Une note d’analyse concernant la place de l’hydrogène dans la transition énergétique a été publiée par France Stratégie (auteur, Étienne Beeker) le 26 août dernier et (elle) met clairement en cause l’utilisation à grande échelle de l’hydrogène.
L’Association Française pour l’Hydrogène et les Piles à Combustible (AFHYPAC) réagit et réfute ce constat plutôt sombre en livrant à Enerzine des contre-arguments sur plusieurs points du document**.
En voici quelques uns :
France Stratégie : L’« ENERGY TECHNOLOGY PERSPECTIVES 2014 » de l’AIE ne voit qu’un rôle marginal pour l’hydrogène dans ses scenarios énergétiques à 2050 » (p. 8)
Réponse de l’AFHYPAC :
"Les rapports de l’Agence Internationale pour l’Energie ont commencé à intégrer l’H2 comme vecteur énergétique en 2012. Les choses sont donc bien en évolution. Cette même agence va publier cette année une Road Map IEA sur l’hydrogène. De plus comme le reconnaît l’auteur, l’AIE indique qu’à terme l’H2 pourra se substituer aux carburants d’origine fossile pour le transport routier."
France Stratégie : « Il est ainsi proposé de poursuivre la R&D sur lesélectrolyseurs et les piles à combustible avant d’envisager un déploiement effectif ou expérimental.» (p. 1)
Réponse de l’AFHYPAC :
"Ce ne sont pas des projets de recherche qui résoudront les défis de l’H2E mais bien le développement des marchés notamment le marché de la mobilité et les effets volume qu’il permettra. En permettant, une véritable mobilité durable, les VEH2 apportent une offre complémentaire aux véhicules électriques à batterie (VEB) centrés sur les utilisations urbaines en raison de leur autonomie limitée. Les déploiements des VEH2 entraînant le développement de toute la filière et notamment en offrant un débouché à l’énergie renouvelable stockée en Hydrogène, ils permettront également de générer de nouvelles opportunités de marchés sur des technologies de pointe et le développement d’emplois durables en France dans une transition vers une économie bas-carbone."
"L’existence a priori d’un réseau de distribution d’hydrogène étendu pour le développement de véhicules à hydrogène ou le « problème de la poule et de l’œuf » a été dépassé ces dernières années par des initiatives associant gouvernement et consortium d’industriels partout dans le monde pour l’élaboration de plans de déploiement de stations àhydrogène cohérents et simultanés avec le plan de commercialisation des véhicules prévus sur un territoire, réduisant ainsi significativement le risque pris par les acteurs séparément et donc les coûts, par exemple l’initiative H2 Mobility en Allemagne, H2 Mobilité France et H2 Mobility UK au Royaume-Uni."
"A noter, en Allemagne, pays leader en Europe dans le domaine de l’hydrogène énergie, le gouvernement allemand a alloué 700 millions d’€, les industrielsmettant également 700 millions d’€ sur la période 2007-2016 dans le cadre du National Innovation Program. Aujourd’hui un consortium d’entreprises (H2 Mobility) s’est réuni pour lancer le déploiement conjoint de stations de distribution d’hydrogène et de flottes de véhicules à hydrogène et sont en négociation pour le montage d’une JV chargée de mettre en œuvre le business plan infrastructure. 50 stations sont prévues à horizon 2016, dont 18 déjà opérationnelles et 5000 VEH2 en circulation. 930 stations sont prévues d’ici 2030 pour couvrir l’ensemble du territoire allemand et alimenter 1,8 millions de véhicules."
France Stratégie : « Sur le plan de la sécurité « grand public », les obstacles semblent difficilement surmontables” (p.8) ou « Enfin l’hydrogène, de par ses caractéristiques physico-chimiques, est un gaz dont l’utilisation comprend des risques bien supérieurs à ceux des hydrocarbures (fuites, explosions, inflammation, etc.) » ou « Pour finir, se poserait la question centrale de l’acceptabilité de ce gaz par le grand public. L’utilisation généralisée d’hydrogène à la pressionénorme de 700 bars soulève des problèmes de sécurité considérables, alors que l’industrie l’utilise à des pressions bien inférieures » (p.10)
Réponse de l’AFHYPAC :
"L’énergie, les carburants comportent des risques, c’est vrai et nous en faisons l’expérience malheureusement régulièrement quand le réservoir d’une voiture s’enflamme lors d’un choc ou qu’une fuite de gaz a lieu dans un immeuble. L’Hydrogène est un gaz dont les risques sont maîtrisés industriellement aujourd’hui et donc adaptables au grand public demain. Pour rappel le gaz de ville comportait au siècle dernier une part importante d’H2. Ainsi comme le gaz naturel, manipulé par Monsieur tout-le-monde, les questions de sécurité sont un sujet essentiel pour les industriels. Les acteurs de la filière y sont particulièrement attentifs alors que l’utilisation de l’H2 comme vecteur énergétique est une activité naissante. Sur les véhicules, les autorités leur font passer des crash tests et tests de résistance comme tout véhicule mis sur le marché."
