Des chercheurs de l’Université de Purdue participent à un programme de recherche dirigé par l’Université de l’Etat de l’Iowa visant à créer des algues génétiquement modifiées pour la production de biodiesel.
"Actuellement, les hydrocarbures tels que le diesel et l’essence nécessitent dans leur fabrication un traitement chimique complexe. Ils sont constitués principalement de combustibles fossiles en voie d’épuisement, alors que les algues utilisent le procédé de photosynthèse unicellulaire et constituent en soi une ressource renouvelable", a déclaré John Morgan, Professeur agrégé de génie chimique à l’Université de Purdue.
Le travail des chercheurs se concentre sur la création d’algues qui produisent plus de lipides. L’exploitation des algues et de l’énergie solaire permet de produire des lipides à partir du dioxyde de carbone, présent dans l’atmosphère.
"Les algues stockent désormais une partie de leur carbone sous forme de lipides, mais pas suffisamment pour être utile à la production de biodiesel", a indiqué J. Morgan. "Nous avons besoin de les modifier génétiquement pour augmenter la quantité de lipides."
Le projet qui s’étale sur une durée de trois ans est financé grâce à une subvention de plus de 4 millions de dollars provenant du département américain de l’énergie.
Les algues sont cultivées dans un "bioréacteur" du laboratoire de J. Morgan, plus précisément dans la salle Forney de génie chimique. L’objectif est de réaliser la photosynthèse des algues rien qu’en utilisant la lumière pour convertir le dioxyde de carbone en une variété de produits, dont les lipides.
"Le dioxyde de carbone est dirigé dans plusieurs directions afin de générer divers produits. Nous essayons de maximiser la voie qui mène au stockage spécifique des lipides", a détaillé J. Morgan. "Nous voulons maximiser l’accumulation de lipides, qui pourra être recueillie et transformée en biodiesel".
Le groupe a créé des cartes de flux qui révèlent la rapidité de réactions ainsi que de nombreuses "voies métaboliques" à l’intérieur des algues, des informations qui devraient permettre aux ingénieurs de stocker davantage de lipides.
D’autres chercheurs mettent l’accent sur la création d’algues qui poussent à des températures plus élevées. En effet, une température élevée a pour conséquences de tuer les contaminants qui entravent la croissance des algues. D’autres travaux se concentrent sur l’augmentation de "l’assimilation du dioxyde de carbone", l’une des nombreuses étapes qui mène au stockage des lipides.