Quand le gaz carbonique est transformé en éthanol

Joule Biotechnology annonce avoir développé une nouvelle technologie qui produit directement du carburant renouvelable à partir du dioxyde de carbone mais aussi grâce à l’utilisation de microbes photosynthétiques.

La société se base sur une nouvelle approche de production axée sur la photosynthèse et prétend éviter le lourd tribut économique et environnemental que nécessite les autres procédés à base de celluloses ou issus de la biomasse algale.

A l’intérieur des bioréacteurs spécialement conçus, les micro-organismes ont été modifiés pour sécréter directement des molécules d’hydrocarbures sous l’effet du CO2 et de la lumière du soleil. En retour et selon le type du micro-organisme sélectionné, les chercheurs auraient réussit à produire directement de l’éthanol, du diesel et d’autres types d’hydrocarbures. Ils auraient fait la découverte de gênes uniques codant le mécanisme des enzymes et permettant ainsi la synthèse directe des 2 molécules d’alcane et d’oléfines entrant dans la composition chimique du diesel.

A souligner que la production a été réalisée en conditions contrôlées ou de laboratoire.

Quand le gaz carbonique est transformé en éthanol

[ Bill Sims, PDG de Joule Biotechnologies ]

Joule estime que sa biotechnologie permettra d’éviter les coûts induits par la collecte à grande échelle de la biomasse et par la consommation d’énergie nécessaire lors des phases de raffinage. Par ailleurs, le processus exigerait des terres non cultivables, aucune culture et aucune eau (potable).

Quand le gaz carbonique est transformé en éthanol

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michel123

Un micro organisme qui synthétise des substances organiques sous le soleil ça s’appelle une algue ou quelque chose de trés proche  , l’amélioration vient du fait qu’il y a production directe d’éthanol ou de produits pétroliers  sans passer par la fermentation , gageons que les concentrations obtenues n’ont rien d’industrialisable pour l’instant et que le laboratoire de recherche à l’origine de cet article enthousiaste aimerait bien un investisseur pour explorer des améliorations commerciaisables.

nahouhak

Un organisme végétale qui a besoin ni d’eau ni de terres fertiles, si ça c’est pas nouveau… Même les cactus ont besoin d’un peu d’eau.

marcob12

D’où viennent donc les atomes d’hydrogène qu’on peut trouver dans l’éthanol ? Evidemment de l’eau. Ces organismes vivants se multiplient or ils sont constitués à 90% d’eau… La transformation du CO2 via microorganismes est d’une des meilleures filières, sauf que la filière éthanol est une des pires. On peut brûler le CH4 en pile à combustible avec des rendements supérieurs à ceux des meilleures centrales, quand l’éthanol est majoritairement destiné au moteur thermique. Une nouvelle foutaise brevetable dont le seul avantage serait de réduire éventuellement les surfaces nécessaires pour continuer à nous précipiter vers le gouffre le pied au plancher. Leur veille technologique n’est pas au point. D’autres ont compris déjà que la filière méthane était bien meilleure. Ils y viendront.

nahouhak

Je parlais d’eau liquide. Vu l’illustration, tout est pris dans l’air directement, et ça, c’est pas pareil. Quelle est l’hygrométrie en plein désert ?

marcob12

A grande échelle, bien sûr. L’éthanol est de formule CH3-CH2-OH donc il faut six atomes d’hydrogène venant de trois molécules d’eau pour reformer deux molécules de CO2. Le rapport des masses molaires (46/18) montre qu’on produit 2,55 fois plus d’éthanol en masse qu’on n’a consommé d’eau et environ deux fois plus en volume (car la densité de l’éthanol est de 0,79). Si on produit un misérable Mt d’éthanol (an), il faut consommer 500000 m3 d’eau. Si c’est de l’eau de mer, rien ne l’indique sur leur schéma et ils sont chiches en renseignements sur leur site. Il y a de l’ordre de 10 gr(H2O)/m3 d’air au petit matin dans un désert moyen. Pour récupérer 500 000 m3, (1370m3/jour) bonne chance. Le coût économique de l’opération rendrait le schéma aberrant. Petrosun fait du biodiesel à partir d’algues cultivées dans des mares d’eaux salines. J’ai peur que la meilleure formule consiste à convertir directement le CO2 sortant des centrales avec de l’eau de récupération (elles en consomment déjà pas mal et en produisent) et on a déjà des procédés chimiques qui passent outre les contraintes du vivant. C’est cher, mais on va manquer de pétrole et son coût ne va pas diminuer. Mais l’éthanol est un “looser”.