France Stratégie : « Les conditions de sécurité qui lui sont propres –comme détecter les fuites éventuelles et les supprimer, surveiller l’obsolescence des matériaux des réservoirs de stockage, la dégradation dans le temps des jonctions (devant supporter 700 bars) et parer une mauvaise utilisation – sont difficilement applicables au grand public »
Réponse de l’AFHYPAC : "Ce n’est pas l’avis des professionnels du secteur."
"A noter que l’hydrogène n’est pas un gaz toxique, l’hydrogène n’est pas un gaz corrosif, l’hydrogène n’est pas un gaz polluant, l’hydrogène n’a pas d’effet toxicologique connu, l’hydrogène n’a pas d’effet écologique connu."
"A propos de son acceptabilité, l’expérience montre que quand les technologies H2 sont présentées, les enquêtes pendant et après la démonstration témoignent qu’il n’existe pas de rejet mais bien une adhésion à l’H2, qui quand elle apparaît dans le quotidien du public devient une énergie comme une autre."
France Stratégie : « Le troisième marché potentiellement important estcelui de la mobilité, où l’hydrogène bénéficie actuellement d’un engouement médiatique sans rapport avec les perspectives réalistes d’avenir. Si tous les maillons d’une chaîne hydrogène ont fait la preuve de leur viabilité technique – la production, le stockage, le transport, la distribution et la reconversion en électricité –, le véhicule à hydrogène ne semble pas en mesure de concurrencer ses équivalents thermique ou électrique avant des années, voire des décennies. » (p.10)
Réponse de l’AFHYPAC :
"Il paraît difficile de parler de technologie n’ayant pas fait la preuve de sa viabilité technique pour les véhicules électriques à hydrogène, qui se rapproche selon les industriels plutôt du TRL9 sur l’échelle de l’innovation, c’est-à-dire arrivée en phase de pré-commercialisation et de production en petite série."
"Les technologies de véhicules électriques à hydrogène disposant d’une autonomie de 500 à 700 km, avec des temps de remplissage de moins de 5 minutes et d’excellentes performances techniques (énergie, aucune émission polluante au point de consommation,confort, nervosité, silence) sont désormais mûres pour être déployées selon les déclarations des constructeurs prévoyant le lancement de pré-séries dès 2015. Tous les paramètres technologiques ont été améliorés, selon eux, notamment :"
"– Le stockage de l’hydrogène à bord et la taille des réservoirs : développement de réservoirs en composite stockant l’hydrogène à 700 bar et permettant d’embarquer suffisamment d’hydrogène pour une autonomie de 500 à 700km, et ce pour un poids 6 fois moindre que le même volume d’énergie stocké dans une batterie.
– La place des batteries réduite au strict minimum, et comparable aux batteries actuellement utilisées pour une hybridation légère.
– Le démarrage dans des conditions extrêmes : Les voitures sont maintenant adaptées pour démarrer jusqu’à – 20°C (cf le déploiement de flotte de véhicules au Canada, à Whistler)
– Les piles à Combustible : compacité, composants (notamment pourcentage de platine) et durée de vie. "
"Si l’on prend l’exemple du constructeur Hyundai :"
"– 300 prototypes fabriqués
– 4,7 millions de km cumulés de retour d’expérience sur 4 continents, dans toutes les conditions possibles d’usage
– Cahier des charges des performances atteint (durabilité, compacité, fonctionnement en température et environnement sévère, intégration, puissance, autonomie cycle de conduite…)
– Tous les tests de sécurité du véhicule en conditions incidentelles et accidentelles passés avec succès (incendie, collisions, risques hydrogène et électrique)
– Platine recyclable à 98 %
– Ligne de production en petite série (quelques milliers par an) mise en place chez Hyundai et inaugurée le 26 février 2013 en Corée
– Disponible en Californie avec un apport de 3000$ et une location de 500$/mois incluant recharge illimitée d’hydrogène."
