Photosynthèse artificielle : merci les grenouilles !

La photosynthèse est le processus bio-énergétique qui permet aux plantes et à certaines bactéries de synthétiser de la matière organique en exploitant la lumière du soleil.

Dans le processus dit de photosynthèse, les plantes absorbent l’énergie solaire et le dioxyde de carbone avant de les convertir en oxygène et en sucre. Le premier élément est libéré dans l’air alors que le second va sustenter la plante.

Des chercheurs en génie de l’Université de Cincinnati ont trouvé le moyen d’extraire l’énergie du soleil et le carbone de l’air pour créer de nouvelles formes de biocarburants, grâce notamment à une espèce de grenouilles semi-tropicale. Leurs résultats viennent d’être publiés dans la revue Nano Letters du 5 mars 2010 "Artificial Photosynthesis in Ranaspumin-2 Based Foam"

Leurs travaux ont porté sur la fabrication d’un nouveau matériau artificiel photosynthétique qui utilise des plantes, des bactéries, des grenouilles et des enzymes fongiques, enfermées dans un boîtier en mousse. L’objectif est de se servir des photons, de fixer le dioxyde de carbone et de produire des sucres avec des rendements de conversion chimique approchant les 96%.

La mousse a été choisie parce qu’elle peut non seulement concentrer les réactifs mais aussi permettre une très bonne absorption de la lumière et de l’air. Le procédé se base sur des nids en mousse d’une grenouille semi-tropicale appelée grenouille Tungara.

Photosynthèse artificielle : merci les grenouilles !

"L’avantage de notre système par rapport aux plantes et aux algues est que toute l’énergie solaire captée est convertie en sucres, alors que ces organismes doivent utiliser une grande quantité d’énergie pour se maintenir en vie et se reproduire", affirme le Professeur David Wendell. "Notre mousse n’utilise pas de surfaces cultivables et peut être utilisée dans des environnements hautement enrichis en dioxyde de carbone, comme les cheminées des centrales électriques au charbon, à la différence de nombreux systèmes naturels de photosynthèse."

Et d’ajouter : "Dans le processus naturel des plantes, trop de dioxyde de carbone ont pour effet d’arrêter la photosynthèse, mais le nôtre ne possède pas cette limitation grâce à l’utilisation de bactéries qui sont à la base même de notre stratégie de capture".

La prochaine étape pour l’équipe de chercheurs sera d’essayer de rendre cette technologie viable pour des applications à grande échelle comme la séquestration de carbone dans les centrales électriques au charbon.

Articles connexes

6 Commentaires
Le plus ancien
Le plus récent Le plus populaire
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires
Pastilleverte

les centrales à charbon, dans la mesure où on recycle leur CO2, grâce à des grenouilles moussées (et en plus, c’est bon pour la biodiversité) Fermer le ban

Dan1

Comme quoi, les meilleurs esprits peuvent vraiment se fourvoyer dans des analyses complètement à “côté de la plaque”. Pourtant le constat juste crève les yeux : Il ne faut pas dire : nous avons trop de centrales à charbon, Il faut dire : nous n’avons pas assez de grenouilles Tungara ! Allez les spécialistes de la COM… à cheval.

1000 mille

une grenouille Tungara ! sauve qui peut… question annexe : combien de cheval /grenouille ?

trimtab

Sommes nous dans le “leapfrogging’ technologique ? Pourtant ce ne sont pas des Chinois ! Un peu de poésie dans un monde de brutes Trimtab

michel123

Cela dit leurs chiffres sont pipeaux , car le spectre visible seul utilisable pour la photosynthèse n’en représente que 50% (les infrarouges ne peuvent servir à la phtosynthèse). Mais sinon pourquoi pas ? SI ce n’est que le coût d’un tel système est sans doute assez élevé , sans compter le fait que tous ces systèmes biologiques ont une durée de vie bien plus courte que les matériaux inertes (des panneaux photovoltaiques ) ou des microalgues qui justement passent leur temps à se reproduire et donc se renouveler automatiquement. MC

Xenophon

Évidemment, il n’est pas question ici d’utiliser des grenouilles, mais de se servir de la protéine Ranaspumin-2 pour produire des carburants. Dans la mesure ou nous pouvons synthétiser cette protéine de façon économique, cela permettrait d’imiter la nature et de revenir aux sources mêmes de la production des hydrates de carbone : la photosynthèse. Si certains d’entre nous se posent encore des questions à savoir ce qui a fait la force des Américains, et bien c’est peut-être parce qu’ils se sont donnés la peine d’explorer des avenues qui pouvaient paraître farfelues à nos bons esprits cartésiens : comme d’envoyer des hommes sur la lune ou de se servir d’un réseaux de transistors pour développer une intelligence artificielle.