Nuage de Tchernobyl : Non-lieu général prononcé

La chambre de l’instruction de la cour d’appel de Paris a annoncé hier avoir refermé l’enquête menée depuis 2001 sur l’impact du nuage radioactif en provenance d’Ukraine sur notre territoire, suite au terrible accident intervenu il y a 25 ans dans la centrale nucléaire de Tchernobyl.

Ainsi, il apparaît que le lien entre l’augmentation des cancers de la thyroïde (ex. hausse ‘anormale’ en Corse) et la radioactivité censé provenir du nuage de Tchernobyl n’aura pu être établi.

La seule personne mis en examen en 2006 pour "tromperie aggravée", s’avère être l’ancien patron du Service central de protection contre les rayons ionisants (SCPRI), Pierre Pellerin (en photo ci-contre).

Alors que partout en Europe, des mesures de protection étaient prises par les autorités sanitaires, notamment dans la consommation des produits frais (lait, fruits et légumes), la France s’emploi à minimiser l’impact de ce fameux nuage radioactif, par la voix officielle du professeur Pellerin.

Le 2 mai 1986, le Professeur Pellerin diffuse un communiqué selon lequel « les prises préventives d’iode ne sont ni justifiées, ni opportunes » et « il faudrait imaginer des élévations dix mille ou cent mille fois plus importantes pour que commencent à se poser des problèmes significatifs d’hygiène publique ».

Ce lien de causalité est pourtant relayé par le professeur Fauconnier qui estime à l’époque que la proportion des pathologies thyroïdiennes a fortement augmenté en Corse depuis le passage du nuage radioactif. Et notamment chez les bergers corses. Pour lui, pas de doutes, le nuage radioactif de Tchernobyl est à l’origine d’une contamination de la chaîne alimentaire.

L’IRSN (Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire) a constitué un dossier détaillé sur la contamination suite à l’accident de Tchernobyl dans lequel on trouve beaucoup d’éléments explicatifs.

Le 26 avril 1986 à 1 h 24, le réacteur n°4 de la centrale de Tchernobyl, en service depuis 1983, explose accidentellement lors de la réalisation d’un essai technique. Il s’agit d’un réacteur de type RBMK, une conception soviétique des années soixante. Le cœur du réacteur est constitué d’un imposant bloc de graphite traversé par des canaux verticaux dans lesquels sont placés des tubes de force qui renferment chacun plusieurs assemblages de combustibles nucléaires. Le graphite assure le rôle de modérateur : la réduction de la vitesse des neutrons est nécessaire à l’entretien de la réaction en chaîne. Le refroidissement est assuré par de l’eau bouillante circulant à l’intérieur des tubes de force au contact du combustible.

D’après l’IRSN, l’énergie libérée par l’explosion entraîne l’émission brutale, à l’atmosphère, des produits radioactifs contenus dans le cœur du réacteur nucléaire, jusqu’à plus de 1 200 mètres de hauteur. Les rejets se poursuivent jusqu’au 5 mai, sous l’effet de l’incendie consécutif à l’accident, puis de la chaleur résiduelle dégagée par les restes du cœur détruit par l’accident.

Au total, ce sont près de 12 milliards de milliards de becquerels qui, en 10 jours, partent dans l’environnement, soit 30 000 fois l’ensemble des rejets radioactifs atmosphériques émis en une année par les installations nucléaires alors en exploitation dans le monde. La grande majorité (84 % de l’activité totale rejetée) des éléments radioactifs avaient une période radioactive inférieure à un mois.

En France, la concentration des éléments radioactifs dans l’air augmente au cours du 30 avril 1986 dans l’est du pays, pour atteindre un maximum d’extension le 1er mai. La contamination de l’air persiste jusqu’au 5 mai tout en diminuant. C’est à l’est qu’elle est la plus élevée au cours de cette période. A partir du 6 mai, elle diminue fortement, le panache repartant vers l’est de l’Europe.

Nuage de Tchernobyl : Non-lieu prononcé

Des dépôts secs de césium 137 sont estimés autour de 1 000 becquerels par mètre carré dans l’est et à environ 100 becquerels par mètre carré dans les départements les plus à l’ouest.

Nuage de Tchernobyl : Non-lieu prononcé

l’IRSN dévoile que de "forts contrastes peuvent être observés au sein d’un même département, pouvant atteindre un facteur 10 à 15 entre les extrêmes." Et d’ajouter Une cartographie très précise de ces dépôts n’est donc pas réalisable."

En 2000, une étude de l’IRSN et de l’Institut national de veille sanitaire (InVS) a permis d’obtenir une estimation du nombre théorique de cancers de la thyroïde en excès, susceptibles d’apparaître entre 1991 et 2015 parmi les 2,3 millions d’enfants de moins de 15 ans qui résidaient dans l’est de la France en 1986.

Les chiffres font état à l’époque de "889 cancers de la thyroïde spontanés, avec une marge d’erreur de + ou – 60". Et le nombre de cas en excès théoriquement imputable à l’accident serait situé entre "7 et 55".

