Les microplastiques : une émission sous-estimée par le vent

Les microplastiques : une émission sous-estimée par le vent

L’utilisation d’engrais naturels issus de boues d’épuration traitées est courante. Toutefois, une nouvelle étude révèle que ces engrais pourraient contribuer à la pollution par les microplastiques, avec des conséquences potentiellement dangereuses pour notre environnement et notre santé.

Les engrais naturels fabriqués à partir de boues d’épuration traitées sont utilisés pour réintroduire des nutriments dans les champs agricoles. Ils apportent en revanche également des polluants microplastiques. Selon une étude à petite échelle publiée dans les lettres de la science environnementale et technologique de l’ACS, plus de particules de plastique sont emportées par le vent qu’on ne le pensait auparavant.

Les chercheurs ont découvert que les microplastiques sont libérés des champs plus facilement que des particules de poussière de taille similaire, devenant aéroportés même avec une légère brise.

Les microplastiques : une présence omniprésente

Les microplastiques, ou petits morceaux de plastique de moins de 5 millimètres de long, ont été trouvés partout, des nuages aux tissus cardiaques. Avec l’augmentation de la présence de ces plastiques dans les personnes et les approvisionnements en eau, ils ont également été trouvés dans les eaux usées et les eaux usées.

Les solides des eaux usées peuvent ne pas sembler immédiatement utiles, mais après traitement, ils peuvent former des «biosolides», qui sont appliqués aux sols agricoles comme une source naturelle et renouvelable d’engrais. Selon les estimations de l’Agence de protection de l’environnement des États-Unis, plus de 2 millions de tonnes métriques sèches de biosolides – environ la moitié de la quantité totale collectée par les usines de traitement des eaux usées – sont appliquées à la terre chaque année.

Les dangers potentiels des microplastiques

Les microplastiques, ou petits morceaux de plastique de moins de 5 millimètres de long, sont apparus partout, des nuages aux tissus cardiaques. Et comme ces plastiques sont de plus en plus présents chez les humains et dans les réserves d’eau, on les a également retrouvés dans les eaux usées et les égouts.

Sanjay Mohanty et ses collègues ont voulu enquêter sur la manière dont le vent pourrait ramasser et transporter les particules de microplastique des champs traités par les biosolides.

Une étude révélatrice

L’équipe a analysé les microplastiques aéroportés dans les sédiments emportés par le vent qui ont été recueillis lors d’expériences en tunnel à vent sur deux parcelles de terre traitées par des biosolides dans l’État rural de Washington. Les chercheurs ont découvert que ces sédiments emportés par le vent contenaient des concentrations plus élevées de microplastiques que les biosolides ou le sol source lui-même.

Cet effet d’enrichissement est causé par le fait que les particules de plastique sont moins denses que les minéraux du sol, comme le quartz, et moins «collantes» – elles ne sont pas piégées aussi facilement par l’humidité que les minéraux du sol. En conséquence, les microplastiques peuvent être emportés par une brise plus facilement que les minéraux du sol, et les vents qui pourraient ne pas être assez forts pour soulever la poussière pourraient toujours introduire des microplastiques dans l’air.

Les implications de l’étude

Les chercheurs affirment que les modèles précédents n’ont pas pris en compte cet effet collant et d’autres propriétés uniques des microplastiques lors de l’estimation des émissions provenant des champs traités. Par conséquent, ces modèles plus anciens sont susceptibles de sous-estimer la quantité réelle de particules de plastique libérées dans l’air.

Les calculs de Mohanty et de ses collègues indiquent que les microplastiques peuvent être émis par des champs agricoles dénudés lors de près de deux fois et demie plus d’événements de vent que précédemment estimé. Les chercheurs affirment que ce travail met en évidence une manière sous-estimée dont les microplastiques pourraient devenir aéroportés.

Les auteurs reconnaissent le financement du programme de bourses de recherche pour étudiants diplômés de la National Science Foundation et de la McPike Zima Charitable Foundation.

[ Rédaction ]

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