Des chercheurs de l’Université Griffith aux États-Unis ont mis au point des matériaux quantiques écologiques capables de transformer le méthanol en éthylène glycol, une avancée prometteuse pour la chimie durable.
L’éthylène glycol est un produit chimique essentiel utilisé dans la fabrication de polyester, y compris le PET, et d’agents antigel. Sa production mondiale dépasse les 35 millions de tonnes par an, avec une croissance soutenue.
Actuellement, l’éthylène glycol est principalement produit à partir de produits pétrochimiques par des procédés énergivores. Cette méthode traditionnelle soulève des préoccupations environnementales importantes.
Production durable de méthanol
Le méthanol (CH3OH) peut être produit de manière durable à partir de CO2, de déchets agricoles et de déchets plastiques par divers procédés tels que l’hydrogénation, l’oxydation partielle catalytique et la fermentation. En tant que carburant, le méthanol sert également de vecteur d’hydrogène circulaire et de précurseur pour de nombreux produits chimiques.
Sous la direction du professeur Qin Li, l’équipe de Griffith utilise la photocatalyse solaire pour convertir le méthanol en éthylène glycol dans des conditions douces. Ce procédé utilise la lumière du soleil pour déclencher des réactions chimiques, minimisant ainsi les déchets et maximisant l’utilisation des énergies renouvelables.
Les tentatives précédentes de conversion du méthanol en éthylène glycol ont rencontré des défis, notamment l’utilisation de matériaux toxiques ou précieux. Cependant, l’équipe de recherche a identifié une solution plus écologique.
Matériaux quantiques innovants
« Le changement climatique est un défi majeur pour l’humanité aujourd’hui », a déclaré le professeur Li. « Pour y faire face, il faut se concentrer sur la production d’énergie sans émissions, la fabrication à faibles émissions et une économie circulaire. Le méthanol se distingue comme un produit chimique crucial qui relie ces trois stratégies. »
Le professeur Li et son équipe ont créé un matériau novateur combinant des points quantiques de carbone avec des puits quantiques de séléniure de zinc. Cette combinaison améliore significativement l’activité photocatalytique, la rendant plus de quatre fois supérieure à l’utilisation de points quantiques de carbone seuls, comme l’a expliqué le Dr Dechao Chen, auteur principal de l’étude.
Résultats prometteurs
L’approche a également montré un photocourant élevé, indiquant un transfert de charge efficace au sein du matériau, crucial pour les réactions chimiques souhaitées. Les analyses ont confirmé la formation d’éthylène glycol, démontrant le potentiel de cette nouvelle méthode. Il est important de noter que le sous-produit de cette réaction est l’hydrogène vert.
Cette découverte ouvre de nouvelles possibilités pour l’utilisation de matériaux écologiques en photocatalyse, ouvrant la voie à une production chimique durable. En tant que nouveau matériau quantique, il pourrait également conduire à des avancées supplémentaires en photocatalyse, en détection et en optoélectronique.
« Notre recherche représente une étape significative vers la chimie verte, montrant comment des matériaux durables peuvent être utilisés pour réaliser des transformations chimiques importantes », a conclu le professeur Li. « Cela pourrait transformer la conversion du méthanol et contribuer de manière significative à la réduction des émissions. »
Légende illustration : Schéma de la croissance in situ de points de carbone – Crédit : Griffith University
Article : « Colloidal Synthesis of Carbon Dot-ZnSe Nanoplatelet Vander Waals Heterostructures for Boosting PhotocatalyticGeneration of Methanol-Storable Hydrogen » – DOI: 10.1002/smll.202402613