"Ainsi les constructeurs automobiles, tels que Daimler, Honda, Toyota, General Motors, Nissan…ont engagé d’importants moyens dans le développement de VEH2. Les premières commercialisations sont prévues pour 2015. La pertinence des VEH2 a en effet été démontrée par plusieurs études (dont l’étude Européenne 2010 de McKinsey « Portfolio of Powertrains for Europe ») et des initiatives de déploiements sont en cours aux Etats Unis, au Japon, en Corée, en Scandinavie,au UK et en Allemagne. Ces initiatives ont pour objectif de commencer le déploiement d’une infrastructure hydrogène à horizon 2015 (le gouvernement allemand a annoncé l’ouverture de 50 stations à Hydrogène sur l’ensemble de son territoire pour 2015, financées à 50%, 18 sont déjà opérationnelles. Par ailleurs un consortium d’industriels y discutent des conditions d’investissement, de déploiement et d’exploitation de 800 stations à horizon 2022)"
France Stratégie : « Le coût d’une station est d’environ 1,5 M€. » (p.7)
Réponse de l’AFHYPAC :
"Ce coût correspond à une station de distribution d’hydrogène de grande capacité, de 200kg/jour pouvant alimenter un parc de 500 véhicules. Le coût d’une station varie grandement en fonction de la taille de la station, du type de véhicules qu’elle peut alimenter et du génie civil nécessaire pour l’installer. Sortir le chiffre de son contexte n’a pas de sens. Le paramètre important pour le client et le consommateur est le cout total du véhicule en usage réel."
France Stratégie : « À la pompe, le prix hors taxes de l’H2 est encorele double, voire le triple de celui des carburants conventionnels » (p.8)
Réponse de l’AFHYPAC :
"Le rapport compare un véhicule à hydrogène consommant 1kg d’hydrogène aux 100 km de type classe B ou C minimum, à une voiture essence consommant 4.6l d’essence aux 100km, ce qui correspond au gabarit d’une Peugeot 107."
"Un véhicule essence de la taille du véhicule pris en compte côté hydrogène dans l’étude a une consommation plutôt de l’ordre de 6-7l/100km. Ceci fait remonter le prix du km de 3.5c€/km à ~5c€/km hors TIPP et ~9c€ en incluant la TIPP, ce qui est atteignable avec les technologies hydrogène, si les progrès technologiques annoncés par les entreprises du secteur sont réalisés."
"Par ailleurs, comparer l’hydrogène vert et l’essence au même régime de taxes ne fait pas de sens, l’un étant neutre pour l’environnement et l’autre non. Comparer le prix de l’essence TIPP incluse et TVA exclue au prix de l’hydrogène hors taxe fait par contre du sens, bien qu’on ne sache pas quel sera le régime de taxation qui sera appliqué aux carburants respectueux de l’environnement à l’avenir. Ainsi si on faisait le même type d’analyse pour l’électricité utilisé dans les VEB, il faudrait quintupler le prix de l’électricité pour les VEB afin d’obtenir une même recette de l’Etat qu’avec les véhicules diesel."
France Stratégie : « Le déploiement d’une infrastructure de distribution serait de plus d’un coût considérable » (p.1)
Réponse de l’AFHYPAC :
"Développer une infrastructure de carburants alternatifs est effectivement un coût, qu’il faut mettre en balance des gains qu’elle apporte. D’après le rapport EU coalition de McKinsey, le développement de la mobilité hydrogène permettrait des économies en termes d’importations de ressources fossiles de l’ordre de 100Md€ sur 40 ans pour toute l’Europe."
"En France, en terme d’indépendance, les transports continuent de représenter près de 30% de nos consommations énergétiques et, à ce titre, absorbent plus de 70% de nos importations pétrolières, contribuant à notre dépendance énergétique extérieure et au déficit commercial Français pour près de 35 Mds d’€ annuellement sur les 60 Mds de facture énergétique."
"Le rapport établi par le Consortium H2 Mobilité en France a par ailleurs montré que le déploiement de la mobilité hydrogène permettrait en France d’épargner 500 M€ entre 2015 et 2030 en terme de santé publique, de créer 700 M€ de CA ainsi que de réduirede 1,2Mt de CO2 par an et jusqu’à 10,5 Mt en 2050. Par ailleurs, en France, le consortium H2 Mobilité France propose un déploiement par étape en débutant par les flottes captives, permettant de réduire considérablement le risque et donc le coût des stations."
