Recherche: le programme Ethel se penche sur la mobilité

Par la croissance de leurs émissions de gaz à effet de serre (GES), les secteurs du transport et de l’habitat tendent à effacer les progrès obtenus entre 1990 et 2001 dans l’industrie (-17,1%), la production énergétique (-16%) et le traitement des déchets (-5,7%).

Les transports (+21,6%) et les bâtiments (+18%) montrent en effet des évolutions préoccupantes, malgré les avancées technologiques sur le neuf.

L’accroissement des distances parcourues par les personnes et des surfaces chauffées, dans un tissu urbain diffus de type pavillonnaire, la forte croissance des distances parcourues dans le transport de marchandises, avec une prépondérance croissante de la route, contribuent à la dérive des consommations d’énergie fossile. La réduction des consommations dans les secteurs de l’habitat et des transports contribuerait également à l’indépendance énergétique du pays.

C’est pour mieux comprendre ces mécanismes déterminants pour la maîtrise des émissions de GES, que le projet de recherche Ethel a été mis en place. Il vise à mieux comprendre les déterminants de la croissance des émissions de GES à travers l’interaction entre transports et usages de l’espace, afin de pouvoir agir sur ces déterminants et ainsi infléchir cette dynamique de croissance. In fine il s’agit d’aider les décideurs « à choisir les meilleures stratégies de prévention de l’augmentation de l’effet de serre ».

La phase II du programme vise à compléter la phase I sur deux points précis, le transport de marchandises en ville et le secteur résidentiel.

Les questions traitées dans Ethel-I, à savoir l’impact d’hypothèses sociétales et technologiques sur les modes de vie, les localisations d’activités, les types de logements associés, les offres de transports et les comportements de déplacements associés, seront élargies au cas du transport de marchandises, notamment dans la partie des livraisons en ville en interaction avec les déplacements d’achats des ménages.

L’applicabilité du travail résultera de l’identification et la quantification des enjeux énergétiques relatifs aux transports, aux localisations et à l’habitat, ainsi que des marges de manœuvres en termes de politiques publiques. Sur le plan scientifique, le résultat principal attendu est le progrès méthodologique en matière de modélisation de moyen et long terme de l’impact de facteurs économiques, sociétaux et technologiques sur les comportements étudiés.

L’innovation essentielle est de fédérer autour d’une démarche prospective commune, d’une part différents modèles de prévision qui ont fait leurs preuves (cf. notamment les modèles de transport de marchandises qui seront utilisés) et qui ne sont pas de simples projections des tendances passées, d’autre part des approches sectorielles, habitat et transport, qui n’ont pas l’habitude de faire interagir leurs modèles.

Deux activités sont donc proposées, la première relative au transport de marchandises en ville, une deuxième relative à l’affinement des modèles énergétiques des logements et de leurs morphologies spatiales.

Coordinateur scientifique : Charles RAUX, Ingénieur de Recherche CNRS

         

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