OpenAI lance ChatGPT Atlas, un navigateur web qui intègre nativement son assistant conversationnel. Disponible dès aujourd’hui sur macOS pour tous les utilisateurs, du forfait gratuit aux abonnements professionnels, Atlas sera en quelque sorte un « super-assistant » capable de comprendre le contexte de navigation, d’automatiser des tâches complexes et de mémoriser les préférences. Selon le communiqué publié par OpenAI, des versions pour Windows, iOS et Android arriveront dans les prochains mois.
Une intégration native qui repense l’usage du web
OpenAI revendique l’opportunité unique offerte par l’intelligence artificielle pour « repenser ce que signifie utiliser le web ». Contrairement aux extensions ou plugins qui viennent se greffer sur des navigateurs traditionnels, Atlas intègre ChatGPT nativement dans l’architecture même du logiciel. L’assistant est en mesure d’intervenir directement dans la fenêtre de navigation, comprendre le contenu consulté et exécuter des actions sans que l’utilisateur ait besoin de copier-coller des informations ou de changer de page.
Yogya Kalra, étudiante ayant testé le navigateur en avant-première, témoigne de l’apport pratique dans son quotidien académique : « Pendant les cours, j’aime utiliser des questions pratiques et des exemples concrets pour vraiment comprendre la matière. Avant, je basculais entre mes diapositives et ChatGPT, en prenant des captures d’écran juste pour poser une question. Maintenant, ChatGPT comprend instantanément ce que je regarde, m’aidant à améliorer mes vérifications de connaissances au fur et à mesure ».
Des mémoires de navigation au service de la personnalisation
L’une des fonctionnalités phares repose sur les « souvenirs du navigateur », des mémoires de navigation qui permet à ChatGPT de se rappeler du contexte des sites visités et de mobiliser ces informations ultérieurement. L’utilisateur peut ainsi formuler des requêtes complexes exploitant son historique récent, comme « trouve toutes les offres d’emploi que je consultais la semaine dernière et crée un résumé des tendances sectorielles pour que je puisse me préparer aux entretiens ». Une capacité qui, si elle ouvre des perspectives intéressantes en termes de productivité, soulève également des questions sur la gestion des données personnelles.
OpenAI insiste toutefois sur le contrôle laissé aux utilisateurs. Les mémoires de navigation sont entièrement optionnelles, consultables à tout moment dans les paramètres, et peuvent être archivées ou supprimées. La suppression de l’historique de navigation entraîne automatiquement l’effacement des mémoires associées. Par défaut, le contenu consulté n’est pas utilisé pour entraîner les modèles d’OpenAI, sauf si l’utilisateur active explicitement l’option dans les paramètres de contrôle des données.
Le mode agent : délégation de tâches et nouveaux risques
Atlas introduit également un mode agent amélioré, permettant à ChatGPT d’exécuter des tâches complexes de manière autonome. L’exemple fourni par OpenAI est assez convaincan. En effet, à partir d’une recette, l’assistant pourra aller rechercher un supermarché en ligne, ajouter tous les ingrédients au panier et même passer commande à votre domicile. Dans un contexte professionnel, il devient possible de demander à ChatGPT d’ouvrir et de lire d’anciens documents, de mener une nouvelle étude concurrentielle et de compiler le tout dans un rapport de synthèse.
Accessible dès aujourd’hui en préversion pour les abonnés Plus, Pro et Business, le mode agent représente une avancée vers ce qu’OpenAI qualifie de « systèmes agentiques« , où l’utilisateur délègue les tâches routinières pour se concentrer sur l’essentiel. Mais l’entreprise reconnaît aussi les limites et les dangers inhérents à une telle technologie. L’agent peut également commettre des erreurs sur des flux de travail complexes et rester vulnérable aux instructions malveillantes cachées dans des pages web ou des emails.
OpenAI a indiqué avoir mis en place plusieurs garde-fous. L’agent ne peut ni exécuter de code dans le navigateur, ni télécharger des fichiers ou installer des extensions. Il n’a pas accès aux autres applications de l’ordinateur ni au système de fichiers, et marque une pause avant d’intervenir sur des sites sensibles comme les institutions financières. Malgré des milliers d’heures de tests de sécurité menés en interne, l’entreprise admet que ses protections « n’arrêteront pas toutes les attaques qui émergeront à mesure que les agents IA gagneront en popularité ».
Une feuille de route ambitieuse
La société annonce déjà plusieurs améliorations à venir comme un support de profils multiples, des outils de développement perfectionnés et une intégration renforcée pour les développeurs utilisant le SDK d’applications. Les propriétaires de sites web peuvent d’ores et déjà ajouter des balises ARIA pour optimiser le fonctionnement de l’agent ChatGPT sur leurs plateformes.
Avec Atlas, OpenAI esquisse dans tous les cas une vision alternative où l’intelligence artificielle devient le pivot central de la navigation sur le web, capable d’anticiper les besoins et d’agir en notre nom.
Source : OpenAI