France Stratégie : « Le véhicule à hydrogène est encore très cher (50.000 €) » (p.6)
Réponse de l’AFHYPAC :
"C’est un prix à comparer pour ces premiers véhicules, avec un véhicule de même catégorie (SUV). Par ailleurs les perspectives sur l’évolution du coût des véhicules prévue par les constructeurs ne sont pas prises en compte par l’auteur, alors qu’il s’agit essentiellement d’effet de volume. Les constructeurs pionniers dans la commercialisation des véhicules hybrides ont suivi la même stratégie d’introduction avec des marchés précurseurs dans un premier temps pour ouvrir ensuite sur des marchés de plus grands volumes."
** Accéder au document : note d’analyse – Y a t-il une place pour l’hydrogène dans la transition énergétique ? >>> ici (.pdf)
« Réponse à tout » féliciterais-je.. Merci à ce monsieur pour ce travail de communication et à Enerzine de publier. L’hydrogène est une vraie opportunité mais comme toutes les innovations, il faut en avoir envie. Si tel est le cas, HH pourrait nettement dépasser les prévisions et devenir un marché exportateur. Dans le cas contraire , on garde la pollution des villes, les 60md$ de deficit pétrolier annuels, les autos bruyantes et toxiques, on ne change rien mais ne faisons pas l’erreur de penser que l’Allemagne, le Japon et la Californie cesseront de développer l’HH Les applications de l’hydrogène dépassent largement le seul secteur des transports et il eût été bien plus simple de développer les usages fixes en premier. Mais l’industrie automobile est plus réactive et mieux organisée que ses contreparties dans l’énergie sédentaire. Au final , les homologations pour utilisation routière sont extrèmement sécurisantes pour les autres usages moins contraignants. Ils sont en train de changer le monde mais il aura fallu beaucoup de tenacité, de détermination et.. d’argent pour y arriver. Merci à eux.
Le titre de la Lettre quotidienne « L’hydrogène a-t-elle sa place » comporte une erreur : hydrogène est masculin. Autre coquille au début de l’article « Un note d’analyse… ».
Il est intéressant de rapprocher les positions de ce lobby avec celles de ses homologues allemands. le gouvernement allemand avait demandé au VCI (Verbands der Chemischen Industrie / Syndicat de l’Industrie Chimique) un rapport sur les modes de stockage de l’électricité excédentaire due aux ENR, essentiellement par batteries et conversion en hydrogène ou méthane. Le VCI, pourtant grand bénéficiaire potentiel d’un déploiement rapide de ces technologies, conclut que à brêve échéance il n’y a pas de solution économiquement envisageable (même avec subventions bien sûr) à ce problème … et donc qu’il faut encore poursuivre les recherches. Si c’est eux qui le disent, je ne vois pas pourquoi on ne les croirait pas ! Pour accéder au rapport (en allemand): Zukunft der Energiespeicher.pdf L’AFHYPAC au contraire veut passer tout de suite à la phase « Mise en place massive ». Aurait elle découvert une solution miracle ? … ou cherche-t-elle à nous piquer le peu d’argent que les ENR n’ont pas encore réussi à nous voler ?
« Ce ne sont pas des projets de recherche qui résoudront les défis de l’H2E mais bien le développement des marchés notamment le marché de la mobilité et les effets volume qu’il permettra. » « Subventionnez nous d’abord, histoire de créer un marché de toutes pièces, vous poserez des questions ensuite »
Il ne faut pas perdre de vue que l’hydrogène est un vecteur energétique et non une source d’energie. L’avantage par rapport à l’éléctricité est qu’il peut être stocké en plus grande quantité, mais le stockage est également le point faible de l’hydrogène. Comparer une consommation d’un véhicule à hydrogène par rapport à un vehicule thermique n’a pas vraiment de sens. Dire que l’hydrogène est neutre pour l’environnement n’est pas tout à fait juste (comment celui-ci est-il produit ?).
