Pétrole : l’Iran dégringole au 16ème rang des pays exportateurs

L’Iran éprouve de plus en plus de difficultés à exporter son pétrole. La faute aux sanctions imposées par les pays développés au titre des pressions faite sur l’Iran pour qu’il abandonne ses programmes nucléaires dont il est de plus en plus certains qu’ils convergent vers la fabrication d’une arme atomique.

Les dernières mesures en date, mise en place depuis juillet dernier, ont très sérieusement affecté le secteur pétrolier qui fournit 85% des devises du pays. Un énorme différence en efficacité avec celles qui avaient été appliquées dans le passé, comme si auparavant on avait décidé de mesures que l’on savaient inefficaces. La production de brut de l’Iran qui avait culminé en octobre 2011 à 4,2 millions de barils/jours est redescendu à 2,63 Mbd. Quant aux exportations, elles sont redescendues à 0,86 Mbd, essentiellement vers la Chine et l’Inde. Ce qui veut dire que l’Iran est passé de la place de quatrième pays exportateur de pétrole à la …16ème place.

Le riad, la monnaie iranienne, touchée par toutes les restrictions sur les transactions pétrolières, bancaires, de transport ou d’importations a vu sa valeur baisser de 70% en un an. Les prix des produits alimentaires ont doublé et Téhéran aurait décidé de limiter au maximum les importations de produits finis pétroliers. L’Iran est en effet, très déficitaire en capacité de raffinage, et bien que gros producteur de brut, est obligé d’importer ses produits pétroliers!

Le groupe pétrolier français Total avait déjà cessé d’acheter du pétrole iranien en janvier 2012, ce dernier achetant alors chaque jour environ 80.000 barils de brut iranien.

Les pétroliers, confrontés à une demande qui continue de monter régulièrement font tous les efforts possible pour, année après année, accroitre leur niveau de production et maintenir, voire augmenter, leurs réserves connues. Total, qui n’a pas été particulièrement chanceux cette année, a annoncé s’être fixé comme objectif de passer de 2,3 millions de barils/jour en 2011 à 3 Millions en 2017. Il vient de démarrer le champ d’Usan au Nigéria qui est équipé pour sortir 180 000 Barils/jour et de lancer le développement du champ d’Ichthys en Australie, un champ riche de réserves de 3 milliards de barils d’équivalent pétrole, pour entrée en production fin 2016.

Mais pour réaliser de tels objectifs, il faut énormément d’argent… que Total ne possède pas. Un important programme de cession de 15 à 20 milliards d’actifs a donc été décidé qui devrait faire le bonheur des compagnies petites à moyennes. En plus de certains champs matures, Total envisage aussi de se séparer de divers actifs non stratégiques dans le raffinage et la distribution. Ainsi en est il de sa participation dans le réseau gazier du Sud Ouest, le TIGF, ce qui s’est traduit par…. un préavis de grève immédiate.

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Larcher

“programmes nucléaires dont il est de plus en plus certains qu’ils convergent vers la fabrication d’une arme atomique” : magnifique condensé de la distortion d’information ayant cours dans nos états “démocratiques”. Pour ce que j’en sais, une bombe atomique demande un niveau d’enrichissement d’uranium supérieur à 90%. L’Iran a commencé par faire un enrichissement relativement limité (environ 5%) pour du nucléaire civil de production d’électricité (tous les experts en énergie ayant un tant soit peu regardé objectivement la situation énergétique de ce pays préconnisent cette voie… et ce concensus a commencé à l’époque du Shah), et uniquement parce que personne ne voulait ou pouvait lui fournir ce combustible à des conditions acceptables (est-ce que vous accepteriez des visites surprises de la base d’entrainement de vos commandos militaires, de votre usine de production de roquettes anti-char, ou des quasi perquisitions de votre ministère de la défense alors que pas un milligramme d’uranium n’y a transité ?). L’Iran a aussi indiqué à plusieurs reprises avoir besoin d’uranium enrichi à 20% pour faire fonctionner un réacteur destiné à la fabrication d’isotopes utilisés pour le traitement des cancers (environ 800 000 personnes sont atteintes d’un cancer en Iran) et il a souvent proposé de ne pas procéder à l’enrichissement à 20% si on lui fournissait directement ce combustible, placé sous la surveillance d’observateurs internationaux et avec obligation de rendre tous les déchets pour retraitement à l’étranger. Pour l’instant à part les gesticulations d’un Mahmmoud Ahmadinejad qui ne représente plus que lui-même (il n’a constitutionnellement pas le droit de se représenter car il a atteint le nombre maximum de mandats réalisables, le peuple le hait, le conseil suprême religieux fait en sorte de le priver de tout poids politique… mais il reste malheureusement la vitrine de ce pays jusqu’à la fin de son mandat) et tente désespérément de fédérer le peuple autour de lui en criant que la patrie est en danger, ou celles du premier ministre israélien (qui nous fait le coup du “retenez-moi ou je fais un massacre”), il n’y a aucune preuve tangible que l’Iran soit décidé à faire une bombe (même s’il est vrai que sur le plan technologique ils se rapprochent de la capacité d’en produire une), et plus encore, à l’utiliser. Les sanctions actuelles ne visent pas à contrer un programme nucléaire mais à renverser des institutions religieuses au pouvoir en Iran afin d’y placer un gouvernement ami, prêt à laisser piller ses ressources et il s’agit plus encore de laver l’affront dont les USA ont été victime (prise d’otage dans leur ambassade à Téhéran, la libération ayant eu lieu comme par hasard juste après que le président américain qui avait plus ou moins insulté le peuple iranien perde sa course à la réélection). Bref, si on avait dialogué avec eux dès le départ et sans les prendre pour des idiots ils seraient bien plus ouverts bien moins radicaux à notre encontre. Il n’est pas trop tard pour tendre une main amicale… mais qui prendrait le risque de se fâcher avec les USA ?