Les enjeux de la transition énergétique pour les électro-intensifs

La commission des affaires économiques du Sénat, présidée par le sénateur socialiste de Maine-et-Loire, M. Daniel Raoul a organisé, sur la proposition de M. Jean-Pierre Vial (UMP – Savoie), une table ronde sur l’avenir industriel au cœur de la transition énergétique.

La commission du développement durable et les groupes d’études de l’énergie, sur l’industrie et sur le développement économique de la montagne étaient invités.

La table ronde a réuni des représentants des industries électro-intensives et d’une société d’agrégation d’effacements, ainsi que de l’opérateur du réseau de transport d’électricité (RTE), de l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe) et de la direction générale de l’énergie et du climat (DGEC) au ministère de l’Écologie, du développement durable et de l’énergie.

Les échanges ont mis en évidence le caractère stratégique des industries électro-intensives dans le cadre de l’élaboration du nouveau modèle énergétique voulu par le Gouvernement. D’une part, le maintien de ces industries sur le territoire national, qui dépend très largement du coût de l’électricité, permettra de sauvegarder de nombreux emplois ainsi que des productions essentielles aux autres filières industrielles, dont certaines sont essentielles à la croissance verte. D’autre part, ces industries ont la capacité de moduler leur consommation d’électricité à la hausse ou à la baisse, ce qui leur permet de contribuer à la bonne gestion des réseaux d’électricité.

Au cours de cette table ronde, les industriels ont ainsi proposé aux pouvoirs publics d’utiliser leur capacité de modulation de consommation afin d’absorber, à hauteur de 6 gigawatts, des excédents d’électricité provenant des écarts qui existent actuellement en France entre les périodes de forte production et celles où la demande est la plus importante. Cette proposition ayant pour objet d’optimiser le fonctionnement du système électrique tout en facilitant la modernisation de ces industries, redevenues compétitives au niveau mondial, ainsi que la création d’emplois, mérite une expertise approfondie.

La commission des affaires économiques est sensible à la nécessité de définir de manière urgente des perspectives de long terme pour l’approvisionnement de ces industriels en électricité. Elle souligne également que toute réforme des mécanismes de régulation devra être mise au point en coopération avec la Commission européenne et avec les partenaires européens de la France, en particulier ceux qui, comme l’Allemagne, disposent d’un secteur électro-intensif important.

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pierreerne

La consommation moyenne française exprimées en unités de puissance est de l’ordre de 62 gigawatts (550/(365*24)(1). La consommation en pointe peut monter à plus de 100 gigawatts (2). Les 6 gigawatts que proposent les gros consommateurs électriques ne représentent que moins de 6 % de cette pointe. C’est peu, d’autant qu’une fraction seulement de ces 6 gigawatts est réellement mobilisable. réf : (1): (2) :

Bachoubouzouc

Cela reste tout de même appréciable. Il me semble que RTE utilise de l’ordre de 4GW de réserve de production pour maintenir la sûreté du réseau.

plouc73

Que les industriels s’effacent ou contribuent à la production avec leurs moyens propres, c’est une bonne chose mais cela existe déjà. Au delà des avantages techniques, restent deux problèmes majeurs : 1) La rémunération de ces capacités d’appoint (non l’énergie mais la garantie de puissance et la fiabilité de démarrage); mais ce sera plutôt marginal au niveau de l’ensemble du système électrique, et les discussions en cours sont âpres et difficiles. 2) La non répercution des coûts induits par les énergies renouvelables au nom de la compétitivité de ces industries. (pour mémoire 30 % du prix de revient de l’aluminium est constitué par l’électricité nécessaire à la fabrication) Or si on anticipe les décisions gouvernementales, on peut penser qu’on va aller vers une rémunération modeste de capacités pourtant utiles, mais que les consommateurs particuliers et PME vont continuer à voir leur facture exploser en raison de l’envolée de la CSPE (partie obligations d’achat des Enr)

Sicetaitsimple

en plus ou en moins si je comprends bien, c’est très significatif. Bien évidemment, au-delà des déclarations d’intention, on peut imaginer qu’en contrepartie les industriels concernés voudraient avoir une electricité quasiment gratuite….. La seule solution pour y voir clair, c’est la mise en concurrence sur une base transparente des marchés de capacité et d’effacement.