Dans la quête incessante de solutions de stockage d’énergie plus efficaces et plus durables, les chercheurs se tournent vers une nouvelle technologie prometteuse : les batteries à ions potassium. Ces batteries fonctionnent de manière similaire aux batteries lithium-ion largement utilisées aujourd’hui, mais avec un avantage clé : le potassium est une ressource abondante.
Le développement à grande échelle de ces batteries a toutefois été entravé par des problèmes liés au rayon ionique du potassium, qui affectent le stockage de l’énergie et la performance électrochimique.
Une solution potentielle : NiCo2Se4
Face à ce défi, les chercheurs envisagent d’utiliser le NiCo2Se4, un séléniure bimétallique, pour créer des électrodes en forme de sphères. Ces sphères sont construites avec des nanotubes de NiCo2Se4, qui améliorent la réactivité électrochimique pour un transfert et un stockage plus rapides des ions potassium.
« Les séléniures bimétalliques combinent les caractéristiques améliorantes de deux métaux, qui se synergisent en montrant de nombreux sites de réaction redox et une haute activité électrochimique. Un séléniure bimétallique, le NiCo2Se4, a été précédemment étudié pour le stockage du sodium, les supercondensateurs, et les électrocatalyseurs et présente un potentiel considérable pour le stockage des ions potassium. En synthétisant le NiCo2Se4 à l’aide d’un processus hydrothermal en deux étapes, une structure de nanotubes avec des grappes en forme de fleurs se développe, créant des canaux pratiques pour le transfert d’ions potassium/électrons », a expliqué Mingyue Wang, chercheur au Centre de recherche en ingénierie des matériaux et dispositifs de stockage d’énergie à l’Université de Xi’an Jiaotong en Chine.
Le processus de création des nanotubes
Initialement, des sphères précurseurs Ni-Co avec des nano-aiguilles solides sont préparées. Ces sphères ont une structure cristalline bien définie qui est ensuite exposée au sélénium lors d’un processus appelé sélénisation. Ce processus introduit le sélénium dans le précurseur Ni-Co, développant la coquille de nanotubes NiCo2Se4.
Les tubes creux se forment en raison d’un phénomène appelé l’effet Kirkendall, qui est lorsque deux métaux se déplacent en raison de la différence dans les taux de diffusion de leurs atomes. Ces nanotubes ont une largeur d’environ 35 nanomètres, offrant suffisamment d’espace pour le transfert des ions potassium et des électrons.
Des performances prometteuses
Grâce à une variété de tests et d’analyses, les chercheurs ont pu confirmer l’efficacité des anodes NiCo2Se4 pour le mouvement et le stockage des ions potassium et des électrons. Ils ont découvert que le NiCo2Se4 a plus de sites actifs que d’autres matériaux d’électrodes, avait des éléments uniformément répartis, et a surpassé d’autres électrodes qui ont été testées lors de la recherche.
En synthèse
Les résultats de cette recherche sont prometteurs pour le développement de batteries à ions potassium plus efficaces. Le NiCo2Se4 a démontré une meilleure performance électrochimique en termes de stabilité cyclique et de capacité de débit que d’autres électrodes testées, y compris Ni3Se4 et Co3Se4. Cela est dû à la structure unique en nanotubes du NiCo2Se4 et à la synergie offerte par la co-présence de deux métaux.
De plus, le NiCo2Se4 a également montré une capacité plus élevée, ce qui est très bénéfique pour maintenir une stabilité cyclique et une performance à haut débit. «Ce travail offre de nouvelles perspectives dans la conception de séléniures de métaux binaires micro/nano-structurés comme anodes pour les batteries à ions potassium avec une performance extraordinaire de stockage des ions potassium», a conclu Mingyue Wang.
Pour une meilleure compréhension
Qu’est-ce que le NiCo2Se4 et pourquoi est-il important ?
Le NiCo2Se4 est un séléniure bimétallique qui a été identifié comme un matériau prometteur pour les électrodes de batteries à ions potassium. Sa structure unique en nanotubes offre une meilleure réactivité électrochimique pour un transfert et un stockage plus rapides des ions potassium.
Comment sont créés les nanotubes de NiCo2Se4 ?
Les nanotubes de NiCo2Se4 sont créés à partir de sphères précurseurs Ni-Co avec des nano-aiguilles solides. Ces sphères sont ensuite exposées au sélénium lors d’un processus appelé sélénisation, qui développe la coquille de nanotubes NiCo2Se4.
Qu’est-ce que l’effet Kirkendall ?
L’effet Kirkendall est un phénomène qui se produit lorsque deux métaux se déplacent en raison de la différence dans les taux de diffusion de leurs atomes. C’est ce qui permet la formation de tubes creux dans la structure des nanotubes de NiCo2Se4.
Comment les performances du NiCo2Se4 ont-elles été évaluées ?
Les chercheurs ont effectué une variété de tests et d’analyses pour évaluer l’efficacité des anodes NiCo2Se4 pour le mouvement et le stockage des ions potassium et des électrons. Ils ont découvert que le NiCo2Se4 a plus de sites actifs que d’autres matériaux d’électrodes, avait des éléments uniformément répartis, et a surpassé d’autres électrodes qui ont été testées lors de la recherche.
Quelles sont les implications de cette recherche ?
Les résultats de cette recherche sont prometteurs pour le développement de batteries à ions potassium plus efficaces. Le NiCo2Se4 a démontré une meilleure performance électrochimique en termes de stabilité cyclique et de capacité de débit que d’autres électrodes testées, y compris Ni3Se4 et Co3Se4.
Article : « Conversion mechanism of NiCo2Se4 nanotube sphere anodes for potassium-ion batteries » (Mécanisme de conversion des anodes à sphère de nanotubes NiCo2Se4 pour les batteries ions-potassium) – DOI: 10.26599/EMD.2023.9370001