Tout nouveau, tout beau ! Contrairement à ce que nous dit Lionel-fr et exceptionnellement , je pense que l’H2 pourrait nous poser demain les même problèmes de sécurité que le nucléaire des années 60 nous en pose aujourd’hui, et ceci pour plusieurs raisons. 1° La pression nécessaire à l’autonomie du véhicule, « 700 bars »? Ce qui veut dire, une liaison stockage/moteur parfaite et indestructible, ceci pendant au moins dix ans afin de rentabiliser au minimun son investissement. Pour la production/ stockage/ industriel et stockage /stockage /véhicule ou autres. A quel prix pour le consommateur ? Et qui contrôlera le veillissement de ces éléments? Pourrons-nous les faires faire par le garagiste du coin ? Combien de contrôles OBLIGATOIRES? A quelles échéances de temps ? Et à quel prix ? 2° Le réservoir en composite ? Alors là, je ris……..jaune !……..Et en cas d’accident, que deviendra cette bombe ? Parce qu’il faut bien parler de la réalité et ne pas essayer d’endormir les gens sur l’absence de risque puisque celui ci dépend du développement , du nombre d’utilisateurs ainsi que du veillissement et des conditions d’utilisation. Autant dire beaucoup de secteurs incontrôlables et incontrôlés. Rajouter des contrôles c’est rajouter des coûts. Les gens n’acceptent les risques que parce qu’on leurs répète qu’il n’y en a pas !….Y qu’a voir, même dans l’armée il ne l’accepte plus ? 3° Le rendement. Tout le monde connaît la faiblesse du rendement de la transformation électricité/hydrogène. Ce qui laisse une grande place aux énergies concurrentes et par ce fait, limite les investissements….. risqués. Mais il faut reconnaître une certaine constance surtout………des pouvoirs publics qui encouragent ce développement autant qu’on peut les abuser sur les possibilités d’emplois locaux et d’indépendance, en oubliant les prix et les risques qu’il faudra bien que quelqu’un assume ? Derrière toute cette propagande, nous sentons bien l’appétit des « promotionneurs » de l’H2 envers la poule aux oeufs d’or que pourrait être l’automobile . En tout cas c’est mon sentiment.
Bon , tous ces sujets ont été largement ressassés ici, on connait les positions de chacun , inutile de repartir dans des considérations d’il y a 15ans (déjà janco !) Pour les subventions , il est évident qu’il en faut (comme dans tous les autres secteurs de pointe) La comm’ de l’AFFHYPAC n’a pas été très orientée dans ce sens historiquement, le bulletin mensuel recensait les très nombreux projets dans le monde, notamment financés par les grands groupes automobile, motoristes, universités.. M’enfin, la joint-venture d’Air Liquide au Japon a clairement été financée sur fonds publics et le bonus pour l’achat d’un véhicule particulier FC au Japon sera de 15 000 euros l’année prochaine. Cela permettra d’écouler les séries Honda et Toyota alors que le parc de stations n’est pas encore complètement installé. On peut dire ici que c’est une bonne affaire pour AL qui perçoit ainsi de l’argent public nippon pour payer des salaires français. Les subventions ne profitent pas qu’à d’autres ! De fait, nonobstant les coûts énormes pour développer les premieres séries de FCV, le coût B2B des stations de recharge revient en premier lieu à un industriel français ce qui augure d’un autre schema que la calamiteuse gestion tardive des EnR par l’industrie nationale. AL est le champion du monde des stations hydrogène, c’est quand même une bonne nouvelle et justifie qu’on s’y intéresse.
Vous en savez manifestement beaucoup plus que les ingénieurs du service des mines, d’EADS qui ont fait homologuer leur propre réservoir 700bar, et bien entendu Daimler, Hyundai, Nissan motors, BMW, General Motors, Toyota, Honda, .. Monsieur Verdarie, votre expérience et votre intelligence rivalisent avec les dieux, nous n’avons qu’à boire vos paroles et mettre le gratin automobile/aeronautique mondial au pain sec pour avoir négligé les points ô combien cruciaux que vous soulevez. Que tous ces gens aient pu ignorer que Marcel, votre garagiste qui vous rechappe les pneux, risque de faire un trou de chalumeau dans le réservoir composite parce qu’il est trop bourré pour voir du premier coup qu’il n’y a pas de carbu dans cette fichue bagnole… C’est une insulte à votre éminence, comme celle de réagir sur énerzine plutôt que de signaler vos cris d’alarme aux services des mines, qui est le seul en France a pouvoir les entendre. Ah mais je vous ai peut-être mal lu, eux aussi sont de sinistres crétins criminels ?
