Le Grand Inga du Congo surpassera le barrage des Trois-Gorges (Chine)

La République Démocratique du Congo (RDC) a relancé le processus de sélection pour développer la plus grande centrale hydroélectrique du monde sur les rives du fleuve Congo d’une puissance installée de 40.000 MW : Grand Inga.

A terme, le complexe du Grand Inga a pour objectif de fournir massivement à plus de la moitié du continent africain une énergie renouvelable et bon marché. Le barrage Grand Inga aura le double du potentiel de celui des Trois-Gorges sur le fleuve Yangzi Jiang en Chine.

D’un coût estimé à 12 milliards de dollars, la première phase de la construction du projet "Inga 3 Basse Chute", (4.800 MW) devrait démarrer en octobre 2015. Partie prenante du projet, l’Afrique du Sud prévoit d’acheter une part conséquente de la production d’électricité du nouveau barrage. Le pays prendrait ainsi 2.500 MW de la puissance de la future centrale Inga 3 Basse Chute, devenant de fait l’acheteur de référence. "Nous avons concrétisé notre engagement en provisionnant d’ores et déjà ce poste d’achat à notre programme budgétaire", a souligné M. Garrith Bezuidenhoudt, chef de cabinet au ministère de l’énergie de la République Sud-africaine.

L’étude d’impact environnemental et social a montré que cette phase n’a pas d’incidence sur les populations. Celles-ci ne seront pas affectées par les zones inondées, qui resteront relativement faibles. Inga 3 n’aura pas non plus d’impact écologique sur la faune et la flore sur cet espace de savane clairsemée.

Le Grand Inga du Congo surpassera le barrage des Trois-Gorges (Chine)

"L’originalité de l’étude de faisabilité technique a été de séquencer le projet de Grand Inga en plusieurs centrales", a indiqué Edouard Dahomé, directeur Afrique de EDF, qui, avec les bureaux d’études américain et français Aecom et Nodalis Conseil, a réalisé l’étude de faisabilité du projet. De mythe rêvé depuis 40 ans, Grand Inga se concrétise avec un plan d’actions séquencé en plusieurs centrales, qui seront ajoutées au fil des étapes.

Le site de Grand Inga offre une combinaison d’éléments naturels exceptionnels : "la zone d’affluence de la Bundi au fleuve Congo présente une chute de 100 mètres sur une quinzaine de kilomètres, avec un débit de 40 000 m3/ seconde." Inga 3 se divise en deux opérations. La première, qui démarrera en 2015, est dite Basse Chute, située en aval. Elle n’implique pas un barrage sur le fleuve mais une prise d’eau sur son affluent. Ces conditions permettront de produire une électricité à un coût très attractif. La seconde opération appelée Inga 3 Haute Chute, avec le barrage du fleuve et le rehaussement de la retenue faite en Basse Chute ajoutera 3.000 MW de capacité. Par la suite, cinq autres centrales seront installées sur le même barrage pour atteindre une capacité de 40.000 MW.

Un dispositif hydroélectrique existe déjà sur le fleuve Congo à ce niveau avec les barrages d’Inga 1 et Inga 2, deux centrales en service depuis 1972 et 1982 respectivement et d’une capacité totale de près de 1.800 MW.

Inga 3 Basse Chute devrait permettre de combler le déficit en électricité de la République Démocratique du Congo et répondre aux besoins croissants de la population et des industries, en particulier minières et à la demande de l’Afrique du Sud. A cette première phase s’adjoindront de nouvelles étapes qui permettront aux pays d’Afrique Australe, du Nord-est du Continent et d’une partie de l’Ouest de bénéficier de la production du site. Les questions de transport de l’énergie et de connexion resteront cependant à trancher : "Inga présente un caractère hautement intégrateur, à la fois à l’échelle régionale et au niveau international", a insisté le Ministre Bruno Kapandji Kalala.

** Ce projet s’inscrit dans le Programme pour le Développement de l’Infrastructure en Afrique (PIDA), une initiative commune de l’Union africaine, du Nouveau Partenariat Pour le Développement en Afrique (NEPAD), et de la Banque Africaine de Développement. Il prévoit la réalisation de projets régionaux dans les secteurs du transport, de l’énergie, des technologies d’information et de la communication (TIC), et la gestion des ressources en eau transfrontalières (GRET).

         

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fragued

Enfin, on peut entrevoir le bout du tunnel pour ce projet qui va permettre à l’Afrique d’obtenir une puissance de production en renouvelable considérable. Le Congo deviendra ainsi comparable à un de ces petits états du Golfe Persique mais avec une production d’énergie non polluante et totalement renouvelable. Reste à financer tout cela !!

Guydegif(91)

Y a-t-il des gens comme Alstom?, GE?, Siemens?, ABB? impliqués dans Inga? Mystère et boule de gomme! J’espère qu’on y prévoit aussi de la vitesse-variable et des STEP pour faire du stockage d’EnR….car au Congo il y a aussi di soleil, donc du PV ou du CSP possibles! Non? Merci à Enerzine de refiare un point un peu plus complet à l’occasion.;; sur acteurs?, Technos?, etc…. A+ Salutations Guydegif(91)

Herve

A ces niveaux de puissance, pas de vitesse variable. De toute façon, en hydraulique, la vitesse variable est rarement justifiée sur le plan technico-économique. A ma conaissance, il n’y a que la VLH qui l’utilise de manière systèmatique. Un variateur de fréquence coute cher à acheter, entretenir et génére des pertes. Il faut vraiment qu’il soit justifié (ce qui est le cas pour la VLH). La possibilité de faire une Step dépends avant tout de la possibilité d’avoir un lac en aval sans perte de chute et de la necessité d’en faire. Si le barrage assure 50% du mix, il n’est pas certain que la fonction STEP soit utile, dumoins à court terme.

Bachoubouzouc

Cet ensemble de barrage va quasiment produire à lui tout seul la puissance électrique que consomme la France toute entière en ce moment…

Steph

Bonjour, j’ai eu du mal à situer ,car l’image donnée représente le resultat une fois le barrage inga3 installé. Faut chercher à 30 km au nord de Matadi dans le bas congo sur google earth ( plus proche de l’atlantique que du centre de la RDC ) . Sur le lien wiki , il y a deux images , à gauche la configuration actuelle , à droite la configuration une fois le barrrage inga 3 installé et les zones inondées avec l’aeroport qui se retrouvera “isolée” sur la futur ‘ile .projet de guedin . les castors peuvent se rhabiller 😀

Miss

La RDC a du mal à fournir l’éléctricité pour la population mais veut faire quelque chose de grandiose pour les autres pays. Tout ça va profiter aux autres pays mais pas au Congolais. Encore une idiotie de nos dirigeants