Transport maritime : le Groupe Maersk en quête de carburants alternatifs

Le danois Maersk, leader mondial du transport maritime de conteneurs a l’intention de faire profiter son secteur des derniers développements issus de la biomasse, une source d’énergie renouvelable disponible en grande quantité.

Avec une facture énergétique annuelle de l’ordre de 7 milliards de dollars consacrée à la propulsion des navires, le groupe Maersk indique "devoir analyser les moyens de réduire sa consommation de carburant". Selon lui, les principaux axes pour y parvenir restent "une plus grande efficacité" et "les carburants alternatifs".

Deux initiatives en cours sont basées sur l’exploitation du potentiel d’un carburant dérivé de l’une des ressources biomasses les plus abondantes et durables que l’on retrouve sur notre planète : la lignine.

La lignine est le deuxième biopolymère renouvelable après la cellulose, cumulant ensemble plus de 70 % de la biomasse totale. Plus il y a de lignine dans le bois et plus ce dernier sera rigide, robuste et brûlera efficacement. Mais la lignine est également libérée en grande quantité sous forme de résidus lors du processus de fabrication du papier ainsi que du bioéthanol de dernière génération.

En février, Maersk a signé un accord avec Progression Industry, une société issue de l’Université technologique d’Eindhoven pour "développer un combustible marin dérivé de la lignine qui répond à des critères stricts de prix, de performances, de durabilité et d’émissions."

Un autre projet de recherche distinct intitulé "Biomasse pour le XXIe siècle", co-financé entre autres par la Fondation nationale danoise des technologies avancées et DONG Energy se penche également sur la lignine comme combustible marin potentiel ainsi que sur diverses sources durables de biocarburants en tenant compte des problèmes de logistique et de production à grande échelle. Un étude détaillée qui sera publiée en septembre décrira la portée du projet.

"Si l’un de ces projets est en mesure de produire un biocarburant qui répond à nos exigences, cela pourrait conduire l’industrie et les marchés à se concentrer sur ces défis pour en faire une alternative commerciale", a expliqué Peter Normark Sørensen, responsable achats chez Trading Maersk Oil.

Le contrat prévoit qu’en cas de succès, Maersk achètera 50.000 tonnes de ce biocarburant.

"Ces 75 dernières années, les compagnies de transport maritimes ont eu recours au pétrole, mais dans les 75 prochaines années cela devrait changer", a affirmé le directeur de l’Environnement chez Maersk, Jacob Sterling.

         

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Stephsea

Certes le biocarburant peut dans certaines conditions assurer la transition, la sortie du fossile. Encore faut il trouver des moyens de produire du “carbone” sans que le cout (tout compris) n’en soit insuportable, au détriment par exemple des cultures vivrières… Et la voile? Le vent n’est il pas une énergie SIMPLE, connue, maitrisée? Les clippers naviguait encore il y a 100 ans environ, avec des performances déjà excellentes. Les nouvelles techniques et technologies donneraient probablement des résultats spectaculaires, ourvu que l’on s’y investisse. Aujourd’hui, cette idée pourtant simple n’est même pas dans les écrans radar…

pooflo

si si, on travaille dessus.

trimtab

“……Aujourd’hui, cette idée pourtant simple n’est même pas dans les écrans radar…” Si, Si et on en parlait déjà en 2008 (voir même avant) : trimtab

trimtab

Dans la compagnie de ferries trans manche ou je travaille, nos commandants appellent ça ‘partir à la shoal’ pour dériver 1 heure ou 2 lorsque des conditions de vent et de courant s’y prètent. Toujours dans un souci economie de carburant, qui n’est loin d’être négligable, comme ici dans le Ouest France aujourd’hui : Simone, coupez les moteurs, on parle à la shoal ! A 500€ la tonne pour le fuel, même 1 heure, ce n’est pas rien ! trimtab

Stephsea

Les “anes” réclament du foin, on leur en donne, et derrière l’écran de fumée, on continue comme avant. Ca fait vendre des espaces pub sur Internet, ca nourrit quelques graphistes, ca regonfle artificiellement l’activité de quelques bureaux d’étude au sein des majors. Ca occupe quoi… Kite, une bien belle idée qui ne date pas d’hier. l’un de ses inventeurs, sylvain Berthomé, en faisait déjà des expériences sérieuses au début des années 80 pour des bateaux. Les kites surf (très récent) on fait évoluer les matériaux et les techniques de manière spectaculaire. Alors on pouvait s’attendre à quelques résultats industriels significatifs avant même 2008, non? Aujourd’hui, il n’y a toujours pas de cargo à kite, ni à voile, ni à propulsion aérodynamique d’aucune sorte. On pratique le shoal sur les ferries et pétroliers. Quelle rigolade par rapport à l’idée de naviguer réellement à la voile! Cela montre surtout que l’on a bien compris l’intérêt de l’énergie du vent mais aussi que le fuel n’est pas encore assez cher pour proposer autre chose que ces petites figures de style. L’armateur retrograde aplaudi des deux mains : des milliers d’Euros économisés inzepoquette directement! Merci captain! De plus, je crois savoir que le shoal pure, donc la “navigation dérive” pour l’appeler comme il se doit, est interdite en charge. Vive le shoal : A ce compte, un tonneau traverse facilement l’Atlantique, même avec du fret et des passagers (pourvu qu’on en prenne un grand). Le plus bel exemple de navigation shoal actuellement : Il est bientôt en Europe, le paquebot “à voile” : belle réussite de la technologie et de l’investissement en R&D!

