Le ministre du Trésor polonais, Mikolaj Budzanowski, a annoncé samedi que son pays allait consacrer 5 milliards de zlotys (près de 1,2 milliard d’euros) aux gaz de schiste pendant les deux prochaines années.
Parmi ces investissements, "409 millions d’euros proviennent d’un accord signé en juillet dernier par 5 grands groupes polonais du secteur énergétique et minier pour l’exploitation de gisements de gaz de schiste", a commenté le ministre.
"Compte tenu de la fin en 2022 du contrat gazier russe, nous devons être préparés très concrètement trois ans plus tôt à accroître sensiblement l’exploitation de nos propres gisements de gaz. Ceci requiert des dépenses de la part de l’Etat, mais aussi des investisseurs privés", a-t-il ajouté.
Par ailleurs, on apprend que d’ici 2020, les investissements dans le gaz de schiste en Pologne se chiffreront à 50 milliards de zlotys, soit 12,5 milliards d’euros. La Pologne consomme environ 14 milliards de mètres cubes de gaz par an, dont les 2/3 sont importés de la Russie.
Si les estimations récentes s’avèrent exactes, le pays posséderait des gisements exploitables évalués à 1.920 milliards de mètres cubes. Selon l’Institut national de géologie, ces gisements feraient de la Pologne le troisième pays européens le plus riche en gaz, derrière la Norvège et les Pays-Bas. Ces ressources de gaz de schiste pourraient accroître considérablement les réserves prouvées de l’Union Européenne, et réduire les importations de gaz en provenance de Russie.
L’exploitation commerciale de ces gisements pourrait commencer à partir de 2014.
Cette annonce intervient alors même que la controverse continue de faire rage sur la méthode d’extraction. En effet, la fracturation hydraulique est pointée du doigt pour ses impacts environnementaux qui semblent plus importants que prévus (pollution de l’eau, de l’air et des sols, et impacts sur la santé et le climat).
Cette méthode consiste à injecter dans le puits, à très haute pression et via un conduit adapté, un mélange d’eau, de sable et d’additifs. Couramment employée aux Etats-Unis, la fracturation hydraulique a été interdite dans d’autres pays européens comme la France et la Bulgarie, tandis que la Roumanie a annoncé un moratoire.
La France opposée au gaz de schiste se gardera-t-elle d’en importer de pologne pour diversifier son approvisionnement ?
Ces gisements sont tellement prometteurs qu’Exxon a annoncé en juin 2012 l’arrêt de ses recherches en Pologne : L’usine nouvelle 18 juin 2012 Selon le quotidien Gazeta Wyborcza, daté du dimanche 17 juin, le pétrolier américain n’aurait pas trouvé de gaz de schiste en quantités commercialement exploitables. « La fin de l’exploration du gaz de schiste égale l’abandon d’autres travaux d’exploration en Pologne », a indiqué Adam Kopysc, un porte-parole d’ExxonMobil Exploration and Production.
Bien sûr, tout comme les nations ayant renoncé au nucléaire se garderont d’importer l’électricité française… 🙂
Certains feraient bien de consulter RTE de temps à autre pour ne pas répéter en permanence les mêmes contre-vérités. L’Allemagne n’a pas besoin du nucléaire français, mais l’inverse est toujours d’actualité. A part une brève période en 2011, l’Allemagne a toujours eu un solde exportateur d’électricité positif avec la France depuis une dizaine d’années et souvent auparavant. En 2012 encore, de janvier à août, la France n’a exporté que 3.458 GWh vers l’Allemagne, alors que l’Allemagne a exporté 8.917 GWh vers la France. Soit un solde exportateur de 5.459 GWh pour l’Allemagne vers la France nucléaire.
Cher Luis, relisez-moi, je n’ai pas parlé de l’allemagne (encore que, 2011, et 2012 n’est pas finie…), nous exportons pas mal vers l’Italie, la Suisse, l’Espagne, pays ayant plus ou moins renoncé au nuke… Et puis j’ai utilisé le futur, wait & see…
Alors ce qu’écrit RTE serait-il des mensonges? Regardez donc les documents détaillés de RTE sur son site et vous verrez que même en Janvier – plein hiver- le solde franco allemand est positif pour la France. Notre pays est le plus gros exportateur mondial de courant (65TWh) et son premier client est la Suisse qui nous prend 40% de nos exportations. Où va donc le reste? Pourquoi? La Suisse consomme 50TWh et en importe autant alors que sa propre production est auto-suffisante. Alors, vers qui livre-t-elle? L’Autriche, la Slovénie, La Tchéquie sont en surproduction. Restent l’Italie et bien sûr l’Allemagne qui a grandement besoin des barrages suisses pour équilibrer son réseau perturbé par ses EnR. Et comment la Suisse évite-t-elle de vider ses barrages? En achetant à la France, peuchère ! Faut pas écouter les sirènes, l’Allemagne compte faire son virage EnR en achetant à tour de bras du courant français, tchèque et suisse sans le dire.
