Projets d’arrêtés photovoltaïques : les régions demandent une suspension

Des projets d’arrêté relatifs aux tarifs d’achat d’électricité photovoltaïque communiqués par le gouvernement prévoient une baisse brutale de 20% du tarif de base applicable aux installations de plus de 100 Kw, soit la très grande majorité de celles-ci (grande toitures et sol), seules susceptibles de générer un développement de la filière.

"Cette décision, prise sans aucune concertation et avec un effet rétroactif au 1er octobre, ne peut se justifier par aucun caractère d’urgence", a estimé Alain Rousset, président de l’Association des régions de France qui a porté réclamation mercredi à la ministre de l’Ecologie.

Le débat sur la transition énergétique n’est pas encore lancé. La gouvernance sur le développement des énergies renouvelables en est un élément essentiel. Le solaire représente, pour les Régions, un potentiel industriel et énergétique significatif, dans une optique de décentralisation énergétique.

Sur le fond, le passage brutal de 10,24 centimes le Kw/h à 8,4 centimes le Kw/h limiterait le développement du solaire à quelques départements du Sud-est, en contradiction avec la plupart des Schémas régionaux du climat, de l’air et de l’énergie (SRCAE) déjà adoptés ou en passe de l’être.

Pour l’ARF, une telle décision déstabiliserait un secteur déjà chancelant, au moment où plusieurs entreprises développent un modèle intégré à l’international de fourniture d’énergie compétitive. "Alors que l’instabilité règlementaire caractérise déjà ce secteur c’est un nouveau signal négatif vis-à-vis des opérateurs et surtout des financeurs. Si elle ne devrait pas poser trop de problèmes aux géants de l’énergie, cette décision impactera fortement les opérateurs indépendants."

"La position du gouvernement est contraire à l’avis rendu par le Conseil supérieur de l’énergie du 13 novembre 2012. Les arguments mis en avant pour la défendre devraient en outre pouvoir être évoqués dans le cadre du débat national sur la transition énergétique" a ajouté l’ARF.

"Les Régions partagent la volonté du gouvernement de ne pas mobiliser d’argent public pour subventionner du matériel produit à bas coût en Asie. Mais à ce compte là, le bonus alloué aux installations d’origine européenne pourrait être étendu aux installations de plus de 100kw avec un effet vertueux. Cela compenserait également en partie la forte baisse du tarif d’achat."

Alain Rousset demande ainsi à Delphine Batho de "surseoir à ces projets d’arrêtés, dont les effets pourraient être catastrophiques sur une industrie d’avenir, déjà lourdement handicapée depuis 2010."

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fredo

bonne chance Mr Rousset, les mandarins de la DGEC ont décidé de ne pas revoir la ppi, fermer le ban.

Balivernes

Monsieur Rousset , c’est pas maintenant qu’il fallait s’occuper de cette affaire , mais hier, vous n’avez pas fait votre travail , comme d’habitude .De toutes façons il nous fallaient 0.18 cts € même avec 0.11 on étaient OUT !

b api

Eliminer les champs photovoltaïques est une grande erreur qui devient une tradition française basée sur le kWc plutôt que le MWc. Certes l’expérience a démontré que les grands champs photovoltaïques ont profité aux grands groupes et aux importations asiatiques. Il faut donc adresser ces problèmes, mais il reste que les coûts installés sont les plus faibles, comparés aux intégrations de toitures. Un investissement à moins de 1,5 €/Wc en champ solaire permet de fournir le kWh entre 10 et 15 €cent suivant l’ensoleillement, contre des tarifs à plus de 20 €cent/kWh dans le bâti. Les différences régionales sont inévitables, et il ne faut pas être devin pour savoir qu’il y a moins de soleil à Lille qu’à Nice. Ou comme chacun sait qu’il y a aussi moins de mistral à Avignon qu’à Nice. C’est pourquoi on cherche à mettre des éoliennes dans la vallée du Rhône, et des centrales solaires dans les Alpes Maritimes, qui ne demandent pas à être compensées pour le manque de vent afin de permettre l’installation d’éoliennes ! Nous ne sommes pas tous égaux devant la nature ! C’est pas par hasard si l’Espagne, l’Italie et même la Grèce en Europe favorisent le solaire. C’est par contre absurde de soutenir du photovoltaïque en Europe Centrale (la ligne des ours polaires au dessus de la latitude de Lyon), dont l’Allemagne en général. Sauf peut-être si la technologie est adaptée au peu de soleil direct, avec certains produits amorphes non-toxiques. Ma recommandation en conclusion: il faut soutenir les grands parcs photovoltaïques à faible coût là où le soleil brille le plus – sous réserve de compatibilité environnementale càd en dehors de fonciers agricoles (espaces inutilisés comme les aéroports en exemple)

Berti49

vous oubliez un détail : ces mêmes projets seront finalement réalisés dans le cadre des appels d’offre… avec un tarif d’achat autour de 20c !!!! évidemment ce ne seront pas des investisseurs lambda qui pourront attendre le résultat de tels appels d’offres… je préfère taire qui seront les bénéficiaires finalement de telles mesures…