La Chine reprend le chantier de sa centrale nucléaire 4G

La construction de la centrale nucléaire cotière de Bay Shidao, en Chine, près de la ville de Rongcheng dans la province du Shandong a repris le mois dernier,  devenant à ce jour le plus grand projet nucléaire jamais planifié dans le pays.

Selon les médias chinois, cette centrale nucléaire d’une puissance initiale de 200 MW deviendrait également le premier projet de démonstration à commercialiser des technologies nucléaires de 4ème génération.

En effet, le prototype devrait proposer des technologies avançées conçues et développées ‘exclusivement’ par des chercheurs chinois (ex. réacteur à haute température refroidi par gaz).

Le coût de la phase expérimentale de la nouvelle centrale nucléaire a été estimé à 3 milliards de yuans, soit environ 365 millions d’euros. Cette centrale qui devrait commencer à fournir de l’électricité au réseau en 2017 aura in fine une capacité installée de 6.600 MW (voir plus bas).

Le gouvernement de Pékin avait décidé de suspendre tous les projets de centrales nucléaires en cours de construction suite à la catastrophe intervenue dans la centrale atomique de Fukushima au Japon, en mars 2011.

En octobre 2012, le pouvoir central avait annoncé de nouvelles planifications concernant l’industrie électro-nucléaire, levant de facto le moratoire imposé. Ce plan préconisait des inspections de sécurité approfondies avant toutes nouvelles approbations de projets de réacteurs nucléaires.

La Chine possèderait à ce jour une quinzaine de réacteurs nucléaires commerciaux en activité. Et selon la World Nuclear Association, 27 réacteurs nucléaires devraient être construits à moyen terme dans les régions littorales.

Mise à jour :

10h50 : La 2ème tranche prévoit le développement de 4 réacteurs Westinghouse AP1000  (1,25 GW) et 1 réacteur CAP1400 (1,4 GW) de troisième génération pour un investissement de 100 milliards de yuans sur une période de 20 années.

 

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s4m

Le gouvernement de Pékin avait décidé de suspendre tous les projets de centrales nucléaires en cours de construction suite à la catastrophe intervenue dans la centrale atomique de Fukushima au Japon, en mars 2011. petite coquille : le moratoire ne concernait que les projets non initiés. Pour les installations en cours de construction, des inspections et de nouvelles exigences ont été mises en place. Quoi qu’il en soit, les chantiers en cours (notamment les deux EPR à Taïshan) n’ont pas été arrêtés. En tout état de cause, la reprise de ce projet est une bonne chose. Malgré les inconvénients de la filière (notamment le combustible, très difficile à retraiter), elle présente néanmoins de nombreux avantages en terme de sûreté. Les derniers programmes sur ce type de réacteurs ont été arrêtés il y a longtemps et cela permettrait d’avoir un prototype actualisé dans le cadre de la réflexion sur la gen IV. Peut être que quelqu’un pourrait me répondre : étant donné la forme du combustible (des boulets), il me semble difficile (en tout cas vraiment pas intéressant) d’utiliser cette technologie dans le cadre du développement d’une arme ?!

Nd

Pourquoi il l’a font pas directement sous l’eau ? Comme ça on serait sur quelle resisterait à un Tsunami ! La Chine c’est un bon endroit pour faire du big nuke, c’est loin …

De passage

La Chine n’a pas attendu ce réacteur pour faire son plutonium: avec du graphite-gaz ou eau lourde, ça marche très bien même avec un tout petit réacteur…. Et leur arsenal doit être en service depuis longtemps. Il faut dénoncer le piège mental des anti-nuc, à savoir “pas de nuc car ça fait des armes”: Stupide; avec 300tonnes de fuel, de l’eau naturelle (pour en extraire l’eau lourde par cycle H²S, d’où le fuel) et 1800kg d’uranium naturel, on profuit de quoi faire 2 bombes par an. A la portée d’une PME, c’est dire. Ensuite ils ont focalisé leur plutonium, fourvoyant ainsi beaucoup de chercheurs: Le plutonium n’a joué aucun rôle dans la contamination autour de Fukushime, celui détecté provient des essais nucléaires dans l’air des années 60. Ce sont les césium/strontium qui restent les seuls en lice, mais encore inférieurs à un IRM/An. Alors leur argument “hyper dangereux durant des centaines de millions d’années” témoigne soit de leur incompétence soit de leur politique mensongère.

