La modélisation des interactions entre lumière et matière au niveau quantique constitue l’une des énigmes les plus fascinantes de la physique moderne. Les scientifiques tentaient depuis des décennies de capturer l’essence même d’un photon unique, une quête qui mobilise les plus grands laboratoires internationaux. Une équipe de chercheurs de l’Université de Birmingham vient d’accomplir une réalisation exceptionnelle en établissant la première définition précise de la forme d’un photon, marquant ainsi une étape déterminante dans l’histoire de la physique quantique.
L’étude publiée dans Physical Review Letters dévoile une analyse approfondie de la nature des photons. Les particules de lumière ont été examinées sous un angle novateur, permettant de comprendre leur émission par les atomes ou molécules ainsi que l’influence de l’environnement sur leur configuration. Les résultats obtenus bouleversent les connaissances établies depuis plusieurs décennies.
La complexité inhérente aux interactions entre photons et matière découle des possibilités infinies d’existence et de propagation lumineuse. Les physiciens quantiques se heurtaient à cette problématique depuis les années 1950, sans parvenir à établir un modèle satisfaisant. Les tentatives précédentes se limitaient à des approximations théoriques qui ne reflétaient pas la réalité physique dans toute sa complexité.
Une classification novatrice des possibilités d’interaction en ensembles distincts a été élaborée par l’équipe britannique. Dans son analyse, le Dr Benjamin Yuen a déclaré : «Nos calculs nous ont permis de transformer un problème apparemment insoluble en quelque chose de calculable. Et, presque comme un sous-produit du modèle, nous avons pu produire une image d’un photon, un phénomène jamais observé auparavant en physique.»
Les chercheurs sont parvenus à modéliser non seulement les interactions entre le photon et l’émetteur, mais également la propagation de l’énergie vers le «champ lointain». Un accomplissement rendu possible grâce à des calculs complexes ayant abouti à la première visualisation d’un photon unique. Les algorithmes développés pour cette étude représentent une innovation majeure dans le domaine du calcul quantique.
Les applications potentielles dans le domaine des nanotechnologies photoniques s’avèrent nombreuses et diversifiées. La professeure Angela Demetriadou a exposé : «La géométrie et les propriétés optiques de l’environnement ont des conséquences profondes sur l’émission des photons, notamment en définissant leur forme, leur couleur et même leur probabilité d’existence.» Une observation qui modifie profondément notre compréhension des interactions lumière-matière.
Les domaines de la communication quantique sécurisée, de la détection de pathogènes et du contrôle moléculaire des réactions chimiques bénéficieront directement de ces avancées. Les données auparavant considérées comme du «bruit» sont désormais analysées et exploitées de manière approfondie, révélant des informations précieuses pour le développement de nouvelles technologies.
Le Dr Yuen a souligné l’importance de leurs découvertes pour le développement de capteurs plus performants, l’optimisation des cellules photovoltaïques et l’évolution de l’informatique quantique. Les fondements établis par cette recherche permettront d’améliorer la conception des interactions lumière-matière dans de nombreuses applications futures.
Plusieurs laboratoires internationaux ont déjà manifesté leur intérêt pour intégrer ces nouvelles connaissances dans leurs programmes de recherche. Les industries des semi-conducteurs et des télécommunications suivent également de près les développements potentiels. Un consortium international devrait être formé dans les prochains mois pour explorer les applications industrielles de cette découverte.
Les implications pour le secteur énergétique s’annoncent particulièrement prometteuses. Les chercheurs anticipent une amélioration significative du rendement des cellules solaires grâce à une meilleure compréhension des interactions photoniques. Des prototypes intégrant ces nouvelles connaissances sont actuellement en phase de développement dans plusieurs centres de recherche européens.
Légende illustration : Une nouvelle théorie, qui explique comment la lumière et la matière interagissent au niveau quantique, a permis à des chercheurs de définir pour la première fois la forme précise d’un photon unique. Crédit : Dr Benjamin Yuen
Article : ‘Exact Quantum Electrodynamics of Radiative Photonic Environments’ / ( 10.1103/PhysRevLett.133.203604 ) – University of Birmingham – Publication dans la revue Physical Review Letters / 14-Nov-2024