Le polystyrène est un matériau d’emballage très répandu qui pose de sérieux problèmes environnementaux. Plus de 14 millions de tonnes de polystyrène sont produites chaque année dans le monde mais à peine 1% est recyclé, le reste finissant dans des décharges où il faut plusieurs milliers d’années pour qu’il se décompose naturellement. De plus, son composant principal, le styrène, est toxique (affection du système nerveux central).
Le Pr Walter Kaminsky de l’université de Hambourg utilise une méthode de pyrolyse du polystyrène qui permet de le transformer en un liquide, appelé huile de styrène, qui est composé de 83% de styrène. Ce procédé ne produit aucune émission nocive. Cette huile est ensuite utilisée comme source d’énergie, un carburant synthétique, restituant dix fois plus d’énergie en tant que carburant que ce qui est nécessaire pour le produire. Malheureusement, le prix actuel du pétrole ne rend pas encore ce procédé attractif. Le Dr O’Connor du ‘Centre for Synthesis and Chemical Biology’ de ‘University College Dublin’ travaille sur une bactérie du sol, Pseudomonas putida CA-3, qui est capable de dégrader le styrène en un plastique biodégradable, le PHA (polyhydroxalkanoate). Le PHA s’accumule dans la bactérie sous forme de petits granules blancs, qui sont alors extraits sous l’action de détergents doux qui détruisent les membranes des cellules. Le Dr O’Connor affirme que le couplage de la pyrolyse et de la digestion subséquente de l’huile de styrène par les bactéries semble bien fonctionner. Les bactéries sont cultivées dans un fermenteur puis le styrène est ajouté progressivement au milieu de culture. Le Pr Kaminsky et le Dr O’Connor travaillent actuellement sur des améliorations des processus de pyrolyse, de redistillation de l’huile de styrène et de stimulation des bactéries afin d’augmenter le rendement en PHA du système. |
(src : BE – Ambassade de France)
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