Même si ce sujet est sensible à vos yeux, merci de restez poli et courtois ! Sinon je n’aurais pas d’autre choix que de clôre le débat… Le modérateur
Reçu enerZ, je suis un peu en burn out. Besoin de vacances .. La carrière de l’HH carburant n’a pas besoin de plaire à tout le monde pour continuer sa course. Ma réaction est donc disproportionnée voire trompeuse pour ceux qui pensent qu’il suffit de nier l’intéret de l’hydrogène pour pouvoir l’ignorer Le problème avec cette technologie depuis qu’on a parlé d' »économie hydrogène », c’est que les intervenants ont compris très tôt que c’était trop gros pour eux seuls. Isolément, aucune entité économique ne peut à elle seule lancer un tel chantier.. Ils ont donc patiemment attendu que les lignes de fab’ soient prètes, les nombreux partenariats développés, les infrastructures en place pour commencer à communiquer.. L’Afhypac a fait un travail de fond pour la france avec un talent qu’on aurait aimé voir lors des précédents grands décrochages français (IT notamment) Sauf que dans cette discipline, le ticket d’entrée est à 1 milliard $ ! il n’y a aucune place pour le génial inventeur ou l’artisan talentueux ni pour la mise à jour d’anciennes technos, tout est à faire depuis zero et tout coûte très cher mais les retours sur invest sont à l’échelle. On parle ici du marché le plus central pour les économies et les rapports de force géopolitiques. Les lobbies les plus puissants de la planète sont là (non les fabricants de tabac ne sont pas si puissants). Il est donc aventureux de comparer ce marché à d’autres moins stratégiques. Nier la faisabilité de la mobilité hydrogène c’est un peu comme dire que le numérique n’a aucun avenir. Le résultat est que les interlocuteurs sont tous VIP, juste le gratin et rien d’autre. Si tous les milliards officiels comme officieux consacrés à cette techno étaient additionnés, on verrait que le marché existe depuis très longtemps mais qu’il était réservé aux bureaux d’études et aux industriels fortunés soumis à toutes sortes de secrets. L’arrivée des véhicules particuliers l’année prochaine n’est absolument pas un nouveau marché tout neuf mais un nouveau segment pour un marché déjà très fourni depuis des années et qui connait maintenant sa 4eme génération de matériels. Quoi qu’en pensent les anti, l’hydrogène est un marché mûr dans plusieurs secteurs. La nouveauté est surtout sa généralisation aux segments grand public juste après les volumes moyens de la logistique. Il n’y a donc pas vraiment de rupture dans l’offre des constructeurs japonais et allemands , c’est plutôt une adaptation à l’entrée de gamme et aux grands volumes/faibles marges.. et au marketing extrèmement puissant de l’industrie automobile Ensuite , comme souvent dans l’auto , il est plus intéressant de regarder la qualité de fabrication et les choix des maitres d’oeuvre que de parler du fondement de la technologie qui est déjà passé au crible des bureaux d’étude depuis les premiers véhicules de démonstration (environ 10 ans) Il n’y a pas de question fondementale concernant l’hydrogène-énergie , il n’y a qu’un calendrier ..
« Il n’y a pas de question fondementale concernant l’hydrogène-énergie , il n’y a qu’un calendrier .. » Vous voulez dire qu’ une question de calendrier? Si c’est le cas, on doit pouvoir se rejoindre et je ne voudrais pas contrarier quelqu’un proche du burnout…. Maintenant, il y a quand même deux facteurs (au-delà de ceux directement liés aux aspects techniques) qui ne vont pas dans le sens d’un calendrier « rapide » pour un déploiement significatif: – d’abord, vous ne créez pas reellement un nouveau marché comme ça a été le cas pour le téléphone mobile ou internet. Vous vous attaquez à un marché existant et mature ( le transport automobile) dont il va falloir grignoter des parts. Je ne doute pas de l’engouement initial de « quelques » happy fews, mais après faudra taper dans le dur. – ensuite ça n’a de sens que si ce fameux hydrogène est produit à partir d’electricité non emettrice de CO2, si c’est pour le produire à partir de reformage d’hydrocarbones ou d’electricité carbonée ça n’a pas de sens, et je ne doute pas qu’un jour ou l’autre quelque ONG ne vienne mettre ce sujet sur la table.Si il y a une exigence d’H2 certifié sans CO2, ça ne va pas aider à aller vite. Il n’y a donc pas un calendrier, mais deux. Celui des usages et des infrastructures, et celui du produit lui-même. Coment arriveront-ils à matcher, c’est une vrai question.
