inverses ?

Ar

Attention aux chiffres sur le PV. A coup de milliards, on risque d’aboutir de nouveau aux 750 milliards du Figaro (pour la sortie du nucléaire en France) ou aux 1700 (!) pour l’Allemagne, preuve de la fantaisie des journalistes (Reuters de nouveau) face à un argumentaire Siemens pourtant assez logique (voir article de l’Usine Nouvelle sur le sujet). Pour le PV, le chiffre de 100 milliards ne prend pas exclusivement en compte les coûts passés (contrairement à ce que laisse supposer le graphique), mais bel et bien les dépenses dues au rachat de l’électricité PV sur TOUTE la durée des tarifs garantis (20 ans), et sans prendre en compte les bénéfices tirés de la vente de cette production sur le marché de gros, de l’effet merit order (baisse des prix de marché, pour la production en pic en particulier). Le RWI est en outre bien connu pour servir le lobby anti-PV avec des financements parfois obscures (lobby des fossiles américain l’an passé). Ceci dit, je ne conteste pas que le PV coûte cher, mais il faut quand même nuancer ces chiffres. Le chiffrage du coût de l’accident de Fukushima à quelques 44 milliards d’euros me semble très bas, j’ai cru voir des chiffres proche des 200 milliards. Quelqu’un pour confirmer ou proposer des références précises?

Nicias

Pour le PV, le chiffre de 100 milliards ne prend pas exclusivement en compte les coûts passés (contrairement à ce que laisse supposer le graphique)pr A non l’information est bien prèsente sur le graphique, c’est le but. C’est plutôt moi qui ai mal formulé ma phrase. et sans prendre en compte les bénéfices tirés de la vente de cette production sur le marché de gros, de l’effet merit order (baisse des prix de marché, pour la production en pic en particulier) Sur le graphique, on parle de prix de 2007. Donc si le prix de l’électricité baisse comme vous le soutenez*, le surcoût du aux FIT augmente mécaniquement. Cette baisse des prix aurait tout aussi bien pu être provoquée en passant des appels d’offre en énergie traditionnelles non subventionnées. Sur le coût de Fukushima, je suis d’accord, cela parait faible. *Je comprend l’effet “merit order” mais il doit être au moins en partie compensé par le fait que tout un tas de centrales produiront moins et ne pourront plus amortir leurs coûts fixes si le prix de l’électricité ne monte pas. je pense que in finé, les prix baisseront dans un premier temps, les producteurs perdront de l’argent et investiront moins, jusqu’à ce que les prix remontent…

Georgio

Bonjour, Même si la fiabilité approche 99% ,la probabilité ne mesure que l’échelle des connaissances humaines sur la nature et ses probables conséquences. Georgio

Steph

Il faut avoir la vue particulierement courte pour ignorer l’evolution du PV. Voila qu’en pariant sur le PV il y a 8 ans, les Allemands sont LA reference en la matiere, qu’ils exportent panneaux et centrales cles-en-main, nous ne pourrons JAMAIS en dire autant. Le PV coute cher en Allemagne ? Je ne referai pas la comparaison a vec le nuke, je repondrai juste ceci : combien de surcout represente VA representer le PV nouvellement pose en 2012 ? Element de reflexion : le tarif d’achat pour particulier y est de 21 c€ / kWh (-15%/2011) soit le prix de marche car en Allemagne, on paie le VRAI prix de l’electricite. Conclusion : l’Allemagne a lance en 2006 une initiative de developpement du PV en placant des tarifs eleves mais degressifs dans le temps, sans cette integration stupide et surtout avec une degressivite negociee et annoncee 6 mois a l’avance afin qu’investisseurs et installateurs s’y preparent. Bref, l’Allemagne a reussi son pari d’amener le PV a la competitivite marche avec un gouvernement qui sait gouverner … et gouverner c’est prevoir.

Bachoubouzouc

“Il faut avoir la vue particulierement courte pour ignorer l’evolution du PV.” En effet : leur précieuse industrie PV est en train de se faire anéantir par la concurrence, tout comme la nôtre. Mais ce simple fait n’a pas l’air d’atteindre les hautes sphères de votre connaissance du monde de l’énergie. Un point assez synthétique sur la situation : Et une petite correction : “soit le prix de marche car en Allemagne, on paie le VRAI prix”… du gaz et du charbon utilisés pour fabriquer leur électricité.

sand

le fait que Q-Cell et autres sont en train de se faire manger par les chinois n’a strictement rien a voir avec l’echec du PV. C’est un probleme purement d’économie de marché sauvage sans qu’on fasse payer aux Chinois les couts reels de leur PV (couts sociaux). un chiffre : 7.5 GW de PV installé l’an dernier en Allemagne ! Par contre faut etre réaliste, c’est clair qu’a terme globalement la convertion au panneau solaire fera de la perte d’emploi : il suffit de 4 technicien pour maintenir une centrale solaire de 200 MW ! Imaginons une centrale de 6GW = 30 emplois, (et encore, a supposer que c’est linéaire). on doit etre dans un facteur 1/100 avec les cocottes nuke. La rénovation énergétiques, ca c’est de la grosse source d’emploi non délocalisable.