bonne question sur le principe, même si j’ai bien compris les Polonais veulent uniquement assurer la couverture de leurs besoins domestiques. Mais ça ne remet pas en cause le veto à l’exploitation en France!
je comprends que la Pologne essaye de se rendre autonome aussi bien de l’europe que des russes, (l’histoire à malheureusement prouvé qu’ils ne pouvaient se fier ni à l’une ni à l’autre!) Ils sont souverain chez eux, et libre à eux de faire ce qu’ils veulent de leur sol, sauf que le sous sol ne s’arrête pas à leurs frontières, et là les voisisns ont peut être leur mot à dire! mais si il développent ce genre d’énergie, leur évitant des importations couteuses, l’europe devrait alors réduire sa contribution au développement de leurs infrastructures!, qu’ls pourront donc se payer tout seul!
A Luis. « L’Allemagne n’a pas besoin du nucléaire français, mais l’inverse est toujours d’actualité. » Voici une vision extrêmement réductrice et définitive d’un problème très complexe d’équilibre en temps réel. Vous appuyez votre démonstration sur une seule donnée : les échanges contractuels globaux sur une année. Or je rejoins l’analyse présentée par De passage, les choses sont bien plus nuancées. Pour savoir di quoi et de qui peut se passer l’Allemagne, il faut aussi considérer les échanges physiques et les transfert d’énergie via les STEP. En effet, si la France contribue à remplir les STEP Suisse, laquelle revend ensuite l’électricité turbinée à celui qui en a besoin, le problème ne se résume plus à un simple échange bilatérale transfontalier. Dans un réseau maillé comme celui de l’Europe, rien n’est simple pour ceux qui sont au centre et partage plusieurs frontière avec des grands voisins (cas de l’Allemagne). Enfin l’Allemagne a et va avoir de plus en plus besoin de ses voisins pour écouler son électricité renouvelable excédentaire… qui est déjà responsable de prix négatif !
En janvier 2012, la France a exporté 517 GWh vers l’Allemagne et en a importé 960 GWh. En février 2012 : … 124 GWh … et 1.692 GWh. … sources mensuelle RTE. Vis-à-vis de l’ensemble de ses voisins, l’Allemagne était exportatrice nette d’électricité en 2011, avec un surplus de 6 TWh (6.000 GWh) d’exportations par rapport aux importations. En disant que « l’Allemagne n’a pas besoin du nucléaire français », c’est en référence aux propos lus et entendus à foison au milieu de 2011, lorsque tous les « spécialistes » nous annonçaient que l’Allemagne serait obligée d’importer de l’électricité nucléaire française pour compenser la fermeture de huit réacteurs nucléaires. Spécialistes qui ne connaissaient même pas la production effective moyenne (38 TWh sur 4 ans) de ces huit réacteurs et citaient des chiffres fantaisistes basés sur une production théorique (74 TWh) à partir de la capacité (8.422 MW) de ces réacteurs. D’autre part, l’Allemagne utilise aussi les STEP suisses. Elle a des contrats à long terme pour les STEP en Autriche (beaucoup de renouvelables) et en Suisse.
