Renault Trucks et Oleo100 : une transition énergétique « 100 % française »

Le constructeur de véhicules industriels Renault Trucks et le carburant 100% colza Oleo100, tous deux français et dont la production est localisée dans l’hexagone, entament une collaboration visant à faciliter l’accès du carburant alternatif durable aux flottes de poids lourds, sur les anciens modèles de véhicules de la marque, dont certains peuvent être mis à jour, comme sur les véhicules plus récents. Leur objectif ? « Décarboner » les camions des routes de France.

« Décarboner » les routes de France, telle est l’ambition de Renault Trucks France et Oleo100, le B100 100% colza français de Saipol, filiale du groupe Avril.

Au terme des échanges qui débuteront cet été, le constructeur français et Oleo100 engagent une collaboration qui se concrétisera par un accord de partenariat fin septembre. Il aura pour but de démocratiser l’usage d’Oleo100 en facilitant l’adoption de cette énergie alternative immédiatement substituable au gazole, notamment en levant les potentiels freins techniques et financiers qui pourraient ralentir l’accès de leur clientèle à cette énergie de transition.

Il s’agit d’une étape importante afin d’accompagner les transporteurs dans une transition énergétique simple et rapide.

Oleo100 : le carburant alternatif durable

La commercialisation du B100 à destination des flottes captives de poids lourds étant autorisée par décret depuis fin 2018, Saipol a pu développer à la suite de cela un B100, Oleo100, garantissant une réduction de 60 % des émissions de CO2 et jusqu’à 80 % des émissions de particules fines, tout en soutenant l’économie locale grâce à un colza d’origine française 100 % biodégradable. La compatibilité immédiate avec les moteurs poids lourds, sur les moteurs Euro 1 à 5 et sur homologation sur les Euro 6, est un avantage majeur d’Oleo100.

Grâce à des cuves connectées, gracieusement mises à disposition par Oleo100 pour chacun de ses clients, les ravitaillements sont pris en charge et adaptés selon la consommation constatée. L’accompagnement des équipes commerciales, techniques et communication d’Oleo100 garantissent une rapidité et simplicité de mise en place de cette énergie de transition qui a déjà conquis plus d’une centaine de clients satisfaits.

La technologie Renault Trucks

« Grâce à des capteurs qui identifient le type de carburant, le camion Renault Trucks adapte les réglages moteurs, garantissant ainsi une performance identique au gazole » explique Olivier Metzger, directeur des énergies alternatives chez Renault Trucks France.

Tous les Renault Trucks des gammes T High, T, C et K 13 litres 480 ch Euro VI à partir de la step D sont compatibles à Oleo100. Et ce, qu’ils soient sortis d’usine ou convertis en atelier (mise à jour en atelier).

Les autres moteurs compatibles Oleo100 sont les moteurs 5 et 8 litres en 240 ch et 320 ch des Renault Trucks D, D Wide et C. Cela est possible soit sur les véhicules sortis d’usine soit, en atelier, après mise à jour du logiciel et pose du capteur pour les véhicules Euro VI Step D et Step antérieures.

Un partenariat 100 % Français

La collaboration entre Renault Trucks France et Oleo100 visera à proposer une offre qui intégrera leurs exigences actuelles en termes de qualité et d’efficacité, appuyées par des certifications reconnues.

Renault Truck France est le seul constructeur dont les camions sont certifiés depuis 2014 par le label « Origine France garantie ». Oleo100, quant à elle, est la seule énergie à pouvoir tracer du champ à la roue le colza français à l’origine de son B100, de sa culture jusqu’à sa transformation dans les usines de Saipol. Cette traçabilité permet de préciser pour chaque commande d’Oleo100 le pourcentage précis de réduction des émissions de gaz à effet de serre, avec pour minimum une réduction de 60 %*.

Par ce soutien concret à l’emploi français en en mobilisant les savoir-faire agricoles et industriels, Renault Trucks France et Saipol pavent la route d’une véritable transition énergétique « 100 % Française ».

*La méthode de calcul faite par Saipol est certifiée, et cette certification est renouvelée chaque année par Bureau Veritas, mandaté par l’ADEME et reconnu par la Commission européenne.

A propos d’Oleo100

Lancée en 2018 à l’initiative du groupe Avril et produite par sa filiale Saipol, Oleo100 est une énergie issue du colza français et destinée aux flottes captives de poids lourds. Avec des performances similaires au gazole fossile pour un niveau de coût compétitif, l’adoption d’Oleo100 est particulièrement simple et n’engage aucun surcoût pour les opérateurs de flottes captives souhaitant mettre en place leur transition énergétique de façon rapide et concrète, grâce à une réduction de 60% des émissions de gaz à effet de serre.

[ Illustration – Crédit / Renault Truck ]

[ Communiqué ]
Lien principal : www.renault-trucks.fr

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Lespieg

En 2018, les véhicules lourds (poids lourds, bus et cars) ont consommé 10,5 millions de m3 de gazole en France, dont environ un tiers pour les PL étrangers. Cela correspond à une énergie 377 PJ (pétajoules) ou 105 TWh (térawatts-heures).
Pour remplacer les 10,5 Mm3 de gazole consommé par les poids lourds, il faudrait 10,9 Mm3 d’huile de colza. Une petite adaptation des moteurs serait nécessaire, comme le font certains agriculteurs pour leurs tracteurs.

En moyenne sur plusieurs années, un hectare de colza donne 1.560 litres d’huile végétale. Le contenu énergétique d’un litre d’huile végétale pure (HVP) est de 34,6 MJ (mégajoule) ou 9,62 kWh.
Pour produire ces 10,9 Mm3 d’huile de colza, il faudrait y consacrer 7 millions d’hectares, à comparer aux 18,8 millions d’hectares cultivés et aux 28,2 Mha de terres agricoles en comptant les prairies. De toute évidence, les agrocarburants ne sont pas une solution.