"L’estimation donnant un résultat inférieur ou comparable aux incertitudes sur le nombre de cancers de la thyroïde « spontanés » prévisible au sein de cette population, les cancers associés aux retombées de l’accident de Tchernobyl, dont l’existence est incertaine pour les doses reçues en France (de l’ordre de 100 fois moins que celles reçues par les enfants de Biélorussie parmi lesquels une épidémie de cancers thyroïdiens a été décelée), seraient très difficilement détectables par une étude épidémiologique" avait finalement conclu l’étude.

            

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indianagrenoble

Circulez ya rien à voir !!!! Un scandale de plus à la charge de chère ripouxblique (bananière) !

ecoenergie

Le taux de cancer de la thyroide observé dans les departements ne correspond pas aux taux de radioactivité mesuré par les services publics.Si Tchernobyl a été un accidents aux consequences tres graves en Russie avec desmilliers de morts les consequences des retombées radioactives en France ne sont pas superieures a la radioactivité naturelle forte dans cedrtaines region. Nous avons la chance en France d’avoir des services publics plus serieux que les entreprises. Colporter des rumeurs revient a mettre en cause les services publics donc a privilegier le liberalisme

ecoenergie

Le taux de cancer de la thyroide observé dans les departements ne correspond pas aux taux de radioactivité mesuré par les services publics.Si Tchernobyl a été un accidents aux consequences tres graves en Russie avec desmilliers de morts les consequences des retombées radioactives en France ne sont pas superieures a la radioactivité naturelle forte dans cedrtaines region. Nous avons la chance en France d’avoir des services publics plus serieux que les entreprises. Colporter des rumeurs revient a mettre en cause les services publics donc a privilegier le liberalisme

Bachoubouzouc

Votre mythe du scandale “la radioactivité s’est arrêtée à nos frontières” a déjà été débattu ici : Au fait Rice, vous étiez alors ravi de la mise en examen de Pierre PELLERIN. Maintenant qu’il a bénéficié d’un non lieu, trouvez vous vous aussi que cette justice est pourrie ? Parce que ce n’était pas votre avis à l’époque… Quelqu’un (je n’ai pas réussi à retrouver la page EnerZ) avait de plus cité cet excellent dossier du net (étayé par des faits, lui) : @ indianagrenoble : ce n’est pas parce que cette décision de justice met à mal votre délire collectif du “la radioactivité s’est arrêtée à nos frontières” que elle a tord pour autant.

renewable

Pas de danger avec Tchernobyl à part peut-être dans l’environnement immédiat de la centrale hé hé Voici encore une décision de justice qui va éloigner un peu plus l’opinion publique de cette énergie sale, dangereuse et anti-démocratique. Et conforter ceux qui y travaillent depuis longtemps qu’ils ont raison contre tous!

Bachoubouzouc

“Voici encore une décision de justice qui va éloigner un peu plus l’opinion publique de cette énergie sale, dangereuse et anti-démocratique.” Sale : passe encore Dangereuse : Dan1 a me semble t-il sorti à de très nombreuses reprises un étude comparant les dangers du nucléaire avec, par exemple, ceux du charbon par lequel vous voulez le remplacer, sans même parler de réchauffement climatique. Les conclusions étaient assez claires. Anti-démocratique : Voici un moyen de production énergétique décidé depuis un demi siècle par des dirigeants élus. Ce moyen de production a été approuvé par l’opinion publique en quasi permanence depuis sa création. L’article que vous commentez traite d’une décision d’une justice à priori digne d’un pays développé. En quoi le nucléaire est anti-démocratique ? En quoi l’est-il plus qu’un mouvement anti-nucléaire qui le conteste et qui pratique régulièrement des actes illégaux pour cela ?

Rice

. C’était donc vrai ! Et personne ne pourra plus le contester. La Justice a tranché : La partie “dangereuse” du nuage s’est bien arrêté à la frontière avec l’Allemagne. Et nos amis teutons qui ont déclaré avoir eu une radioactivité “anormale” et avaient pris des mesures sanitaires (notament sur la consommation de produits agricoles), auraient du traverser la frontière pour être totalement sauvés. Les c… !!!!! C’est plutôt rassurant de savoir que l’IRSN (ex SCPRI, puis OPRI, puis IPSN et donc maintenant IRSN), pas plus que l’ASN (ex SCSIN, puis DSIN, puis DGSNR et donc désormais ASN), ou que, dans un registre -un peu- différent l’ANSM (ex AFSSAPS puis Agence du médicament et donc désormais ANSM) ne sont pas à la botte des politiques et ne publient pas des communiqués écrits dans les bureaux de l’Elysée ou de Matignon ! Oui, c’est rassurant, car cela en rajoute à la “transparence” du nucléaire… 🙂

Nicias

“Des dépôts secs de césium 137 sont estimés autour de 1 000 becquerels par mètre carré dans l’est” 1000 becquerels, OMG, on va tous mourir ! Le calvaire judiciaire de ce brave fonctionnaire prend fin, c’est pas trop tôt.

