Tricastin : Greenpeace porte plainte

Greenpeace a déposé jeudi deux plaintes auprès du parquet de Carpentras (Vaucluse) concernant les pollutions autour du site nucléaire de Tricastin-Pierrelatte.

La premier concerne la filiale d’Areva, Socatri, et le rejet de plus 70 kilogrammes d’uranium dans l’environnement qui constitue une pollution des eaux. La seconde concerne la société Areva NC pour abandon et dépôts illicites de déchets.

"A travers ces plaintes, Greenpeace souhaite non seulement que toute la lumière soit faite sur la fuite radioactive de ce mois, mais aussi sur les pollutions passées et leurs origines. Et surtout que les responsabilités soient clairement établies et des sanctions prises", déclare Frédéric Marillier, chargé de campagne Energie/Nucléaire à Greenpeace France. "Nous nous battrons pour que le nucléaire sorte de son opacité et de son impunité", poursuit-il.

Le 7 juillet dernier à 23 heures un incident survenu à l’usine Socrati a eu pour conséquence le rejet dans l’environnement, en particulier dans les eaux de surfaces aux alentours de l’installation nucléaire, d’une importante quantité de radioactivité, sous forme d’uranium notamment. Ce rejet constitue a lui tout seul un dépassement de plus de 27 fois les limites fixées par les autorisations de rejet de l’usine(1).

Par ailleurs, le suivi radiologique mis en place par l’industriel et les autorités à travers l’IRSN, a mis au grand jour une ancienne contamination radioactive de la nappe phréatique sur le site nucléaire. Cette contamination connue de longue date a notamment pour origine un stockage sans confinement de déchets radioactifs sous une couche de terre. Ce stockage dans des conditions inadmissibles sur le site d’Areva constitue un abandon et un dépôt illicite de déchets radioactifs.

Greenpeace rappelle aussi qu’il est inconcevable de relancer le nucléaire alors que l’on se rend compte aujourd’hui qu’on ne maîtrise pas cette technologie et qu’on redécouvre qu’elle pollue.

Greenpeace demande la suspension du programme EPR et la tenue d’un vaste débat national sur le nucléaire en France qui permette aux citoyens non seulement d’appréhender clairement les dangers potentiels du nucléaire mais aussi de faire un bilan structuré sur son intérêt ou non face à l’urgence climatique.

Notes :
(1) L’arrêté du 16 auût 2005 fixe une limite annuelle de 71,7 MBq (megabecquerels) pour l’uranium, or le rejet constitué par les 74 kg d’uranium le 7 juillet constitue un rejet de l’ordre de 1900 MBq (estimation réalisée par la CRIIRAD)

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pasnaif

…qui se terminera en Waterloo pour GP lorsque la justice aura bien compris que 74kg d’uranium pur sont continuellement charriés par le Rhône toutes les 53 minutes en provenance des montagnes granitiques et gneissiques. S’ils voulaient remonter un peu dans l’opinion publique, les gus de Greenpeace feraient bien mieux de choisir leur cible avec intelligence.

stef

Comme il est écrit dans l’article, ce rejet constitue un dépassement de plus de 27 fois les limites autorisées. Cesl imites n’ont pas été fixées pour rien… Donc si elles sont dépassées, un dépôt de plainte est légitime.Ce n’est pas en niant les pollutions engendrées par le nucléaire qu’on va rendre le nucléaire plus transparent… C’est là aussi le but de cette plainte, au delà du rejet en lui même.Sans parler de la plainte pour abandon et dépôt illicite de déchet.

pasnaif

La Loi c’est la Loi: Bravo, voilà qui éclaire le débat !Alors pourquoi la CRIIRAD (soi disant neutre) ne mesure-t-elle pas les taux d’uranium des eaux au sortir des champs abondamment saupoudrés d’engrais phosphatés? Sachant que l’ion phosphate dissout l’uranium naturel (40 kg à l’hectare) et le met dans les eaux superficielles, ce ne sont pas 27 fois 15micro-gramme par litre mais 10 fois plus qu’on y mesurerait.Cessons d’être médiatiquement formattés par des minus qui nous contaminent l’esprit et que nous avalons sans broncher par paresse mentale !C’est comme l’histoire des mines d’uranium: pollution-pollution, etc…Mais il y a des centaines d’autres poches d’uranium naturel a qq mètres sous terre dans le pays qui n’ont jamais été exploitées et qui fuient comme les autres. Ah, mais cet uranium-là il n’est pas Aréva alors on ne dit rien.C’est beau indépendance et neutralité sauce secte anti-nucléaire !!

Momo

Excusez la question ” idiote ” d’un beotien en la matiere :mais de quel uranium parle-t’on , le ” sans risque ” ou le ” fissile ” ? 74 Kg me paraissent beaucoup ds. les eaux de Tricastin , mais si c’est ce que le Rhone charrie ttes. les heures ds. ses eaux a lui …… il y en a combien de tonnes accumulees en Camargue et ds. les plages de sables du Languedoc-Roussillon ? Et que viennent faire les phosphates ds. cette ” salade ” ? Merci d’eclairer ma lanterne , Cordialement