trimtab

“…….et derrière l’écran de fumée, on continue comme avant…….” Certes, on peut regretter la lenteur d’adopter certaines technologies ‘de retour à la voile’, mais “….ces petites figures de style…..des milliers d’Euros économisés ‘à la shoal’ inzepoquette directement! Merci captain!….” ne sont pas les seuls efforts qu’on fait vers le consommer moins polluer moins etc. Carene de bateaux au silicone (- 5/6% economie), recherche sur propolusion GNL, allongement d’horaires de traversée etc…..car nous savons aussi que dans le transport maritime les dés sont jetés…….pour certains, ou il faut innover ou mourir, car il y aussi la ‘reglementation’ qui nous attrape au galop, comme j’ai évoqué ici: On DOIT changer ou mourir ! Nous le savons. Et on y travaille ! trimtab

Guydegif(91)

Bonne remise en question et réflexion de Maersk ! Si pas déjà envisagé ou fait, c’est le moment de switcher à de la propulsion électrique-avec-variateur, type AziPod, càd que l’axe des hélices s’oriente dans la direction où on veut pousser….les moteurs électriques étant alimentés par des sources multiples: alternateur(s) (dont 1 back up!) avec moteur multi-carburants, càd le biocarburant issu de lignine tel ci-dessus, mais aussi recyclage des huiles à bord (fritures, vidanges, etc…) et gaz en complément + énergie PV solaire résultant des énormes surfaces couvrables par du PV sur le deck et les côtés….Viser un mix plutôt que mono-source! A réfléchir, boys_and_girls de Maersk et autres….. A+ Salutations Guydegif(91) PS: encore une fois, not an april’s fool joke! No joke at all!

Sicetaitsimple

J’avoue ne pas connaitre grand chose à votre métier, mais j’imagine qu’effectivement si c’était simple, ça se saurait… Mais dites-moi, ces départs “à la shoal”, ça a toujours existé, non? Je veux dire, si le courant ou le vent aident le bateau, c’est de toutes façons une réduction de la consommation, non? Il y aurait des navires ( pas forcément sur la traversée france-UK)qui carrément arreteraient la propulsion pour se laisser porter par le vent et les courants?

trimtab

Bonjour l’ami, Quelques explications de ‘la shoal à la bretonne’: En effet les marins ont toujours utiliser les vents et les courants pour les aider à arriver à destination, soit par un soucis de temps ou de ‘consommation’, en sachant aussi que la route en mer entre A et B n’est souvent pas une ligne droite. Mais pour l’exemple que j’ai cité de Ouest France, mais aussi pour nous, ces moments ‘à la shoal’ sont bien PROPULSION ARRETE, tant que les courants et le vent poussent dans le bon sens et que des contraintes de ‘confort’ des passagers ainsi que ‘horaires’ sont suffisament ‘larges’ pour permettre quelque miles de navigation à ‘vitesse réduite’ et à consommation nulle dans des conditions de sécurité ‘reglementaires’. Un ferry qui partent à 23h00 francais, pour arriver de l’autre coté à 06h30 heure anglaise (pas trop tot pour des raisons ‘commerciales’ – ne pas réveiller nos clients au milieu de la nuit !), déposent donc de 8h30 de temps pour une traversée qu’il pourrait faire en un peu moins de 6 heures à fond ! tel que ça se fait en journée lors des quelques semaines de haute saison en ‘rotations rapides’. Mais la nuit (pour les raisons commerciales évoquées plus haut), dans les deux sens, il y a toujours ‘de la marge’ et les occasions de ‘shoaler’ plus nombreuses. Ceci compensent en parti les moments plus ‘tempestueux’, quand pour les mêmes raison commerciales et de confort et de sécurité (‘secouer’ les passagers le moins longtemps possible !) , le départ est retardé d’une heure ou deux (attente à quai) pour pouvoir mieux ‘passer à fond’, ‘le nez dedans’. Donc, météo, horaires, sécurité, confort et acceptibilté commerciale, reglements, consommation, vitesse, font un cocktail complexe derrière ‘la shoal à la bretonne’. trimtab

energiestr

Votre stockage ressemble à la solution “miracle”, mais si vous ne pouvez pas nous dire ce que c’est, à quoi sert votre intervention ?

Sicetaitsimple

Merci pour ces explications! Bon, vous avez vu deux posts plus haut, ca y est , les problèmes sont réglés, grace à M. Tesrien. Plus aucun respect des usages, on ne fait pas des poissons d’Avril le 2 Avril.Tout fout le camp….