Comme le souligne Dan1 et d’autres ci-dessus, les transactions sont très complexes sur ces réseaux maillés. Les directions et volumes d’échanges instantanés se gèrent au coup par coup, en fonction du »marché SPOT » (genre Bourse) à l’instant t, et peuvent surprendre. Un exemple qui m’a été cité il y a qqs années par des agents de Electrabel / Suez Belgique, eux-meêm acteurs sur le site: cas de la STEP de Coo-3Ponts (Liège): pour pomper la nuit et remplir Le réservoir du haut, ils achetaient souvent des kWhs suisses, car les moins chers à l’instant donné sur ce fameux »marché Spot » ! Surprise! surprise! ce n’étaient pas les kWhs NUC français qui étaient les moins chers dans ce créneau horaire donné. Donc, Attention aux généralisations trop hardies ! A+ Salutations Guydegif(91)
Et à l’avenir, il se pourrait même que l’électricité éolienne et photovoltaïque deviennent ponctuellement mais très souvent moins cher que le nucléaire (coût marginal de l’ordre de 10 euros le MWh). On voit déjà des prix négatifs. Car il faut bien vendre l’électricité quand elle est produite… même si localement on en a pas besoin. Drôle de signal pour les aficionados des Négawatts ! Et si le prix moyen du marché chute… c’est la CSPE qui trinque car le montant est calculé en fonction du différentiel entre le tarif d’achat et le coût évité qui représente celui du marché. Rien n’est simple.
Concernant les gaz de schistes polonais, c’est quand même leur problème (aux Polonais). Je veux bien que Tech nous dise que leur sous-sol ne s’arrète pas à leur frontière, mais bon, faut pas non plus exagérer…Pour reprendre un dialogue d’hier avec Dan1, l’extraction du lignite allemand ne pollue à ma connaissance aucune nappe phréatique francaise. Je vous rappelle qu’en matière de politique énergétique, les choix restent nationaux en Europe (dans le respect d’objectifs globaux sur les émissions, l’efficacité energétique, etc,… visant notamment à réduire les effets des pollutions transfrontières en termes de qualité de l’air ou de qualité des cours d’eau qui traversent souvent plusieurs pays). Mais bon, pas de problème de la part de certains intervenants (j’imagine…) à utiser du gaz russe ( par exemple) dans leur chaudière individuelle ,chacun sait bien que c’est totalement sous contrôle dun point de vue environnemental,qu’il n’y a pas de fuites sur leur réseau (20 fois plus d’effet de serre que le CO2), et que Gazprom est un modèle de transparence et de probité.
On lira toujours avec beaucoup d’intérêt ce qu’écrit Jean Laherrère, ingénieur pétrolier (37 ans chez Total) : Par exemple, à propos des gaz de schiste pour lesquels la situation nord américaine donne un retour d’expérience : « … une compétition sauvage entre les promoteurs de shale gas qui sont obligés de continuer de produire à perte pour ne pas perdre leurs licences avec les propriétaires du sol et leur réserves. » Les résultats réels des gaz de schiste ne sont pas ce qui est vendu aux investisseurs. Le cas de la compagnie Chesapeake, un des pionniers de ces gaz, est démonstrative. Après deux ans, la production des puits s’écroule de 90% et il faut creuser, toujours creuser pour maintenir un niveau de production. Et cela devient de plus en plus cher, avec une chute des prix de vente du gaz. La bulle enfle, se lézarde, éclate. Les prix du gaz US vont retrouver leur niveau antérieur en 2014.
Vous avez raison sur le constat, c’est une bulle spéculative, nous verrons bien ce que seront les prix du gaz en 2014 aux US. Il y a d’autres exemples de bulles spéciulatives, non? Prenons le PV en Allemagne, par exemple. Des résultas certes impressionnants en volume, mais pas mal de dégats dans le tissu industriel quand ça explose et un coût pour le consommateur également impressionnant. Mais les allemands ont eu l’intelligence de relativement préserver les consommateurs industriels (et donc leur compétitivité pour les electro-intensifs) de ces surcoûts.. La leçon de tout ça ne serait-elle pas que dans un domaine aussi long terme que l’énergie, un soupçon de régulation ( voire n’ayons pas peur des mots d’intervention étatique) n’est pas forcément incongrue?
C’est tout benef! – Les polonais vont mettre aux point des methodes d’extraction a l’europeenne, c’est a dire montrer si on peut vraimenet exploiter ces gaz proprement. Si ca marche, on pourra l’utiliser plus tard en France. – Politiquement, je prefere mille fois acheter du gaz polonais que russe (cf soutien a Bachar, cf Tchetchenie, cf Georgie, etc. etc.). – Les investissement que cela va attirer sont une bonne nouvelle pour l’economie europeenne.
Remarque subsidiaire: Ce n’est pas parceque le gaz russe n’est pas « de schiste » que son exploitation est plus respectueuse de l’environnement! La protection de l’environnement est le cadet de leur soucis.