encore un stagiaire qui a repris toutes les idées préconcues, sans même se donner la peine d’enquêter vraiment auprès des acteurs de l’ H2 , à moins qu’il ne roule pour les pétrolier encore une fois et il est difficile de l’écrire mieux que Lyonel ! l’économie de l’H2 c’est un tout, il ne faut pas regarder seulement le rendement de production, seulement le coût par rapport à l’essence, seulement le risque technique, tout ces paramètres s’améliore ou sont maitrisés de mieux en mieux tous les ans mais aussi la géopolitique et l’économie mondiale, ah si AL n »avait pas peur de se lancer un peu plus ! (même pas une dizaine de station H2 installée pour le public) je sais qu’il n’est pas simple d’aller affronter les Exxon, Total and co mais c’était un beau début chez Wall Mart de virer les batteries pour leurs chargeurs! qu font nos carrefour auchan casino intermarché superu er consors, j’en ai cité assez pour ne pas dire que je fais de la pub! et pourquoi ne pas créer des alliances pour arriver à une taille de leader mondial?
Cher Lionel-fr Ce n’est pas en aboyant comme vous faites pour empêcher les moutons (ou plutôt les chèvres si je suis votre pensée) d’aller boire à la source du savoir que vous pourrez convaincre vos auditeurs que l’h2 ne présente pas de risque, parce que le service des mines, ou certains constructeurs ont choisi d’explorer cette voie. Pour info vous avez là :, la description d’un accident mortel avec une bouteille composite n’étant gonflée qu’à 300 bars et ne contenant (j’allais dire heureusement) que de l’air. Et ça,ni l’arrogance de vos propos que j’avais pris pour de l’intelligence, ni le nombre de postulants ne pourront changer cette réalité.
Des directives spéciales ont été publiées à l’usage des pompiers concernant l’hydrogène, je les ai lues sur le net mais je n’ai pas stocké l’adresse (je ne suis pas pompier) peut-être dans les archive afhypac.. Ensuite, la sécurité est une affaire de normes, avant d’homologuer un type de réservoir , les mines organisent des campagnes de tests, crash tests, chimiques, inflamation, explosion due à la pression…. Et il faut recommencer le protocole pour le transport aérien (plutôt plus strict). Les militaires ont des normes complétement différentes, la logistique quant à elle, dépent du code du travail , comme l’industrie d’ailleurs mais si l’hydrogène industriel existe depuis 50 ans, les pressions de travail y sont plutôt dans les 200bar Evidemment , l’hydrogène-mobilité n’a rien à voir avec celui de la métallurgie ou de la pétrochimie, il y a 50 ans d’écart entre ces matériels et le prix des équipements peuvent monter très haut dans l’industrie alors que les marchés de volumes calculent leurs coûts au centime/unité J’ai lu que l’hydrogène/pétrochimie aux USA dépassait 200TWh ce qui n’a rien d’étonnant vue leur consommation et la valeur des investissements Les gars qui font le boulot d’homologation ne sont pas inconscients ni ignorants. Comme vous , ils avaient des préjugés sur le stockage 700bar, mais au contraire de vous, ils sont payés pour vérifier leurs hypothèses et fournir des rapports d’éxpérience reproductibles. Les autos h2 n’ont pas toujours stocké à 700bar, même au japon , un projet sur deux stockait à 350bar en 2010 et apparemment , bien que j’en ignore la cause exacte, tous les constructeurs se sont mis d’accord pour valider les solutions 700bar , ça a été très long mais désormais les normes sont publiées Rien ne vous empèche de vous méfier de ces engins , personnellement, je monterais dans un FCV 700bar sans hésiter car j’ai suivi l’évolution. Je rappelle que l’essence est un liquide très inflammable et très difficile à éteindre , le gaz GPL est plus lourd que l’air et peut provoquer des explosions de la taille de la pièce où il s’accumule, le GNV est moins lourd mais pas tellement plus rassurant.. Mais ce qui me fait le plus peur, ce sont les imbéciles me suivent en frolant mon parechoc , j’aimerais que l’industrie de la punition routière s’attarde autant sur ce risque que sur des croyances de bonne fame (avec un ‘a’) concernant les combustibles comme celle qui consiste à se rassurer d’être assis sur 40 litres de SP95 en roulant à 130kmh…