Deux chaires d’enseignement et de recherche ont été inaugurées entre Areva et ParisTech, dont l’une porte sur l’Ingénierie nucléaire et l’autre sur les Matériaux du nucléaire.
Les recherches menées au sein de ces chaires permettront d’explorer de nouvelles technologies pour développer le secteur en forte croissance de l’énergie nucléaire. Ces chaires contribueront également à la formation des ingénieurs spécialistes de ce domaine, dont les compétences sont très recherchées par les industriels du secteur.
Cette collaboration entre ParisTech et Areva s’inscrit dans un fort regain d’intérêt pour l’énergie nucléaire au niveau international. Elle bénéficiera à la fois de l’expertise d’Areva et de l’importante activité de recherche dans les domaines clés du cycle du combustible et de l’ingénierie nucléaire, menée par les écoles Chimie ParisTech, ENSTA ParisTech et MINES ParisTech.
Les principaux objectifs de cette collaboration sont de :
- développer et assurer la pérennité d’enseignements de haut niveau, offrant une répartition équilibrée entre intervenants académiques et industriels,
- s’investir dans de nouvelles thématiques de recherche innovantes,
- fournir, grâce au réseau créé entre les trois écoles, une réponse pluridisciplinaire en matière d’enseignement et de recherche, liée au développement et à la mise en œuvre de l’énergie nucléaire pour la production d’énergie.
Ces objectifs se matérialisent notamment au travers du Master "Energie nucléaire", dirigé par Patrick Le Tallec, professeur à l’Ecole Polytechnique et par Bernard Berthier, professeur à l’Université Paris Sud-XI. Ce master a été mis en place le 1er septembre 2009, il est déjà suivi par une centaine d’étudiants dont 70 % d’étudiants étrangers. Les cours sont dispensés en anglais. Ce programme établit une coopération étroite entre ParisTech, l’INSTN, l’université Paris Sud, l’Ecole Centrale Paris et Supélec. Le Master permettra aux industriels ou entreprises de recruter des étudiants opérationnels, connaissant très bien les enjeux des métiers de l’industrie nucléaire.
Chaire "Ingénierie Nucléaire"
ENSTA ParisTech et CHIMIE ParisTech mettent en commun leur expertise pour développer, dans le cadre d’une chaire créée par Areva, une approche originale de l’ingénierie nucléaire. Cette association permet d’aborder une large palette de thématiques liées au développement des réacteurs du parc actuel et de produire des connaissances pour la mise en œuvre de nouvelles filières.
La recherche fondamentale et le développement en chimie de la séparation, en procédés, en pyrométallurgie, en matériaux pour le confinement et en modélisation permettront d’anticiper les demandes futures pour une chimie renouvelée de l’amont du cycle et une approche cycle-réacteur fondée sur la notion de recyclage pour une incinération des actinides mineurs à vie longue en réacteur.
De même les compétences en physico-chimie des surfaces, en corrosion et en métallurgie associée à l’expertise en soudure permettront l’optimisation de la chimie des circuits caloporteurs des réacteurs et, plus généralement, la prédiction de la durée de vie de structures soumises à des contraintes thermomécaniques et à l’irradiation.
La modélisation multi-échelle et l’approche théorique développées au sein des deux établissements partenaires, couplées à une expertise expérimentale sont des outils performants pour la conception et la maîtrise de procédés innovants dans une vision évolutive des concepts de réacteurs et du cycle du combustible.
Chaire "Matériaux du nucléaire"
Une chaire sur les matériaux du nucléaire est mise en place par MINES ParisTech en collaboration avec Areva. Les centres de recherche de MINES ParisTech impliqués sont le Centre des Matériaux (CDM) ainsi que le Centre de Mise en Forme des Matériaux (CEMEF), qui ont acquis une longue expérience dans le domaine des matériaux, notamment ceux impliqués dans l’industrie électronucléaire.
Les recherches menées au sein de cette chaire s’inscrivent directement dans le cadre du développement des réacteurs à eau légère. Le retour d’expérience des réacteurs en fonctionnement sera directement pris en considération.
Les recherches seront consacrées aux principaux types de dégradation environnementale connus et seront orientées vers le développement de nouveaux matériaux, de nouveaux procédés de fabrication, de matériaux à usage nouveau pour les réacteurs nucléaires, ou de nouveaux traitements (thermiques, physico-chimiques, etc.). Une attention particulière sera portée sur les modifications des propriétés de matériaux sous irradiation, et sur la prévision de leur comportement en conditions de service et en situation accidentelle.
J’espère qu’Areva prend toutes les précautions pour qu’au fur et à mesure les diplomés ne s’expatrient pas: sinon quels aubaine pour les concurents !
Il me semble que moins de 30% des ParisTechniciens s’expatrient, et en plus une grande part reste dans des boites françaises. En revanche il y a de plus en plus d’étudiants étrangers à ParisTech mais c’est pas forcément une mauvaise chose !