Un camion électrique, comme Renault et d’autres commencent à en produire, consomme trois fois moins d’énergie qu’un camion à combustion interne au gazole pour le même usage. La consommation serait ainsi de 35 TWh au lieu de 105 TWh. En tenant compte des pertes de transport, distribution et stockage dans les stations, on arriverait à 40 TWh d’électricité.

Un hectare de terre permet d’installer 8.000 m2 de panneaux photovoltaïques faiblement inclinés en orientation est-ouest. A raison de 200 Wc (watt crête) par m2, cela fait 1,6 MWc à l’hectare, qui produiront de 1,5 à 2,2 GWh/an d’électricité à l’hectare selon les régions.

Avec une moyenne de 1,8 GWh/an/ha, il suffirait de 22.200 hectares pour alimenter tous les véhicules lourds, au lieu de 7.000.000 hectares avec du colza.

En résumé, un hectare de terre peut produire 15 MWh d’énergie avec du colza ou 1.500 à 2.200 MWh avec des panneaux photovoltaïques. Ceux-ci consomment 100 à 150 fois moins de surface que le colza pour le même résultat. L’écart est encore plus grand si l’on prend en compte les engrais, la consommation des engins agricoles et celle des usines de transformation.

Lespieg

Rectificatif.

Avec une orientation est-ouest et une inclinaison de 10 à 20 degrés, les panneaux photovoltaïques produisent un peu moins que dans le cas d’une orientation optimale.

Mais celle-ci oblige a écarter les rangées de panneaux pour éviter les ombres lorsque le soleil n’est pas très haut sur l’horizon, ce qui n’est pas le cas lorsque les panneaux sont accolés dos à dos dans chaque rangée, les uns tournés vers l’est, les autres vers l’ouest.

C’est un peu comme si les panneaux étaient posés à plat pour ne pas se faire d’ombre les uns aux autres. Mais en fait, il faut une légère pente pour permettre l’écoulement des eaux de pluie.

Dans le cas d’une inclinaison optimale, à cause de la distanciation entre les rangées pour limiter les ombres, seulement 5.000 m2 de panneaux pourraient être installés à l’hectare (varie selon les lieux).

En conclusion, en orientation est-ouest, la production à l’hectare serait de 1,4 à 1,9 GWh/an d’électricité à l’hectare selon les régions, avec une moyenne pondérée de 1,6 GWh/an/ha.
Cela ne change pas grand chose dans le rapport de production à l’hectare entre le colza et le photovoltaïque.

Ramette Transport SAS

Bonjour, et vous faites quoi des déchets générés par la fabrication des batteries electriques, des catastrophes environementales que l’extraction des minerais rares entraine ??

Lespieg

Les batteries utilisées dans les véhicules électriques ne génèrent pas plus de déchets que celles utilisées dans les ordinateurs, tablettes et téléphones portables, ou encore dans les relais de téléphonie qui envahissent les villes et les campagnes.

Comme dans toute industrie, l’industrie des batteries réutilise ses déchets, car ceux-ci ont de la valeur. A la fin de leur vie, les batteries sont recyclées, sauf peut-être celles des portables qui sont abandonnés dans des titoirs.

Enfin, les batteries n’utilisent aucun minerai rare. A savoir aussi, le lithium par exemple est utilisé dans la fabrication de verres et céramiques, d’alliages métalliques, de l’aluminium, de graisses lubrifiantes, de polymères … et aussi en pharmacie.

Lionel_fr

Excellentes interventions de Lespieg, merci pour ces calculs de conversion entre l’énergie tirée de cultures oléagineuses et panneaux solaires à unité de surface égale.
Le monde réel est bruité, il y a un delta entre un hectare de colza produisant 1600 litres d’une huile stockée pour plusieurs années et la production de panneaux sur une même surface que j’arrondirais à 1 GWh/ha/an, accessible à toute machine connectée au réseau. Il s’écoule bien moins d’une milliseconde entre la production électrique et l’utilisation de cette électricité.

Le service rendu n’est donc pas le même, d’autant que les tourteaux de colza après extraction de l’huile, servent à nourrir les animaux d’élevage. La transformation de courant électrique en carburant pour machine thermique agricole (convertie au GNV) souffre d’un rendement de 0.6 et n’a vraiment de sens que si la production photovoltaique est excédentaire, ce qui est très loin d’être le cas en France.

Et c’est un peu là que les choses semblent compliquées car l’installation de nouvelles capacités solaires en France ne décolle pas. Malgré les panneaux
chinois détaxés (80€ pour 300 Wc), les aides de l’état (+600 € pour une installation sur le toit). On plafonne toujours à moins de 1 GWc par an ce qui est absolument ridicule au regard des annonces et du besoin.

Il semble que le super plan annoncé par EDF en 2017 pour installer 30 GWc entre 2020 et 2035 n’aie pas de concrétisation sur le terrain, les annonces fracassantes de l’armée et des chaines de supermarché n’y changent rien non plus.

Plus étonnant, cet été, covid a mis en panne une partie du parc nucléaire et on a souffert d’un vrai déficit de production solaire… Tout le monde s’accordait à dire que la production en été allait produire des excédents catastrophiques, or, c’est le contraire qui s’est produit cette année. Il faut se rendre à l’évidence. La France nucléaire ne voit pas l’aubaine que représente le solaire pour sa “grosse” production. L’Espagne en revanche, s’est réveillée avec un accroissement de son parc > 40% l’année dernière. On a donc massivement importé du courant espagnol cet été.