Lignocat : “carburants lignocellulosiques par pyrolyse catalytique”

L’énergéticien finlandais Fortum, le groupe forestier finlandais UPM et la société finlandaise Valmet unissent leurs forces afin de développer une nouvelle technologie pour produire des biocarburants lignocellulosiques avancés, notamment utilisables dans le transport routier ou comme bio-liquide à haute valeur ajoutée.

Les partenaires se sont donné comme objectif commun de faire avancer la technologie de pyrolyse catalytique et de commercialiser la solution technologique ainsi développée. La pyrolyse est en effet considérée comme un des moyens les plus compétitifs pour produire des biocarburants lignocellulosiques.

Le projet de développement commun, appelé Lignocat pour carburants lignocellulosiques par pyrolyse catalytique, se déroulera sur 5 ans.

Il s’inscrit dans la continuité d’un projet antérieur porté par les partenaires industriels finlandais du consortium en collaboration avec le Centre finlandais de recherche technique VTT et ayant abouti à la commercialisation d’une technique par pyrolyse intégrée, permettant de produire du bio-fioul durable et d’offrir une solution de remplacement au fioul à usage industriel.

Avec ce nouveau projet, le consortium est plus ambitieux : "l’objectif est de produire des biocarburants qui pourraient remplacer les carburants fossiles, ouvrant ainsi de nouveaux marchés."

"Nous allons développer plus avant la technique par pyrolyse pour améliorer la qualité du bio-fioul et permettre son raffinage ultérieur, transformant celui-ci en biocarburants adaptés à une utilisation dans les transports ou en d’autres produits intermédiaires. C’est une réelle opportunité pour nous, ouvrant la voie vers de nouveaux processus et produits durables. Nous voyons un grand potentiel dans ce projet et nous réjouissons de poursuivre cette collaboration" a déclaré Jussi Mantyniemi, directeur Technologie et R&D de Valmet.

La réussite de ce projet permettra aux énergéticiens et acteurs forestiers de se développer et d’investir dans la production de biocarburants avancés.

Selon Petri Kukkoben, vice-président d’UPM, l’expertise d’UPM dans le domaine des biocarburants joue un rôle clé dans ce projet : "Suivant notre stratégie, nous lancerons à Lappeenranta la production de biocarburants à partir de résidus de fabrication de la pâte à papier. Simultanément, nous travaillons à élaborer de nouveaux procédés de fabrication de bio-fioul à partir de biomasse solide. La pyrolyse catalytique est l’une des options prometteuses que nous étudions".

Lignocat : "carburants lignocellulosiques par pyrolyse catalytique"

En augmentant le rendement énergétique de la production de biocarburants avancés, les nouvelles technologies intégrées permettent de tirer toute la valeur de la biomasse.

"Dans la continuité de sa collaboration fructueuse avec ses partenaires de recherche et développement, Fortum est ravi de poursuivre le travail de développement vers des bio-liquides à haute valeur ajoutée", a déclaré Jukka Heiskanen, directeur R&D de la division chaleur de Fortum. "Ce projet s’inscrit dans la lignée de notre premier investissement dans la production de bio-fioul à Joensuu, intégrée à notre installation de cogénération, et s’accorde parfaitement avec notre stratégie visant à augmenter l’efficacité et la valeur de nos centrales de cogénération. Ce projet nous offre la possibilité d’explorer de nouvelles opportunités pour nos activités et de nous positionner au sein de la filière de production de biocarburants avancés."

Le projet LignoCat est financé par l’Agence finlandaise pour la technologie et l’innovation Tekes. Sa réussite devrait faire émerger un nouveau produit durable sur le marché de l’énergie. Il permettrait de réduire considérablement les émissions de CO2 dans les secteurs du transport et du chauffage, et contribuerait ainsi à l’atteinte des objectifs nationaux et internationaux de réduction des émissions de gaz à effet de serre. Le projet créera un réseau de compétences autour du bio-raffinage associant des universités et centres de recherche ainsi que les entreprises du consortium.

Outre la perspective de création d’emplois, les produits finaux pourront avoir un impact positif sur la balance commerciale finlandaise et européenne : le marché cible pour les carburants de transport de deuxième génération s’élèvent en effet à 10 millions de tonnes par an à l’horizon 2020.

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Pastilleverte

à part le “marché cible” à l’horizon 2020 pour les carburants en Finlande, pas un seul chiffre. Coût de production ? Potentiel réeel annuel industrialisable ? Volume des “matières premières” forestières nécessaires ?

michel123

Du biofuel c’est particulièrement stupide sachant que le bois brule trés bien en chaudières sous forme de plaquettes ou de granulats, que ce soit pour le chauffage ou même pour la production directe en centrale électrique charbon reconvertie au bois.

chiedo

@Michel123 : C’est sure, mais l’interet premier d’un biofuel, c’est de faire rouler des vehicules, ce que ne permet pas les plaquettes de bois (enfin c’est beaucoup moins pratique). ^^

Sicetaitsimple

Nous en avons déjà parlé ici: Je recopie: Je comprends votre interrogation: pourquoi passer par un combustble liquide pour le brûler ensuite alors qu’on pourrait brûler directement le bois? Je n’ai pas plus de détails que ce qu’on trouve sur internet sur ce projet, et les rendements de conversion ne sont pas publiés, ni “l’économie” du projet car de toutes façons c’est un projet experimental subventionné. Mais l’dée qui est derrière, c’est à partir de déchets de bois qui aujourd’hui fournissent de l’électricité ( qui a de la valeur) et de la vapeur cogénérée (qui en a peu) de produire de l’electricité, de la vapeur, les deux en moindre quantité à quantité identique de bois, plus un combustible liquide ( non brulable tel quel dans des véhicules) capable de remplacer des produits pétroliers dans un process thermique, qui a beaucoup de valeur , surtout si on y ajoute mais je n’ai absolument aucune idée des mécanismes finlandais des certificats verts ou autres. Bref, comment valoriser financièrement au mieux une ressource (je n’ai rien contre, c’est un constat). C’est bien sûr pas gagné, car pyrolise et/ou gazéification sont des procédés pas toujours très simples à exploiter. Pour compléter, l’intéret du schéma de l’article est de montrer comment s’intègre l’unité de pyrolyse dans une centrale à lit fluidisé destinée à faire soit de la chaleur soit de la cogénération. On vient bien extraire un combustible liquide ( donc facilement stockable, raffinable, transformable,…) de la biomasse avant que les “résidus” de celle-ci ne soit valorisés dans le reste de l’installation.