gaga42

pas très clairs camarades: “puissance initiale de 200 MW” d’un coté, “une capacité de production (sic) de 6.600 MW” de l’autre, les chinois ont-ils réellement décidé de multiplier par 30 la taille du projet (monstrueux!), ou y-a-t-il confusion de termes ET d’unités?

dgewai

L’article oublie simplement de signaler qu’à côté du HTGR de 200 MW il ya 4 AP1000 !

s4m

@ Nd Cela existe : En revanche, peu d’info sur l’état actuel des choses (techniques et commerciales). @ de passage je comprends bien qu’il y a plus facile de produire directement des quantités suffisantes d’uranium/plutonium pour une bombe A ou H. Et je ne doute pas que la Chine dispose déjà de ces moyens. Mais ma question ne concerne pas forcément la Chine mais s’inscrit plutôt dans un développement international destinés à des pays ne disposant pas (encore ?) de l’arme atomique. @gaga42 Effectivement l’article est un peu confus mais sur ce point on peut se dire que le complexe comprendra dans un premier temps un réacteur expérimental de 200MW puis d’autres réacteurs viendront porter la production à 6600MW 😉 D’ailleurs, dgeway complète l’info. Par contre on arrive toujorus pas à un total de 6600MW.

Dan1

A s4m. “Mais ma question ne concerne pas forcément la Chine mais s’inscrit plutôt dans un développement international destiné à des pays ne disposant pas (encore ?) de l’arme atomique.” Je vous aurais bien renvoyé vers nos spécialistes antinucléaires, mais le problème c’est que cette affaire de prolifération ne leur en touche pas une lorsqu’il ne s’agit pas du nucléaire français, la preuve : Je me demande même si je ne vais pas être obligé de faire le commentaire indigné moi-même. Mais bon, c’est du nucléaire russe, ça doit être moins dangereux.

dede29

Contrairement à ce que pensent beaucoup de gens , je ne crois pas que la prolifération des armes atomiques soit un grand danger pour l’humanité ;en effet beaucoup d’armes réparties dans beaucoup de ” petits pays ” joueront par la dissuation un équilibre de la terreur car celui qui lancera la première bombe sera vite “vitrifié ” par les “grands gendarmes ” . Bien sur on n’est pas à l’abri d’un dictateur fou ,mais le risque ,comme on l’a véçu dans les années 50 et 60 avec des Staline et Mac Arthur ,est bien plus faible à mon avis . Bien sur je m’insurge de l’aspect moral et du gachis économique de tels investissements . Mais je crois que la lutte contre la prolifération est surtout l’oeuvre des grands états qui la possèdent et qui veulent garder ce club de pouvoir ultime le plus fermé possible ; mais c’est un combat perdu car les facilités techniques deviennent de plus en plus importantes .

Dan1

A propos de MOX, de plutonium et de prolifération voici ce que Bertrand Barré répond à Bernard Laponche : Mais si Bernard Laponche manque parfois de sérieux , c’est peut être parce qu’il est polytechnicien et physicien nucléaire…. d’autres auraient déjà dit qu’on ne peut pas avoir confiance dans ces gens là ! Et puis la prolifération n’est un problème que si ce sont des français qui vendent le nucléaire. Si c’est des Russes ou des Coréens, il n’y a aucun risque :

s4m

la tribune publie un article un peu plus complet sur le sujet :