yp

la mauvaise foi à l’échelon national “Alors que partout en Europe, des mesures de protection étaient prises par les autorités sanitaires, notamment dans la consommation des produits frais (lait, fruits et légumes), la France s’emploi à minimiser l’impact de ce fameux nuage radioactif” je crois qu’il n’y a rien à ajouter, l’enjeu financier du nucléaire pour la france, plus que jamais d’actualité, continuera à faire occulter la vérité du danger de cette fillière. Pellerin lui n’est pas responsable, ce n’est qu’un homme de paille, le nucléaire est un dogme en france, il y a toute une philosophie associée on ne peut pas en vouloir à un homme noyé dans un environnement de croyances de ne pas avoir la lucidité pour s’en défaire, il est probablement persuadé du bien-fondé de ses propos. C’est de l’exigence du peuple que viendra la sortie du nucléaire, mais pour que le peuple veuille cette sortie du nucléaire il faut qu’il soit informé de la réalité du danger de cette fillière, s’il ne sait pas il ne veut pas, d’où le travail de désinformation. Seulement là les journalistes font un peu leur boulot, et les gens sont pas cons, ils voient bien comme le Japon a été ravagé, les suicides des paysans et des fermiers, les troupeaux abattus, les terres des gens et leurs maisons à jamais contaminés, et maintenant ils savent que ça peut arriver ici demain. Alors ils veulent que ça change, et les politiciens sont bien obligés de suivre, c’est ce à quoi nous sommes en train d’assister en France grace au calendrier électoral.

Teredral

pour l’objectivité de son information et les éléments explicatifs donnés en lien dans le dossier de l’IRSN. Ceci contraste avec la position partisane affichée par d’autres medias (France Inter, France Info, France Télévision…) qui n’ont trouvé que les éternels experts auto-proclamés de la CRIIRAD pour commenter cette décision de justice.

andre

Bravo Enerzine d’avoir repris les informations de l’IRSN dont le sérieux n’est plus à démontrer. Cela change des arguments tendancieux et jamais justifiés des anti-nucléaires qui ne font que jouer sur le catastrophisme pour élargir leur audience. Si après 10 ans d’enquête la justice se résoud à déclarer un non-lieu c’est que vraiment le nuage annoncé sur la France le 2 mai n’a eu aucun effet. Et de surcroît, l’arrêt du nuage aux frontières n’est qu’un mythe qui hélas restera dans trop bien ancré dans l’histoire. Et finalement le Professeur Pellerin avait bien raison de ne pas affoler les populations.

Ernest

Il y a de ça quelques semaines, au cœur de la crise de Fukushima, certains rasaient les murs… Maintenant que la crise, la dette, La Grèce, la Lybie, les présidentielles, les chaussettes de l’archiduchesse font que ce sujet pourtant loin (très loin) d’être réglé, n’est plus sur le devant de la scène. Il se passe une espèce de réaction magnético-mystérieuse. Apparemment, les murs n’aimantent plus ?…

edc10

De toute façon, il y aura toujours les complotistes et les anti-nucléaire pour continuer à affirmer le contraire (tout comme les attentats du 11 septembre, les explications scientifiques explicant les chute des batiments n’irriveront jamais à bout des complotistes). Les ukrainiens sont-ils aussi fous pour prévoir la construction de 8 nouveaux réacteurs (et qui les libèreront du gaz russe)? Il semble bien qu’une réalité s’impose: les fantasmagories naissent bien loin des faits.

Dan1

L’IRSN a fait un excellent travail d’analyse et d’information dans le cadre de la crise de Fukushima. Cela a renforcé sa crédibilité. Je me demande si on ne peut pas attribuer une bon part de cette réussite au professeur Pellerin qui serait en quelque sorte le père de l’IRSN. D’ailleurs on trouve des éléments convaincants de cette paternité sur le site d’une organisation experte en la matière : Sortir du nucléaire.

Pierre25

C’est toujours la même rengaine avec la communication sur le nucléaire civil ou militaire, black out et minimisation à outrance. Pas de pb non plus à Regane ou à Mururoa, et dans les Gambiers…Personne ne peut avoir confiance, donc les anti nuc se trouvent confortés dans leurs positions…et vogue la galère.

Dan1

Pour rouget. “le fait pourtant simple que Tchernobyl n’a pas eu d’incidence notable sur les populations les plus exposées aux retombées.” Heu, lesquelles de population ? En France ? parce que en Ukraine, il y a eu des effets non contestables. Il faut se méfier des raccourcis. A ce propos, le communiqué du Ministère de l’agriculture est un modèle de ce qu’il ne faut pas faire. Alors que l’on avait les preuves que la contamination avait été détectée en France, le ministère affirme : “Le territoire français, en raison de son éloignement, a été totalement épargné par les retombées de radionucléides consécutives à l’accident de la centrale de Tchernobyl.” Et pour faire bonne mesure, le 30 avril Brigitte Simonetta avait mis un stop à la frontière pour sa présentation météo. De la communication d’amateur en quelque sorte. Et c’est le professeur qui a été attaqué.

Berlos

Le lobby nucléaire le plus puissant de la planète en pleine action, et encore là on ne voit que la partie immergé de l’iceberg ! Si les français savaient tout ce qui leurs est caché ils demanderaient vite à sortir du nucléaire…