Pesticides: les jardiniers amateurs dans le collimateur

Le ministère de l’Ecologie, du Développement durable, des Transports et du Logement relance la campagne « Les pesticides, apprenons à nous en passer ! », car en effet, chaque année, un peu moins de 5 000 tonnes de pesticides sont répandus par les jardiniers amateurs dans leur jardin ou leur potager.

A l’occasion du Salon de l’agriculture pour la deuxième année, et avec le concours du ministère chargé de l’Agriculture, cette campagne de sensibilisation nationale, s’inscrit dans le cadre du plan Ecophyto 2018 qui vise, conformément à l’engagement du Grenelle Environnement, à réduire progressivement l’usage des pesticides de 50% d’ici 2018.

Sur les 17 millions de jardiniers amateurs en France, 32% estiment que ces produits sont dangereux et 20% considèrent que ces produits sont sans danger. La prise de conscience de la toxicité des pesticides s’avère très faible chez les jardiniers amateurs qui recherchent avant tout des produits efficaces, plus que des produits « bio » ou « naturels ». Pourtant, que l’on traite la pelouse pour enlever les mauvaises herbes, le potager pour supprimer les pucerons ou les arbres fruitiers pour lutter contre les champignons, l’utilisation de pesticides engendre à la fois des risques pour la santé (irritation de la peau et des poumons) et pour l’environnement (pollution des nappes phréatiques, perte de biodiversité).

Trois profils de jardiniers amateurs utilisateurs de pesticides identifiés :

Une étude comportementale met en lumière la prise de conscience émergente des risques sanitaires lorsque la dangerosité des produits constitue une menace pour les proches des jardiniers amateurs et introduit la question de la responsabilité : enfants, petits enfants, animaux domestiques.

– Le « producteur » : Retraité en milieu rural possédant un potager de plus de 500 m2
Il a conscience du danger que représentent les produits phytosanitaires mais utilise des pesticides pour assurer une production, notamment, légumière.

– L’ « hédoniste » : 30 à 50 ans, profil plutôt féminin ou jeunes couples, jardin entre 200 et 500m2
Il a généralement conscience du risque mais il utilise néanmoins des pesticides en cas de besoin.

– Le « désimpliqué » : Plutôt urbain, 50 ans, petit jardin perçu comme un lieu de détente, ayant recours à la sous-traitance Il a recours aux pesticides par nécessité sans avoir réellement conscience du danger.

Les hédonistes et producteurs montrent aussi une sensibilité accrue aux risques des pesticides du potager pour l’alimentation individuelle.

C’est pourquoi Etat, collectivités locales et associations se mobilisent autour de la campagne pour sensibiliser les jardiniers amateurs, leur proposer des solutions alternatives et les aider à respecter le bon dosage en cas d’application.

Toute l’année, les 16 partenaires de la campagne organisent des événements partout en France à destination du grand public et donnent des astuces pour jardiner autrement :

  • 19 au 27 février : Botanic assure plus de 35 ateliers d’éco-jardinage sur son stand du Salon de l’agriculture
  • 19 mars 2011 : Botanic animera dans tous ses magasins un atelier sur le potager bio à l’occasion de la Semaine pour les alternatives aux pesticides
  • 20 mai 2011 : La Société nationale d’Horticulture de France organise un colloque scientifique à Montpellier sur le thème « Jardiner autrement, considérer le jardin comme un véritable écosystème »

Pour plus d’informations sur la campagne et sur les manifestations à venir mais aussi pour connaître toutes les astuces de jardinage, rendez-vous sur la plate forme des jardiniers amateurs : www.jardiner-autrement.fr

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E#t?

Si les pesticides sont si dangereux, pourquoi ne pas les interdire? Et si l’on souhaite faire diminuer leur utilisation, pourquoi ne pas les taxer plus? Je trouve ça un peu timide de se limiter à une campagne de prévention.

Teredral

Et que penser des travaux d’un biologiste américain réputé, Brude Ames, qui montrent que 99,99% des pesticides consommés par les Américains en raison de leur alimentation sont naturels, c’est-à-dire fabriqués par les plantes elles-mêmes, et que ceux-ci présentent les mêmes risques que les pesticids de synthèse ?

Jihemnet

Qu’il a dû être gracieusement rémunéré, profitant de sa réputation, pour fournir une étude superficielle, baclée et mensongère, comme le sont celles portant sur l’inocuité des OGMs. Les plantes produisent des toxines, en général pour se protéger de leurs principaux prédateurs, en quantité infime, celles considérées comme comestibles ont démontrées au fil du temps, des siècles, quelles n’avaient pas d’impact négatif sur la santé humaine. Ce n’est pas un pseudo-scientifique en mal de reconnaissance et cupide qui va démontrer le contraire en quelques minutes.

Teredral

J’ai découvert le nom de Bruce Ames dans la revue “Pour la science” de février 2011. J’ai consulté sa courte biographie dans Wikipedia qui ne correspond pas vraiment à un pseudo-scientifique en mal de reconnaissance.

Jihemnet

Cool, moi aussi je peux avoir une biographie éloquente sur Wiki, il suffit que je la crée. Mais sur le web US, je n’ai touvé qu’une vague référence à un docteur travaillant dans un hôpital pour enfant, dont les publications ne sont pas accessibles au public, étonnant non?