Dans le cadre d’un projet de loi* présenté le vendredi 17 mai à l’Assemblée nationale, la Ministre Delphine Batho a présenté un amendement** adopté à l’unanimité visant à préserver une filière de cogénération industrielle de plus de 12 MW, en France.
Les cogénérations permettent de produire à la fois de l’énergie et de chaleur. Elles offres des performances environnementales et énergétiques élevées, avec un rendement supérieur à 75% en moyenne, permettant ainsi une économie conséquente d’énergie et d’émissions de CO2 : "la production d’énergie par cogénération en France évite l’émission d’environ 10 millions de tonnes de CO2 par an et limite les émissions de NOx et SOx".
De plus, la disponibilité garantie de capacités de production électrique permet de faire face aux pointes de consommation, donc de limiter le risque de défaillance du système électrique en période hivernale comme en été. Et les industriels (chimie, agroalimentaire, papeterie, automobile, etc.) ont la possibilité d’accéder à des ressources en chaleur compétitives.
Aujourd’hui, ces derniers doivent réinvestir pour assurer le maintien de ces outils qui apportent un bénéfice collectif. Or le système d’obligation d’achat de l’électricité issue des cogénérations de plus 12 MW n’est plus en vigueur, et le marché de capacité qui permettra de rémunérer la disponibilité des cogénérations n’interviendra pas avant l’hiver 2016-17. Résultat, de nombreuses installations sont démantelées, faute de financement : "entre 2011 et 2013, la puissance installée est passée de 1.900 MW à 1.500 MW".
L’amendement adopté doit permettre aux industriels de faire face aux investissements nécessaires grâce à des contrats transitoires de capacité par lesquels ils s’engageront à une disponibilité de leurs capacités en contrepartie d’une rémunération dont les modalités seront fixées par arrêté.
"L’amendement adopté va dans la bonne direction, afin d’éviter tout nouveau démantèlement d’unités de cogénération industrielle, installations qui participent à la transition énergique tout en contribuant à la compétitivité de l’industrie chimique" a déclaré Philippe Gœbel, Président de l’Union des Industries Chimiques (UIC).
De son côté, l’Union des industries utilisatrices d’énergie (UNIDEN) souhaite que cet arrêté soit pris rapidement, de façon à ce que ces contrats entrent en vigueur avant la fin de l’année 2013 dans des conditions assurant l’équilibre économique des cogénérations industrielles.
* Projet de loi portant diverses dispositions d’adaptation au droit de l’Union européenne dans le domaine du développement durable »,
** L’article 30 s’inscrit dans le cadre de l’adaptation de la directive 2009/119/CE du 14 septembre 2009 de l’union européenne et l’amendement du gouvernement sur les cogénérations industrielles de plus de 12 MW est le N°125.
Attention : l’usage abusif de la cogénération sans tenir compte de la consommation contraint souvent EDF à arrêter ou réduire la puissances de centrale nucléaire en période hivernale ou les températures ne sont pas trop froide (ca s’est bien vu au début de cet hiver, notamment la période entre Noël et le jour de l’an, il suffit de consulter les courbes publiées par RTE pour s’en rendre compte) Du coup trop soutenir la cogénération peut avoir l’effet inverse de l’effet recherché et conduire à un gros gaspillage !
Stupide ce commentaire!!!! D’abord, le sujet est de couvrir les pointes de consommation avec des moyens de efficaces, ce que permet la cogénération. 2nd point; en cas contraire et rare de sous-consommation, il est beaucoup plus simple et rapide d’arrêter une cogénération qu’une tranche de centrale nucléaire. Si l’hiver dernier vous avez eu l’impression du contraire, c’est que les cogénérations en fonctionnement ont une obligation d’achat de type 97-01 ou C01-R pour les Bonne journée « MAC » le tout nucléaire…
Des anomalies telles que: »…marché de capacité qui permettra de rémunérer la disponibilité des cogénérations n’interviendra pas avant l’hiver 2016-17. Résultat, de nombreuses installations sont démantelées, faute de financement : « entre 2011 et 2013, la puissance installée est passée de 1.900 MW à 1.500 MW ». ne devraient pas exister !!! Co-génération peut être sollicitée à la demande, démarrée – arrêtée sur brèves périodes, donc TRES REACTIVES!, pour couvrir les pointes avec bonne réactivité, a contrario des tranches NUC ! Rendement co-gen, -car valorisation elec+chaleur-, est nettement supérieur(>85% ou mieux) à rendement tranche NUC(30%) ! Laisser pourrir ou arrêter des centrales Co-génération pour pbs techniques ou financiers semble une ABERATION ! A corriger ASAP ! Merci à DB ! A+ Salutations Guydegif(91)
Même avec un rendement de 100%, une unité cogénération gaz ou charbon sortira toujours un kWh largement plus carbonné que le kWh EDF moyen en France métropolitaine (autour de 30gCO2/kWh). Quel intérêt d’en parler alors ? Et autant un groupe électrogène semble adapté pour ne faire que de la pointe, autant une unité cogénération semblerait plutôt faite pour fonctionner en base. Sinon, pourquoi investir dans un système de réutilisation de la chaleur qui ne fonctionnerait que quelques dizaines/centaines d’heures par an ? Les gros industriels ont besoin de groupes électrogènes thermiques pour sécuriser leurs alimentations électriques, et j’ai un peu l’impression que la cogénération n’est qu’une excuse « écolo » pour se les faire subventionner. Et à moins de ne fonctionner qu’à la biomasse, je ne vois pas comment ces groupes cogénération peuvent polluer moins que l’électricité du réseau !
