Quand les pétroliers virent au vert !

Car la constatation chez tous les pétroliers est qu’au rythme de la croissance de la demande énergétique dans le monde, les producteurs devront lutter pour suivre la cadence. Une fois admis que la production d’hydrocarbures ne suffira pas à répondre à la demande d’énergie sur le long terme, il faut donc envisager pour ces sociétés de compléter leur palette d’autres types d’énergie et d’autres moyen de production de ces énergies, que ce soit sous forme de carburants liquides, de gaz ou des vecteurs électricité ou hydrogène.

Les pétroliers ont toujours eu une position de "curiosité active" sur les autres formes d’énergie. Certains avaient investi dans des mines de charbon aux États Unis ou en Afrique du Sud, certains avaient rachetés des producteurs de silicium cristallin (Tyco Solar par exemple) ou s’étaient investi dans le photovoltaique (BP Solar) mais toujours à titre de veille technologique. Désormais, on est passé de la veille technologique à l’effort de recherche sur les énergies en général dans le but de définir une stratégie de long terme pour passer de pétrolier à énergéticien.

Par rapport aux États qui parlent stratégie sans pouvoir aller plus loin et fixent des objectifs de développement qu’ils ne peuvent eux mêmes assumer, l’intéressant de cette approche est que les majors ont les moyens de leurs ambitions. En hommes sous la forme d’équipes de recherche pluridisciplinaire, de financiers et d’opérationnels pour étudier différents projets et de moyens financiers pour les réaliser. Ce qui manque aux états pour passer de la stratégie et du discours à la pratique.

Chaque pétrolier à ses propres préférences. BP est par exemple bien placé dans le photovoltaïque et l’éolien regroupés dans une branche Energies alternatives, Shell travaille tous azimuts avec pour objectif de définir parmi toutes les possibilités actuelles( Solaire, Eolien, charbon,hydrogène, biocarburants) celle qui leur apparaitra comme l’énergie de l’avenir à développer en priorité.

Total est dans une approche similaire : faire le point sur le plan technique, industriel, financier et du point de vue environnemental des qualités et défauts de différentes filières, définir les pistes les plus prometteuses et s’y lancer le plus vite possible. La première tentative étant l’accord avec Suez et Areva pour se lancer dans le nucléaire. Les idées forces de cette réflexion à l’heure actuelle sont les suivantes:

Biocarburants : Utile mais problème de la concurrence pour les surfaces arables avec l’alimentaire.

Eolien : rentabilité liée aux subventions,réactions de plus en plus vives des populations,couts en hausse, utile mais en appoint à une production de masse, activité d’électricien plus que d’énergéticien

Biomasse : Option couteuse et complexe sur le plan de la collecte, difficile à industrialiser

Charbon : Source incontournable de production pour les carburants liquides. Nécessite de développer des procédés de conversion plus performants. Et surtout, n’a de possibilité à long terme que si on arrive à le rendre 100 propre(Captage du CO2+ autres émissions)

Solaire : Fort potentiel de développement mais à condition de maitriser en amont la filière c’est à dire la production de silicium.

Nucléaire : Source d’énergie prouvée et dont les contraintes et bénéfices sont connus.Savoir faire fort à acquérir. On se doit d’y être

ExxonMobil, le premier pétrolier mondial est également en veille technologique mais considère lui aussi que de nouvelles avances technologiques substantielles doit être faite pour pouvoir venir en complement des hydrocarbures.

En d’autres termes, pour tous les pétroliers, il existe bien des possibilités mais il est difficile pour l’instant d’identifier la ou les pîstes des énergies du futur… Et il faudra franchir des sauts technologiques lourds (production de silicium, captage du CO2, conversion charbon/hydrocarbures) pour y parvenir.

[ Archive ] – Cet article a été écrit par CaDerange

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