Un peu d’oxygène pour la filière photovoltaïque française

Très attendu par les acteurs du secteur solaire, le gouvernement a présenté lundi un dispositif d’urgence qui devrait permettre de relancer la filière photovoltaïque en France.

Pour Europe Ecologie les Verts (EELV), les annonces de la ministre de l’Écologie, Delphine Batho, favorables à l’énergie solaire vont, pour l’essentiel, dans le bon sens : "doublement de l’objectif de mégawatts supplémentaires pour 2013, lancement d’un appel d’offres complémentaire de 400 MW, augmentation des tarifs de rachat pour certaines installations…"

De même, EELV indique approuver le principe de nouvelles mesures destinées à favoriser le développement d’une véritable filière industrielle du photovoltaïque en Europe. "Cette filière, basée sur une production localisée et de circuit-court, sera créatrice d’emplois durables qui, à l’instar de l’éolien, constitueront une opportunité pour la nécessaire reconversion de l’industrie française. Ce sont près de 80 000 emplois qui pourraient être créés à échéance 2020 rien que sur le solaire et plus du double pour l’ensemble des énergies renouvelables."

"Un signal fort du gouvernement était attendu et il est bienvenu. Il était indispensable de débloquer la situation qui était celle depuis 2 ans de la filière française du photovoltaïque, et de lancer une dynamique nouvelle. L’impulsion est désormais donnée, mais l’accélération reste indispensable pour rattraper le retard pris en comparaison à d’autres pays comme l’Allemagne où 7000 MW ont été mis en service 2011 et encore en 2012" ont indiqué les écologistes dans un communiqué.

"Plus largement, les mesures annoncées doivent s’inscrire dans une stratégie d’ensemble. Il faut d’une part nécessairement associer la multiplicité des acteurs et équipements concernés (développeurs de projets, main d’œuvre dédiée à l’installation et l’entretien, convecteurs électriques…) et d’autre part imaginer une véritable politique industrielle européenne des énergies renouvelables, qui reste encore à construire."

Par ailleurs, EELV précise qu’il restera "très attentif" à ce que le débat sur la transition énergétique et celui sur les nouvelles mesures de fiscalité écologique soient "en cohérence avec ces premières avancées" et rappelle l’impératif de mettre également en oeuvre "une véritable politique de sobriété énergétique".

Pour le Syndicat des Energies Renouvelables (SER), ces annonces constituent les premières mesures concrètes en faveur de la filière photovoltaïque, depuis plus de deux ans.

La branche solaire du syndicat (SOLER) regrettent néanmoins "la baisse de 20%, qui plus est, rétroactive, au 1er octobre 2012, du tarif T5 auquel sont éligibles, en particulier, les centrales au sol. Ce caractère rétroactif constitue un préjudice pour les entreprises qui se sont positionnées sur ce segment de marché."

"Nous sommes satisfaits de la majorité des mesures annoncées aujourd’hui. Elles permettront à l’outil industriel de traverser la période à venir jusqu’aux conclusions du débat sur la transition énergétique dont nous espérons qu’elles fixeront un cap ambitieux à la filière photovoltaïque française. Le SER apportera des propositions précises pour la construction d’un nouveau modèle de développement du photovoltaïque dans notre pays" a précisé Arnaud MINE, Président de SER-SOLER.

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Lhommedelabaie

Recommandation n° 14. Privilégier, pour l’éolien comme pour le photovoltaïque, les appelsd’offres. Organiser, sur l’éolien terrestre comme sur le photovoltaïque, un appel d’offres annuel dont le caractère prévisible et le volume justifient des clauses de cahier des charges sur l’emploi local, la valeur ajoutée locale et des technologies à promouvoir sur le territoire. Utiliser à cet égard toutes les possibilités de la réglementation européenne EXTRAIT DU RAPPORT DE SEPTEMBRE 2012 du rapport CGEDD/CGIET ILS ONT GAGNE!!!

Steph

C’est certain que tous les AO demontrent des derives, du copinage alors que le tarif d’Obligation est plutot simple et lisible, ne serait-ce nos hauts-fonctionnaires qui revent de regenter toute parcelle de notre vie. Il n’emepeche que plein de choses restent floues : quels tarifs exactement pour l’integration et jusqu’a quelle puissance ? Bref pour le moment, c’est juste un pis-aller.

Velka

Pourquoi vouloir décréter ce qui est ou pas, une évolution technologique ? Ces technologies (comme celles de l’éolien off shore) ont déjà été développées à l’étranger. Certes on peut privilégier des acteurs Français, mais sont ils performants ? Pour certains ils le sont, sont t’ils « représentatifs » ? C’est un pari risqué et il existe peut être des façons plus efficientes de privilégier le développement de l’ensemble des filières Françaises. Car pour rattraper le retard technologique, il faut de la dynamique. Le fond du problème est ailleurs : c’est celui de l’implantation massive de systèmes de production répartis et là le message reste négatif. Notamment avec la baisse du T5, qui résonne comme une forme de déni de l’efficience photovoltaïque. Pour les centrales au sol, une simple restriction aux sites industriels, ou à réhabiliter aurait suffi. Peu importe l’origine des modules (désolé j’écris sur un PC fabriqué en Chine), alors qu’il y tellement de toitures à désamianter et d’énergie à produire.

Lustucru

Et la filière chinoise, vous y pensez ? Plus de 300 entreprises du secteur mettent la clé sous la porte. Les restructurations ne touchent pas seulement les sociétés européennes ou américaines.