Je vous sens retourné par l’injustice, voire l’ ignominie de la perspective de la fermeture de cogen ( gaz) ! Alors resituons un peu le contexte: – fin des années 90 ont été mis en place des contrats d’obligation d’achat (ceux dont parle « Enerzorro ») de l’électricité produites par des cogénérations gaz ( même style que éolien ou photovoltaique, EDF achête l’ensemble de la production et est compensé de la différence avec les prix de marché via la CSPE). -ceux-ci étaient tellement favorables que ça a été la ruée avec plus de 4000MW construits en quelques années et un impact sur la CSPE de l’ordre de 600 à 800M€/an (qui va maintenant en diminuant du fait de fermetures). – en gros, le deal avec l’utilisateur de la chaleur, c’était « on installe une cogen sur votre site et on vous vend la chaleur à prix coutant , c’est le consommateur d’électricité qui fera la rentabilité de l’installation ». Remarquez que l’UNIDEN se félicite de cette décision ( cf. l’article) si vous en doutez…. Jusque là , pourquoi pas, si on veut développer la cogénération il faut bien y mettre un peu d’incitation. Là où ça devient débile, c’est qu’en fait, même pour les plus grosses unités le tarif d’achat est valable du 1er Novembre au 31 Mars.D’où des installations qui démarrent le 1er Novembre et restent à pleine charge jusqu’au 31 Mars ( car c’est la vente d’electricité qui fait le bénef, en condensant éventuellement la vapeur produite si le besoin en vapeur n’est pas suffisant), et ce quelque soit le besoin en electricité en France. D’où les aberrations signalées par Mac, que j’avais moi-même signalées ici: On importe et on brûle à certains moments ( principalement WE et périodes de fin d’année) du gaz ( et on emet le CO2 qui va avec) alors qu’on baisse du nucléaire, et c’est le consommateu qui paie via la CSPE! Bien sûr, le tarif d’achat tenait compte d’un amortissement complet des installations sur la durée du contrat. Vous pensez bien que les bisounours que sont Dalkia, Cofely et autres n’étaient absolument pas en risque. Alors je partage avec vous sur le fait qu’il serait idiot de fermer des installations qui ont une douzaine d’année, mais surtout ne pleurer pas vis-à-vis de leurs propriétaires qui cherchent uniquement à presser un peu plus un citron qui a déjà largement rendu son jus. J’ai simplement peur (mais je peux me tromper) qu’on assiste exactement à la même comédie à la fin des premiers contrats d’achat éolien ou solaire. On verra, ce n’est pas encore pour tout de suite. –
A Guydegif. « Co-génération peut être sollicitée à la demande, démarrée – arrêtée sur brèves périodes, donc TRES REACTIVES!, pour couvrir les pointes avec bonne réactivité, a contrario des tranches NUC ! » Je doute que l’on puisse opposer aussi radicalement les cogénérations et le nucléaire sous l’angle de la souplesse, car : Une cogénération produit généralement de la chaleur pour le chauffage et de l’électricité en plus. Dans ce cas, peut-on démarrer et éteindre à volonté les moyens de cogénération ? On coupe le chauffage quand on a plus besoin d’électricité ? On allume le chauffage… même quand on en a pas besoin sous prétexte d’une demande d’électricité ? Le nucléaire ne s’éteint pas ou ne se rallume pas à l’heure près, en revanche il module beaucoup et en permanence comme le fait souvent remarquer Sicetaitsimple. On remarque des modulations quotidienne de plusieurs GW (sur un parc de 63 GW). Et on pourrait faire beaucoup plus…. sauf que ce serait économiquement moins rentable. Rappelons que l’EPR pourra moduler encore plus fort et plus vite et il y a 1 650 MW nominal.