L’exploration martienne franchit une nouvelle étape avec la mission ExoMars, qui s’apprête à redéfinir notre compréhension de la planète rouge. Le rover Rosalind Franklin, au cœur de cette mission, incarne l’espoir de découvrir des traces de vie passée sur Mars.
Un partenariat renforcé entre la NASA et l’ESA
Le rover Rosalind Franklin, premier rover martien européen, était initialement prévu pour un lancement en septembre, mais les événements géopolitiques ont bouleversé ces plans. Après l’invasion de l’Ukraine par la Russie en février 2022, l’Agence spatiale européenne (ESA) a décidé de rompre sa collaboration avec Roscosmos, le partenaire de lancement russe. Une nouvelle stratégie a été adoptée, impliquant de nouveaux partenaires et une nouvelle date de lancement.
La NASA a intensifié ses contributions à la mission suite à la signature d’un mémorandum d’accord le 16 mai au siège de l’ESA à Paris. Parmi les apports de la NASA figurent des unités de chauffage à radio-isotopes (RHUs) alimentées par de l’américium-241, une première dans l’exploration spatiale. Ces unités, fournies en collaboration avec le Département de l’Énergie, permettront de maintenir les composants du rover à une température optimale.
Technologie et innovation au service de l’exploration
Le rôle de la NASA dans la mission ExoMars s’est considérablement élargi. En plus des RHUs, la NASA fournira des moteurs de freinage à poussée variable, essentiels pour assurer un atterrissage en douceur sur Mars. Le programme d’astrobiologie de la NASA a également contribué au développement scientifique et technique du rover en fournissant un spectromètre de masse pour l’analyseur de molécules organiques martiennes (MOMA).
Selon une présentation du programme des systèmes de puissance radio-isotopique de la NASA en mars 2024, jusqu’à 40 unités de chauffage légères (LWRHUs) alimentées par de l’américium-241 pourraient être fournies. En parallèle, le Royaume-Uni prévoit de développer et de certifier une version européenne de ces unités, marquant une avancée significative pour l’autonomie européenne en matière de technologie spatiale.
Objectif : découvrir des signes de vie
Le rover Rosalind Franklin, nommé en hommage à la chimiste britannique dont les travaux ont été cruciaux pour la découverte de la structure de l’ADN, est équipé d’un foret capable de prélever des échantillons jusqu’à deux mètres sous la surface martienne. Ces échantillons, protégés des radiations et des températures extrêmes, seront analysés à bord du rover.
Les échantillons chauffés libéreront des vapeurs qui seront analysées par chromatographie en phase gazeuse pour détecter des composés organiques. Bien que la présence de composés organiques ne soit pas une preuve directe de vie, certains de ces composés sont caractéristiques des cellules vivantes et pourraient fournir des indices précieux sur la possibilité de vie passée sur Mars.
La mission ExoMars et le rover Rosalind Franklin représentent une collaboration internationale ambitieuse et une avancée technologique majeure dans la quête de réponses sur la vie extraterrestre. Les contributions de la NASA et de l’ESA, ainsi que l’innovation technologique, ouvrent de nouvelles perspectives pour l’exploration de notre système solaire.
Légende illustration : Représentation graphique du rover Rosalind Franklin de l’ESA. (Image : ESA/ATG medialab)