Perspectives énergétiques

Pourquoi avoir pris les prix de 2003 alors qu’à la fin 2006, lors du bouclement du rapport, les prix avaient doublé ?

Sans entrer dans le détail, si on considère l’évolution du prix sur les 35 dernières années [2] :

évolution du prix sur les 35 dernières années : pétrole

On a pas trop de peine à imaginer que d’ici 2050, ou même 2035, il ne va pas rester sagement à moins de 50$.

Ou alors encore plus éloquent, la production de pétrole par habitant [3] :

La production de pétrole par habitant

Il faut tout de même faire preuvre d’un optimisme immodéré pour penser que les prix vont rester aussi stable, avec des puissances émergentes et gourmandes comme la Chine et l’Inde.

Etrangement, les données officielles disponibles fin 2006 sont d’un autre ton, comme le montrent ces extraits du résumé du World Energy Outlook 2006 [4] :

  • "La montée de la demande de pétrole et de gaz, si rien n’est fait pour la maitriser, accentuera la vulnérabilité des pays consommateurs aux perturbations graves des approvisionnements et aux chocs des prix qui en découlent"
  • "L’insensibilité aux prix de la demande pétrolière s’accentue et renforce l’impact potentiel d’une perturbation des approvisionnements sur les cours internationaux du pétrole"
  • "Nous tablons sur un recul du prix moyen d’importation du pétrole brut dans les zone de l’AIE à 47 dollars le baril en termes réels dans les premières années de la prochaine décennie, suivi d’une augmentation régulière jusqu’en 2030"
  • "Pour satisfaire la voracité énergétique croissante du monde, il faudra consacrer des investissements massifs aux infrastructures d’approvisionnement en énergie"
  • "Il n’est pas garanti que tous les investissements nécessaire se concrétisent"
  • "L’incertitude est particulièrement grande en ce qui concerne la capacité et la volonté des grands pays producteurs de pétrole et de gaz d’accélérer l’investissement pour répondre à la demande mondiale en hausse"

Heureusement, les participants à un forum autour de ces perspectives ne se sont pas laissé berner, dans le rapport final on peut lire p.6 "la hausse des prix du pétrole n’a qu’une faible incidence sur l’économie générale, mais les mesures visant à remplacer le pétrole pèsent moins sur elle;." et p.7: La production de pétrole franchira bientôt son apogée. Il est inutile de débattre du moment précis: le pétrole est trop précieux pour être brûlé afin de produire de la chaleur."

Sur ces bases, le Conseil Fédéral adopte une nouvelle politique énergétique et reconnaît tacitement la réalité du pic pétrolier : "S’agissant du pétrole et du gaz, la sécurité de l’approvisionnement est incertaine du fait de la dépendance vis-à-vis de l’étranger et des ressources fossiles limitées. […] Le conseil fédéral continue à miser sur l’énergie nucléaire […] Il souhaite examiner si les procédures d’autorisation et de construction peuvent être raccourcies"

On va donc miser sur l’énergie nucléaire, et pour terminer dans la joie et la bonne humeur, voici les cours de l’uranium des 15 dernières années.

es cours de l'uranium des 15 dernières années

Notes :

[1] : Perspectives énergétiques 2035 – Document PDF
[2] : Source : http://inflation.free.fr/graph_oil.php
[3] : Source : http://fr.wikipedia.org/wiki/P%C3%A9trole
[4] : World Energy Outlook 2006 – Doucment PDF

[ Archive ] – Cet article a été écrit par Dominique Kuster

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